COMPTES RENDUS DES AUDITIONS

I. AUDITIONS DU MARDI 16 OCTOBRE 2001

§ AUDITION DE M. ROBERT BUGUET, PRÉSIDENT ET DE M. PIERRE BURBAN, SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE L'UPA

L'UPA considère que les 250.0000 créations d'emplois réalisées dans l'artisanat depuis 1998 n'ont rien à voir avec les 35 heures.

Elle estime que le bilan des 35 heures constitue un échec au regard de l'objectif de créations d'emplois mais remarque que la démarche n'a pas été sans aspects positifs en particulier en ce qui concerne la flexibilité.

L'artisanat ne connaît pas de trou d'air dans les perspectives d'activité. Par contre, des difficultés demeurent pour trouver de la main-d'oeuvre. Il faudrait inciter davantage à investir et continuer à baisser les charges sociales.

L'UPA regrette que le décret du 15 octobre 2001 distingue selon la taille de l'entreprise. Les petites entreprises n'arrivent plus à recruter, voire perdent des salariés au profit des grandes entreprises. Il aurait mieux valu renvoyer aux branches professionnelles la négociation. Ces assouplissements ne sont pas suffisants.

L'UPA considère que le budget n'est pas réaliste et qu'il faudra un budget rectificatif au printemps. Elle estime qu'il faudrait redonner du pouvoir d'achat aux salariés.

L'UPA souhaite également que la prochaine législature soit l'occasion de remettre à plat le financement de la protection sociale.

§ AUDITION DE M. JEAN-FRANÇOIS VEYSSET, VICE-PRÉSIDENT CHARGÉ DES AFFAIRES SOCIALES ET M. GEORGES TISSIÉ, DIRECTEUR DES AFFAIRES SOCIALES, DE LA CGPME

Pour la CGPME, les dispositifs de la politique de l'emploi s'accumulent en dépit du bon sens. Or, le retournement de conjoncture déjà visible dans le tourisme et le transport, s'il n'est pas encore alarmant, se traduit déjà par une décélération du nombre de créations d'emplois, ce qui montre que la politique de l'emploi n'a pas traité les vraies causes du chômage.

La CGPME estime que ¾ des entreprises de moins de 20 salariés sont incapables de mettre en place les 35 heures. Le mal-être des petits entrepreneurs s'accroît du fait que leur activité est liée à une durée de la « présence humaine » suffisamment importante (ex. du conjoint dans un petit commerce). Elles ne peuvent donc pas appliquer une réduction massive de l'horaire hebdomadaire de travail. Par ailleurs, les cadres ne sont pas satisfaits, les salariés aspirent à plus d'heures supplémentaires et de pouvoir d'achat.

La CGPME considère que le nouveau décret sur les heures supplémentaires est très décevant. Il ne concerne que les non-cadres et cadres intégrés dans une équipe. Les aménagements sont temporaires et dégressifs. La CGPME souhaitait un contingent de 200 heures pour la grande partie des salariés cadres et non-cadres. Il faudra inéluctablement remanier le décret du 15 octobre pour qu'il soit significatif, pérenne et lisible.

La CGPME considère que dans le budget du ministre de l'emploi les dépenses sont sous-estimées notamment celles concernant l'emploi public. Elle préconise une baisse de dépenses et une baisse des charges.

La CGPME considère que la politique de l'emploi devrait cesser d'être déterminée sur le modèle des grandes entreprises alors que seules 1.800 entreprises ont plus de 500 salariés.

Elle s'inquiète par ailleurs de la détérioration de l'attractivité du « site France » et de la désindustrialisation de notre économie.

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