III. LE CINÉMA
A. UN SECTEUR GLOBALEMENT EN CROISSANCE
1. La production cinématographique : un record historique
En 2010 , l'activité de production de films cinématographiques atteint un record historique : 261 films ont été agréés, soit 13,5 % de plus qu'en 2009, avec 31 films supplémentaires. Cette nette augmentation concerne largement les films d'initiative française. En revanche, le nombre des premiers films recule.
Les investissements dans les films agréés sont en hausse de 31 % et atteignent 1 440 millions d'euros, soit un niveau proche du record enregistré en 2008. Les investissements dans les films d'initiative française progressent de 19,9 %. Le nombre de coproductions internationales s'établit à 118 films, soit le niveau le plus haut de la décennie et représentent 45,2 % de l'ensemble des films agréés.
Le nombre de films intégralement financés par la France s'établit à 143 en 2010 (contre 137 films en 2009), soit 67,5 % des films d'initiative française agréés (75,3 % en 2009).
Enfin, le nombre de films à devis dit moyen, compris entre 4 et 7 millions d'euros, a progressé en 2010. Les films d'initiative française dont le devis est supérieur à 7 millions d'euros recueillent 60 % des financements, pour 25,6 % des titres.
Néanmoins, la question de l'exposition des films continue de se poser avec beaucoup d'acuité.
2. La distribution : une concentration croissante des acteurs du secteur
Le secteur de la distribution comprend un tissu diversifié d'entreprises, dont la concentration s'accroît cependant :
- les dix premières entreprises ont réalisé plus de 76 % des encaissements en 2010 (71,6 % en 2009). Il s'agit notamment des filiales des entreprises intégrées, celles des majors américaines et celles des services de télévision ainsi que quelques grosses sociétés indépendantes ;
- les autres distributeurs indépendants sont de taille variable et diffusent majoritairement un cinéma d'auteur et de recherche. Certaines d'entre elles sont en situation de fragilité financière.
Pour les entreprises qui distribuent majoritairement des films français, les recettes en salle constituent la source principale d'amortissement de leurs investissements en frais d'édition. La place prise par les services de télévision à la fois dans le préfinancement du cinéma français et sur le marché des films étrangers ne permet pas aux distributeurs indépendants de bénéficier de recettes sur les ventes télévisuelles et les prive de l'accès à des films qu'ils achetaient auparavant « tous droits » (salle, vidéo, télévision) et qu'ils pouvaient ainsi rentabiliser par différents modes d'exploitation. C'est pourquoi, la plupart d'entre eux ont diversifié leurs activités, soit dans la production, pour être en mesure de s'approvisionner en amont en films français, soit dans l'édition vidéo ou la vidéo à la demande, pour accroître leurs revenus par une exploitation sur un autre marché que celui des salles, soit même dans l'exploitation de salles de cinéma art et essai.