b) Le projet de Koniambo (province Nord)
Prévu par le protocole de Bercy signé en 1998, le projet de valorisation du gisement de Koniambo, est situé dans la province Nord. La Société Minière du Sud Pacifique (SMSP, détenue à 87 % par la province Nord) et Falconbridge avaient fait part en 2005 de leur engagement irrévocable de poursuivre la construction de l'usine du Nord. Falconbridge ayant été racheté en août 2006 par Xstrata, opérateur minier suisse, ce nouvel opérateur a concrétisé à l'automne 2007 ses engagements, en relançant le processus de réalisation de l'usine.
Le projet devrait être opérationnel en 2010 . Il comportera une usine pyrométallurgique d'une capacité de 60 000 tonnes par an de métal contenu dans les ferronickels, un port en eau profonde, une centrale électrique et des installations de désalinisation d'eau de mer.
Les études préliminaires de l'usine se sont achevées fin juin 2006. En 2006, 185 millions de dollars avaient été engagés au titre de la construction de l'usine. En 2007, des investissements dans l'environnement du projet (voiries, installations diverses hors usine) portant sur 80 millions de dollars ont été effectués par la société de projet Koniambo Nickel , filiale commune de SMSP et Xstrata Nickel.
La société suisse Xstrata a procédé à une actualisation des coûts du projet. La rentabilité du projet en est affectée. Le cours du nickel joue un rôle important, mais son maintien à des niveaux très élevés est difficile à garantir sur une période de 25 à 30 ans. Dans ce contexte, le recours à un financement direct par les partenaires et à la défiscalisation paraissent vraisemblables.
Au-delà de ces deux projets, la Société le Nickel (SLN) , qui exploite le gisement de Doniambo dont les réserves sont estimées à 25 ans, cherche à promouvoir l'utilisation de son procédé hydrométallurgique 31 ( * ) dans de nouveaux sites. La Société territoriale calédonienne de participation industrielle (STCPI), qui regroupe les trois provinces, possède d'ailleurs 34 % du capital de la SLN. Le recours à l'hydrométallurgie permettrait d'exploiter les garniérites 32 ( * ) pauvres et les latérites 33 ( * ) . Aussi la SLN devrait présenter des projets aux présidents des provinces Sud et Nord.
* 31 L'hydrométallurgie utilise l'eau de mer et produit des déchets solides inertes, tout en neutralisant totalement le manganèse présent dans les effluents liquides. En outre, l'hydrométallurgie consomme beaucoup moins d'énergie que la pyrométallurgie et réduit les coûts de production de 30 % par rapport à ce procédé.
* 32 Silicate de nickel et de magnésium.
* 33 Les latérites sont des dépôts qui se forment dans des climats tropicaux et subtropicaux par la dégradation prolongée de la roche-mère de type ultrabasique, la péridotite, qui se produit au fil de périodes plus ou moins marquées de sécheresse et de pluie, s'étalant sur des millions d'années. La pluie et l'eau souterraine circulent à travers la roche-mère fracturée, lessivant graduellement les éléments mobiles tels le magnésium et la silice, et laissant le nickel et le cobalt (moins mobiles) en concentrations résiduelles.