b) L'ouverture de la mémoire combattante au grand public
Le projet de budget pour 2003 procède à un effort important, grâce à des redéploiements de crédits, concernant la transmission au grand public de la mémoire combattante.
Ainsi les crédits consacrés au « tourisme de mémoire », qui restait encore embryonnaire, sont multipliés par 2,7 dans le projet de budget pour 2003.
Le développement du « tourisme de mémoire » apparaît en effet aujourd'hui être une action particulièrement intéressante, car il accompagne la mutation du public, qui visite aujourd'hui les grands lieux de mémoire : ceux-ci ont, en effet, été aménagés à une époque où il n'était pas nécessaire d'expliquer leur raison d'être aux pèlerins qui venaient s'y recueillir.
Si leur fonction commémorative demeure, ils sont également devenus des lieux où le public vient s'initier à l'histoire.
L'initiative prise, en partenariat avec le secrétariat d'Etat au tourisme, visant à mettre en place des « chemins de mémoire » reliant des sites principaux, choisis en fonction de leur intérêt historique, s'inscrit dans cette volonté d'ouverture.
D'autre part, le programme de mise en place de panneaux d'information et de documentation modernisés dans les lieux de mémoire que sont les nécropoles nationales est aujourd'hui aux 4/5 èmes achevé. Votre rapporteur ne peut qu'encourager la poursuite de la modernisation de l'accueil des visiteurs et de la valorisation des sites, à l'image des opérations réalisées à Chasseneuil-sur-Bonnieure (Charente) ou Tobrouk (Tunisie).
Votre rapporteur espère cependant que ces initiatives se concrétiseront rapidement. Il rappelle, à ce sujet, que les crédits de la mémoire sont ceux dont la consommation reste, de manière chronique, la plus faible : des reports de crédits qui atteignent 1 million d'euros en 2001 (soit le tiers des crédits votés en 2000), 2,2 millions d'euros non consommés en fin d'exercice 2001 (soit en réalité à peine 45 % de crédits consommés en un an).
c) La mémoire, inscrite au rang des missions de l'ONAC
La pérennisation, à l'ONAC, de la mission des « assistants mémoire », à travers la transformation de leur statut d'emploi jeune en emplois contractuels de catégorie A, apporte enfin une réponse à la question, soulevée par votre rapporteur dans son avis sur la loi de finances pour 2002, de l'absence de pilotage de la politique de la mémoire sur terrain.
La convention d'objectifs et de moyens, conclue le 15 octobre 2002 entre l'ONAC et ses autorités de tutelle, prévoit en effet la présence d'un assistant au sein de chaque service départemental, chargé de mettre en oeuvre les partenariats au niveau local, en particulier avec l'Education nationale.
Toutefois, votre rapporteur note qu'aucun moyen supplémentaire n'est prévu à ce titre dans le projet de loi de finances pour 2003 . Il en déduit que ces contrats devront être financés sur les ressources propres de l'Office, ce qui risque d'aller au-delà de l'effort réalisable par l'ONAC, dans le contexte de mise en place de la convention d'objectifs et de moyens.
Il regrette donc que le transfert à l'ONAC d'une charge importante de la politique de la mémoire, qui répond, certes, au besoin d'un pilotage de proximité, ne s'accompagne pas, une fois de plus, du transfert des moyens correspondants.