2. Une augmentation prévisible
Selon les analyses de l'INSEE 2 ( * ) , le niveau de la demande de logements est fortement influencé par des facteurs sociaux . Ainsi, cette demande croît mécaniquement en fonction de l'évolution du nombre de ménages : lorsque la taille des ménages diminue, leur nombre augmente plus vite que la population. Or, depuis 1975, le ménage moyen français a perdu une demi-personne . Cette évolution, qui a largement contribué à l'explosion de la demande de logements, est liée :
- au vieillissement croissant de la population française ;
- à la moindre durabilité des couples mariés dont les membres, en cas de séparation, restent plus longtemps seuls ;
- à un moindre attrait de la vie en couple : en 1982, 57 % des hommes de 25 ans vivaient en couple, contre 37 % en 1999, une évolution similaire étant constatée pour les femmes (passage de 72 % à 55 %).
Enfin, les résidences principales des Français comportent moins d'occupants mais davantage de pièces : de 1982 à 1999, le nombre moyen de pièces par ménage augmentait de 3,6 à 3,8, quand ce ratio par personne passait de 1,33 à 1,58.
L'ensemble de ces facteurs provoque donc une hausse mécanique de la demande de logements, ce qui contribue également au phénomène actuel de pénurie.
En faisant l'hypothèse d'un prolongement de ces tendances, les niveaux annuels de construction neuve permettant d'équilibrer les besoins quantitatifs nouveaux sont estimés par l'INSEE à 320.000 entre 2000 et 2004 (soit 16.000 logements de plus par an par rapport à la moyenne 1990-1999) avant de commencer à s'infléchir à la baisse à 290.000 entre 2005 et 2009, comme le montre le tableau ci-dessous.
Demande potentielle de logements jusqu'en 2010
(en
milliers de logements annuels)
1990-1999 |
2000-2004 |
2005-2009 |
moyenne 2000-2009 |
||
DEMANDE DE : |
|||||
Résidences principales |
Accroissement annuel du nombre de ménages, issu de la projection tendancielle du nombre de ménages réalisée par l'INSEE après chaque recensement |
252 |
240 |
216 |
228 |
Logements vacants |
Hypothèse d'un taux de vacance stable à 7% |
11 |
20 |
18 |
19 |
Résidences secondaires et logements occasionnels |
Hypothèses sur l'évolution du taux apparent de ces catégories par rapport au nombre de résidences principales |
10 |
29 |
26 |
28 |
Variations du parc |
273 |
290 |
260 |
275 |
|
Renouvellement du parc (destructions, solde des pertes/gains de l'usage d'habitation, fusions/éclatements) |
Hypothèses de niveau |
32 |
30 |
30 |
30 |
= DEMANDE POTENTIELLE DE LOGEMENTS NEUFS |
304 |
320 |
290 |
305 |
- Source : INSEE Première - n°875 - décembre 2002 - La demande potentielle de logements - A. Jacquot
* 2 INSEE Première - n°875 - décembre 2002 - La demande potentielle de logements - Alain Jacquot, division Logement.