2. Les pathologies de l'âge adulte
Des actions seront également mises en oeuvre en 2007 dans le cadre du plan national pour l'amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de maladies chroniques, qui devrait être lancé avant la fin de l'année, en matière de prévention, de dépistage et de prise en charge de ces affections.
277.000 euros seront ainsi consacrés au diabète, aux maladies endocriniennes, rénales et du sang (hors cancer), ainsi qu'aux affections musculo-squelettiques pour des actions d'éducation à la santé et l'organisation de la semaine nationale du rein. En outre, les maladies aérorespiratoires et chroniques bénéficieront de 600.000 euros, destinés à la formation des professionnels de santé et à des expérimentations de coordination des soins. Ces crédits sont en diminution par rapport à 2006, laissant une fois encore à la charge de l'assurance maladie la quasi-totalité du financement de ce plan, estimé à 30 millions d'euros.
Cette évolution est d'autant plus regrettable que le diabète touche aujourd'hui 3 millions de personnes (800.000 cas seraient encore méconnus) et l'insuffisance rénale chronique 2,5 millions de personnes, dont 45.000 sont dialysées. Il est donc urgent de renforcer les connaissances épidémiologiques sur ces maladies, la prévention, l'information des professionnels et l'insertion sociale des malades. Des progrès doivent également être faits en matière de prise en charge thérapeutique, notamment dans le domaine des soins podologiques, dont l'insuffisance entraîne plusieurs milliers d'amputations par an, et des troubles de la vision chez les diabétiques.
3. Les pathologies spécifiques au vieillissement et à la fin de vie
Le premier objectif de l'action au profit des personnes âgées est la poursuite du plan Alzheimer 2004-2007 , qui vise à améliorer la qualité de vie des 860.000 malades et de leurs proches. Les besoins dans ce domaine sont, en effet, considérables, notamment en matière de dépistage et d'accueil. L'association France Alzheimer a, à cet égard, indiqué à votre rapporteur qu'il faut aujourd'hui attendre entre deux et sept mois pour accéder à une consultation mémoire.
En 2007, ce plan sera doté de 521.000 euros, soit près de 70.000 de plus qu'en 2006. Cette enveloppe sera utilisée pour : - le développement de la prise en charge médicale avec la mise en place d'une évaluation cognitive à partir de l'âge de soixante-dix ans intégrée aux consultations de prévention prévues par la loi de santé publique et un renforcement de la formation des professionnels de santé ; - le renforcement de l' accompagnement des familles avec le lancement d'un numéro vert Alzheimer et d'un guide pour les patients sur la proposition de l'association France Alzheimer, à laquelle a été confiée une étude de faisabilité en 2006 ; - le développement de la recherche grâce à la participation au financement de projets menés à l'Inserm sur la prévention, le dépistage et les stratégies non médicamenteuses de traitement. Toutefois, les moyens consacrés à cette pathologie sont essentiellement fournis par l'assurance maladie pour financer les structures sanitaires (centres mémoire de ressources et de recherche, consultations mémoire) et médico-sociales (services de soins à domicile, places médicalisées en établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes [Ehpad]). En 2007, il est ainsi demandé à l'assurance maladie une enveloppe de 3 millions d'euros d'extension en année pleine 2006 et de 11,2 millions d'euros de mesures nouvelles. |
Le plan « bien vieillir » bénéficiera également de quelques subsides (291.000 euros) pour soutenir les actions concertées avec la caisse nationale de solidarité et pour l'autonomie (CNSA). Il s'agit de répondre aux enjeux du vieillissement de la population et aux problèmes de santé qui en constituent le corollaire (ostéoporose, troubles ostéo-articulaires, problèmes de vision et d'audition), en cherchant à augmenter l'espérance de vie en bonne santé et à prévenir la perte d'autonomie.
Enfin, une enveloppe de 253.000 euros, complétée par un transfert d'un million d'euros du plan Cancer, sera consacrée à la prise en charge de la douleur, dans le cadre du plan Douleur 2006-2010 , et aux soins palliatifs . Elle permettra de former les professionnels de santé des Ehpad à ces traitements, de soutenir les associations qui oeuvrent dans ce domaine, de participer à des actions de recherche sur les stratégies non médicamenteuses de lutte contre la douleur et de procéder à une évaluation de la loi n° 2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie.
Votre commission estime que l'effort en faveur du développement des soins palliatifs est encore très insuffisant . En effet, il ne permettra pas, cette année encore, de rattraper le retard pris par la France dans ce domaine. On compte aujourd'hui moins de lits en unités de soins palliatifs (USP) qu'en 2002, soit environ 800, bien loin des 3.000 lits préconisés par le Conseil économique et social. En outre, il apparaît que les 1.200 lits dédiés aux soins palliatifs dans les autres services hospitaliers sont trop souvent utilisés à d'autres fins et que six régions ne disposent d'aucune structure spécialisée. Au total, sur les 550.000 décès qui interviennent chaque année, seules 50.000 personnes bénéficient de ce type d'accompagnement. On estime les besoins à 150.000 malades.