2. Répondre aux inquiétudes relatives au financement du secteur
Notre pays est confronté à un problème structurel de raréfaction des ressources publiques. Dans le même temps, les attentes croissantes du public et la création de nouvelles structures viennent renforcer les besoins. Il nous faut donc exercer, tous ensemble, notre intelligence pour rebondir collectivement et trouver les solutions les mieux adaptées.
A cet égard, en 2010, à l'occasion de l'examen de la loi sur la réforme des collectivités territoriales, votre commission avait défendu le maintien des compétences partagées dans le domaine de la culture. Ceci ne fait pas obstacle à ce que, dans la mise en oeuvre d'un projet culturel local, une collectivité territoriale soit désignée chef de file et/ou que des partenariats se multiplient, avec - le cas échéant - la mutualisation de certains services. A cet égard, votre commission s'était prononcée en faveur de l'élaboration de schémas d'organisation des compétences et de mutualisation des services. Bien entendu, ceci doit se faire dans le respect de l'autonomie artistique de chaque lieu.
Les Établissements publics de coopération culturelle ( EPCC ) en sont une des modalités emblématiques, même si ce n'est bien entendu pas la seule. L'EPCC permet une intéressante structuration de l'action publique autour d'un projet. Certes, sa création entraîne certaines contraintes et il convient de bien les mesurer au préalable.
Il nous faut coordonner avec davantage de cohérence les interventions des uns et des autres, clarifier les responsabilités, dans le dialogue et le respect mutuel : ceci entre l'État et les collectivités territoriales, entre ces dernières, mais aussi - c'est essentiel - entre élus et artistes ou responsables d'établissements de spectacle vivant. C'est dans la compréhension mutuelle que seront trouvées de nouvelles marges de progression. Ce dialogue était prôné par M. René Rizzardo, premier directeur de l'Observatoire des politiques culturelles, et votre rapporteure en soutient la nécessité.
En outre, ceci permettra, même si ce n'est évidemment pas le seul objectif d'une telle démarche, d'optimiser l'utilisation des crédits publics.
Comme le disait M. Christophe Girard, conseiller de Paris, adjoint au maire de Paris en charge de la culture, du patrimoine et des partenaires étrangers : « La politique, c'est faire des choix, et nous en ferons pour participer à l'effort d'économie, mais avec toujours en tête nos priorités : l'émergence des nouveaux talents ».
A cet égard, les propositions avancées par M. Jérôme Bouët méritent sans doute d'être encore débattues.
Par ailleurs, le secteur peut trouver de belles opportunités de diffusion et de promotion grâce à un renforcement de sa présence à la télévision et sur le numérique. Bien sûr, le spectacle vivant est - par essence - vivant et a vocation à le rester, c'est une tautologie, mais c'est aussi grâce à eux que de nouveaux publics pourront être touchés.
Votre commission veillera à ce que les contrats d'objectifs et de moyens des chaînes publiques de télévision intègrent cette ambition. Il faut aussi saluer et promouvoir les efforts réalisés, tels ceux de la plateforme Arte Live Web, consacrée au spectacle vivant, dont l'offre est remarquable.