II. LE RENFORCEMENT DES MOYENS DE LUTTE CONTRE LES POLLUTIONS
Le
comité interministériel de la mer du 27 juin 2000 a
décidé de renforcer le dispositif de surveillance du trafic
maritime en Manche et Mer du Nord par la présence d'un bâtiment
supplémentaire de la Marine pouvant exécuter des missions de
longue durée dans des conditions météorologiques
difficiles. L'état-major a décidé de positionner la
frégate de surveillance « Germinal » à Brest
pour remplir cette mission, le bâtiment d'expérimentation de
guerre des mines (BEGM) « Thétis » pouvant
compléter le dispositif. La contribution effective de ces
bâtiments en Manche et mer du Nord équivaut à 15 jours de
patrouille supplémentaire.
En outre, la permanence d'un remorqueur supplémentaire d'intervention a
été mise en place dans le Pas-de-Calais, en partage avec les
Britanniques, depuis le 1
er
avril 2000.
La Marine devrait accroître ce dispositif en affrétant dans le
courant de l'année 2002 un navire de lutte contre la pollution.
III. LA MODERNISATION ET LA RÉORGANISATION DES MOYENS AÉRONAUTIQUES DE SAUVETAGE ET DE SURVEILLANCE
A. LA LIVRAISON EN 2002 DU CINQUIÈME FALCON 50M
2001 et
2002 permettront à la Marine de moderniser et de compléter ses
moyens aéronautiques de surveillance maritime grâce à la
livraison de deux avions Falcon F50 M de Dassault, portant à quatre le
nombre de ces appareils en service dans la Marine.
Ces appareils transformés à partir de versions civiles sont
à même de remplir un grand nombre de missions grâce à
leurs caractéristiques techniques (triréacteur, subsonique, 4
heures environ d'autonomie de vol) : surveillance des pêches,
recherche et sauvetage (SAR) en mer de bâtiments ou d'aéronefs
naufragés, lutte contre les pollutions maritimes, sécurisation
des zones de tir « sensibles » (Kourou, Centre d'essais des
Landes ou Centre d'essais de Méditerranée), soutien aux
sous-marins nucléaires, renseignement, lutte anti-drogue.
Ces appareils disposent en outre d'un fort potentiel de disponibilité,
de l'ordre de 90 %, en raison du bon déroulement du contrat de soutien
avec Dassault Falcon Service (DFS). Si l'achat d'un cinquième avion
n'est pas programmé dans la loi de programmation militaire, la
modernisation du radar est envisagée pour lui permettre de suivre un
plus grands nombres de pistes en même temps, notamment dans le cadre de
sa mission de surveillance de la navigation maritime dans les zones les plus
fréquentées comme en Manche et Mer du Nord.
B. LA RÉORGANISATION DU SOUTIEN DES HÉLICOPTÈRES SUPER-FRELON ET DAUPHIN
Pour les
missions de recherche et de sauvetage (SAR), la Marine met en oeuvre deux types
d'hélicoptères : le Super Frelon et le Dauphin.
Elle dispose depuis 1999 de 6 Super-Frelon dédiés à ces
missions, les 18 autres appareils de ce type ayant été
retirés du service actif en raison de leur ancienneté. Cet
hélicoptère lourd de classe 13 tonnes est en effet en service
dans la Marine depuis 1970 (1
er
vol en 1962). Depuis cette date, il
a effectué plus de 1 500 interventions et sauvés plus de 2 000
vies. Aujourd'hui, un Super Frelon est en alerte sur chaque façade
maritime à Lanvéoc-Poulmic et à Saint-Mandrier.
La Marine s'est dotée à partir de 1994 de cinq
hélicoptères légers Dauphin de service public, de la
même famille que les Dauphin-Pedro, implantés sur quatre sites sur
le littoral : Le Touquet, Cherbourg, La Rochelle et Hyères. Ils
assurent une alerte permanente à une heure de jour et deux heures de
nuit. Un hélicoptère Lynx, qui sera remplacé au premier
semestre 2002 (décision prise par le CIM le 27 juin 2000) par un
hélicoptère Dauphin, assure l'alerte à partir de la base
de Lanvéoc-Poulmic.
Le nombre réduit des appareils et leur dispersion sur le territoire a
conduit à modifier l'organisation de leur soutien à partir du
1
er
juin 2001. Cette mesure doit aussi permettre une meilleure
formation des équipages et des équipes techniques et faciliter
l'exploitation du retour d'expérience. L'ensemble des Super-Frelon doit
être regroupé au sein de la flottille 32 F à
Lanvéoc-Poulmic qui assurera leur soutien et permettra de concentrer ce
moyen lourd d'intervention là où il est le plus utile, c'est
à dire sur la façade atlantique. Un détachement de la
flottille 32 F assurera toutefois une alerte à 4 heures sur la base de
Hyères. Le soutien de tous les Dauphin est en revanche regroupé
sur la base de Saint-Mandrier (flottille 35 F).