C. UNE SITUATION BUDGÉTAIRE INQUIÉTANTE
Météo-France se trouve face à une contrainte financière extrêmement difficile. L'organisme a fait d'importants efforts de maîtrise de la masse salariale et de rationalisation de sa couverture géographique. Après la fermeture de la moitié de ses centres locaux et la suppression de 85 emplois en 2015, Météo-France devra encore supprimer 78 emplois en 2016. 8 départs à la retraite sur 10 ne sont pas remplacés. Le climat social est lourd. Votre rapporteur pour avis estime que la situation financière et humaine de l'opérateur n'est désormais plus soutenable.
Cette situation alarmante est à mettre en regard de l'actualité en matière de météorologie. Dans le contexte de la COP21, les pouvoirs publics ont une attente forte par rapport aux outils technologiques et à l'expertise de Météo-France. Par ailleurs, dans la mesure où les événements climatiques exceptionnels tendent à se répéter, notamment les inondations, dont la France a à nouveau connu une manifestation catastrophique dans le sud-est en octobre et en Martinique en novembre, le rôle de prévention et d'alerte de Météo-France est fondamental. Les réponses aux événements extrêmes dépendent de la qualité de l'alerte qui est donnée par cet organisme. Votre rapporteur pour avis s'interroge donc : à quoi s'attendre si l'on prive Météo-France des ressources nécessaires à l'investissement et au maintien de son expertise ? La suppression des centres locaux de Météo-France prive par ailleurs l'organisme de la proximité de terrain nécessaire en cas de crise pour dialoguer le plus efficacement possible avec le préfet et les collectivités.
Au regard de ces enjeux, votre rapporteur pour avis juge préoccupante la trajectoire budgétaire récente de Météo-France. Il propose donc de faire une pause, pendant quelques années, sur la réduction des dépenses, le temps pour l'organisme de se restructurer et de dégager de nouvelles pistes de recettes mais aussi d'économies structurelles.