B. DES MÉTIERS À REVALORISER ET À PROFESSIONNALISER
1. La formation comme gage de professionnalisme
a) Des filières à mettre en place au sein de l'Éducation nationale afin d'identifier un vivier de compétences.
On l'a vu, les métiers de ville sont trop nombreux et mal définis pour être réellement reconnus comme une voie professionnelle d'avenir, tant par ceux qui souhaiteraient les exercer que par les employeurs.
Or, de véritables missions existent ou sont à créer. A cet égard, votre rapporteur rejoint la proposition de M. Jean-Marie Petitclerc, directeur de l'Institut de formation aux métiers de la ville (IFMV) :
« Il faut un diplôme de niveau V pour le travail social, comme cela existe pour la santé ou l'animation. Il faut permettre que ces métiers puissent durer toute une vie ou qu'au moins un reclassement soit possible. »
Fondé en 1995 à Argenteuil, l'IFMV dispense une formation dans huit domaines : - problématique des quartiers sensibles ; - formation à la citoyenneté ; - découverte du monde professionnel ; - formation à la communication écrite et orale ; - apprentissage de la médiation ; - formation à l'animation de rue ; - initiation au secourisme ; - apprentissage de la relecture des pratiques. Pour ce faire, trois départements de formation ont progressivement été mis en place : - formation des emplois-jeunes : formation à la fonction d'agent local de médiation sociale (ALMS), avec 85 jeunes adultes en formation en 2001 ; - formation continue : formation des tuteurs et autres personnels chargés d'accompagner les agents ; - études et recherches : interventions en congrès, articles, travaux, sous convention avec des organismes privés ou publics. |
Votre rapporteur propose donc la création de filières scolaires et universitaires spécifiques, aux effectifs encadrés à hauteur des besoins, débouchant sur des diplômes d'Etat relatifs à la gestion de l'espace urbain, intégrant les techniques de la médiation, la connaissance du milieu urbain et des procédures institutionnelles.
Il faut, par ailleurs, veiller à ce que ces nouveaux diplômes portent sur des contenus permettant une réelle mobilité professionnelle, et que des passerelles soient établies avec des formations concernant d'autres champs d'activité.
Ces diplômes pourront être intégrés dans la liste des titres requis pour l'accès à certains concours de la fonction publique.
b) La voie de l'intégration dans la fonction publique : des règles à clarifier
Une autre voie pour en finir avec la marginalisation des métiers de ville est d'intégrer certains d'entre eux dans la fonction publique.
Toutefois, votre rapporteur rappelle qu'il serait souhaitable que cette intégration, pour être juste et efficace, obéisse à certaines conditions, notamment :
- passer par la voie d'un concours, avec éventuellement l'organisation d'une préparation, comme cela a été fait pour certains emplois-jeunes ;
- concerner des effectifs limités en nombre, en fonction d'une évaluation préalable des besoins, afin de ne pas créer des emplois publics en surnombre, qui pèseraient sur le budget de l'Etat.