I. LE PORTE-AVIONS « CHARLES DE GAULLE » UN OUTIL PERFORMANT MAIS INCOMPLET
A. L'ADMISSION AU SERVICE ACTIF DU PORTE-AVIONS « CHARLES DE GAULLE »
Le
porte-avions « Charles de Gaulle » a été
admis au service actif le 18 mai 2001, 15 ans après le lancement du
programme par Paul Quilès en février 1986.
Le bâtiment disposera de ses nouvelles hélices fin 2002. Elles
seront installées lors d'une période d'entretien
intermédiaire. Jusque là, il naviguera avec des
hélices de l'ancien « Foch ». La commande de deux
paires d'hélices supplémentaires a représenté un
surcoût de 3,81 millions d'euros.
Lors de cette même période d'entretien (normalement de juin
à septembre 2002) d'importants travaux seront effectués pour
assurer le respect par le porte-avions de la convention internationale MARPOL
(sur les pollutions marines et les rejets des navires), compléter
l'isolation acoustique, installer un réseau intranet et moderniser le
réseau de commandement.
Le système d'autoprotection anti-aérien mettant en oeuvre le
missile Aster 15 sera opérationnel début 2002.
B. UN OUTIL INCOMPLET
Le
porte-avions « Charles de Gaulle » reste toutefois un outil
incomplet en raison de son niveau de disponibilité de l'ordre de 60 %,
de l'absence d'un second porte-avions et du vieillissement de ses
frégates d'escorte et de son groupe aérien. Un porte-avions n'est
en effet efficace que s'il existe une cohérence d'ensemble entre les
différentes composantes du groupe aéronaval.
Seul porte-avions en service, le « Charles de Gaulle » ne
peut en effet être disponible la totalité du temps en raison des
périodes d'entretien (22 % du temps) et de disponibilité et de
requalification de son équipage et des pilotes. Au total, la
disponibilité du bâtiment est estimée à 60 % du
temps mais durant les immobilisations, notamment celles nécessitant
l'arrêt et l'ouverture des réacteurs le porte-avions sera
indisponible pendant plus d'une année.
La Marine étudie donc aujourd'hui, en concertation avec
l'autorité de sûreté, d'optimiser l'utilisation des coeurs
pour réduire le nombre des périodes d'entretien de ces derniers,
réduire le nombre de changement de coeurs sur la vie du bateau et
augmenter le temps entre chaque visite de contrôle.
Comme votre rapporteur l'a montré dans son rapport sur la question du
second porte-avions, son acquisition reste indispensable pour assurer la
permanence du groupe aéronaval (projection de force, dissuasion
aéroportée embarquée, relève sur zone,
entraînement et formation des pilotes).
L'acquisition d'un second porte-avions (1,83 Md €) ne
représenterait que 15 % de l'investissement total (deux porte-avions et
leur groupe aérien) et permettrait une disponibilité permanente.
Le projet de loi de programmation militaire pour 2003-2008 ne prévoit
toutefois que des crédits d'études pour la réalisation
d'un second porte-avions. La France ne disposera donc pas de second
porte-avions avant 2015 voire au-delà.