A. LES PROGRAMMES D'ÉQUIPEMENT DE L'ARMÉE DE TERRE
Les
dotations prévues en 2002, que ce soit en autorisations de programme ou
en crédits de paiement, ne permettent pas de respecter les
échéances prévues pour la modernisation de
l'équipement de l'armée de terre dans les conditions qui avaient
été définies à l'issue de la « revue de
programmes ».
Faute de ressources suffisantes, le titre V pourrait à terme ne servir
qu'à entretenir des matériels vieillissants, sans pouvoir
renouveler et moderniser de manière cohérente les
équipements indispensables aux engagements futurs. Dans ce contexte, on
peut craindre un décrochage qualitatif très rapide vis à
vis de nos alliés principaux, notamment la Grande-Bretagne.
Entre 1999 et 2002 les crédits accordés en loi de finances
initiale ont représenté 90 % des niveaux prévus par la loi
de programmation militaire 1997 - 2002 et 93 % de ceux prévus dans la
« revue de programmes ». Compte tenu des annulations de
crédits régulièrement opérées en cours
d'exercice, les paiements effectués n'ont représenté que
86 % des crédits prévus par la loi de programmation militaire et
88 % de ceux arrêtés après la « revue de
programmes ».
L'équivalent d'une annuité de
programmation peut être considéré comme perdu
.
En 2002, à montant inchangé, la dotation en autorisations de
programme devra financer une commande semi-globale relative au missile sol-air
moyenne portée (SAMP/T) qui mobilisera plus de 200 millions d'euros. La
dotation n'ayant pas été ajustée en conséquence,
des commandes relatives à d'autres équipements ont du être
reportées ou réduites. Alors que l'encours des autorisations de
programme disponibles s'est considérablement réduit au cours des
dernières années, l'insuffisance de la dotation pour 2002 et le
décalage de certains programmes qui en résultent fragilisent la
réalisation, à l'échéance prévue, des
équipements du modèle d'armée de terre 2015.
Etat
d'avancement des principaux programmes
d'équipement de l'armée
de terre
Programme |
Loi de programmation militaire 1997-2002 |
Situation actuelle |
Char Leclerc |
307 chars livrés en 2002, pour une cible totale de 406 chars |
310 chars livrés fin 2002 et 406 commandés |
VBCI |
Cible de 600 véhicules, premières livraisons en 2004 |
Cible de
700 véhicules
|
Rénovation AMX 10 RC |
377 rénovations commandées et 120 chars rénovés en 2002 |
120 chars rénovés entre 2003 et 2005 |
Hélicoptère Tigre |
Cible de
120 hélicoptères
|
Cible de 120 hélicoptères. 37 livraisons à partir de 2003. |
Missile AC3G-LP |
Industrialisation à partir de 1997 en cohérence avec la version antichar du Tigre |
Pas de participation à la production |
Missile AC3G-MP |
10 postes de tir et 500 missiles livrés en 2002 |
Abandon du programme |
Hélicoptère NH90 |
Cible de 68 hélicoptères - Fin du développement en 2002 |
Cible de 68. Commande de 34 appareils à partir de 2003 et premières livraisons en 2011 |
Radar de contrebatterie Cobra |
5 des 10 ensembles prévus livrés en 2002 |
3 radars livrés en 2002 |
Valorisation RITA |
200 ensembles commandés et 120 livrés entre 2000 et 2002 |
85 stations valorisées livrées jusqu'en 2002 |
Valorisation Roland |
40 systèmes livrés entre 1999 et 2002 |
23 valorisations commandées jusqu'en 2002 et 7 systèmes valorisés livrés en 2002 |
Le tableau ci-dessous récapitule la répartition des autorisations de programmes et des crédits de paiement pour les fabrications des principaux programme d'équipement de l'armée de terre.
EVOLUTION DES CRÉDITS DE FABRICATION EN 2001-2002
(en millions d'euros)
Programmes |
Article |
2001 |
2002 |
||||
A.P. |
C.P. |
A.P. |
C.P. |
||||
Dotations |
% |
Dotations |
% |
||||
Char LECLERC |
5381-38 |
523 |
366 |
28,7 |
- 94,5 |
331 |
- 9,6 |
Hélicoptères
|
5381-
|
11,9 |
86 |
51 |
+ 328,6 |
103 |
+ 19,8 |
HélicoptèresNH 90 |
5371-27 |
5,5 |
49 |
22,9 |
+ 316,4 |
39 |
- 20,4 |
LRM NG |
|
0 |
13,4 |
14,3 |
- |
6,1 |
- 54 |
COBRA |
|
20,3 |
27,4 |
0 |
-- 100 |
12,8 |
- 53,3 |
VBCI |
5371-37 |
0 |
1,52 |
0 |
- |
0 |
- 100 |
SATCP/
|
|
0 |
0 |
0 |
- |
1,57 |
- |
SAMP/T |
5371-22 |
7,62 |
44,7 |
253 |
+ 3 220 |
52 |
+ 16,3 |
VALORISATION ROLAND |
5381-59 |
52,3 |
45,7 |
72,4 |
+ 38,4 |
7,2 |
-84 |
MARTHA étape 1 |
|
0 |
15 |
0 |
- |
9,8 |
- |
AC3G MP |
5381-49 |
12,5 |
11,7 |
0 |
- 100 |
0 |
-100 |
AC3G LP |
|
0 |
0 |
0 |
- |
0 |
- |
SIC F |
|
14,5 |
12 |
2,44 |
- 83,2 |
12 |
stable |
PR4G |
|
1,45 |
45,5 |
0 |
- 100 |
31,3 |
-31,2 |
VBL |
|
0,3 |
9,15 |
26,7 |
+ 8 800 |
7,5 |
- 18 |
ACED BONUS |
|
35,1 |
8,69 |
0 |
- 100 |
13,4 |
+ 54,2 |
1. Le char Leclerc
Le char
Leclerc constitue l'engin principal de combat des troupes
mécanisées et doit remplacer l'AMX 30 B2. Armé d'un canon
de 120 mm, le Leclerc, hautement protégé est capable de
détruire les chars adverses les plus modernes fixes ou mobiles, de jour
comme de nuit en menant un combat continu. Il est opérationnel depuis le
mois de décembre 1998.
Lors de leur audition devant la commission des affaires
étrangères et de la défense, le chef d'état-major
de l'armée de terre et le chef d'état-major des armées ont
été interrogés à plusieurs reprises sur
l'adaptation du Leclerc au nouveau contexte géostratégique,
notamment au vu de la très faible probabilité de
l'hypothèse d'un combat de chars de haute intensité sur le
théâtre centre-européen, hypothèse dominante lors du
lancement du programme.
A cette question légitime, les responsables de nos armées ont
apporté deux réponses :
- la permanence, en Europe ou hors d'Europe, de forces conséquentes de
blindés lourds qui imposent de ne pas faire d'impasse sur cette
capacité,
- les capacités de feu et de mobilité tactique du Leclerc, sa
capacité d'observation de jour comme de nuit, son effet dissuasif, qui
sont autant d'élément potentiellement précieux lors
d'opérations extérieures, y compris de basse intensité,
ainsi que l'a montré l'engagement d'un escadron Leclerc au Kosovo.
Sur la cible totale de 406 exemplaires arrêtée dans la loi de
programmation 1997-2002, les dernières commandes, portant sur 52
exemplaires, sont intervenues en cette fin d'année 2001. Les livraisons
s'élèveront en 2002 à 52 exemplaires, portant à 320
le nombre cumulé de chars livrés à l'armée de
terre. Les 86 derniers chars seront livrés de 2003 à 2005. 331
millions d'euros seront consacrés en 2002 au programme Leclerc en
crédits de paiement (28,7 millions d'euros en autorisation de
programme). Le coût total du programme est de 5 722,33 millions d'euros.
Le prix unitaire est de 7,84 millions d'euros.
A l'exportation, seuls les Emirats arabes unis se sont portés, à
ce jour, acquéreurs de ce matériel avec une commande de 390
exemplaires dont 310 ont été livrés au 1er juin 2000. Les
derniers exemplaires seront livrés en 2002.
2. L'hélicoptère Tigre
Conçu en coopération franco-allemande,
l'hélicoptère de combat Tigre est développé, pour
la France, dans une version appui-protection (HAP) et dans une version antichar
(HAC). Le Tigre doit être capable de remplir la plupart des missions de
combat terrestre : reconnaissance, escorte de transport tactique, appui
feu air-sol, combat air-air, attaque en profondeur et combat antichar. Il vole
à une vitesse de 280 km/h. avec une autonomie de 2 h 30. La version
appui-protection (HAP) est équipée de 4 missiles air-air
très courte portée Mistral et d'un canon de 30mm, la version
antichar (HAC) étant, pour sa part, équipée de 6 missiles
antichar (missiles Hot filoguidés ou AC 3G - LP à autodirecteur
infrarouge) et de 4 missiles Mistral.
La cible prévue est de 215 pour la France (115 HAP, 100 HAC). La cible
allemande est de 212.
Ce programme a été intégré dans l'OCCAR fin
février 1998. Son développement se poursuit sans retard, cinq
prototypes ont été réalisés. Les contrats de
service de 80 hélicoptères pour la France (70 HAP et 10 HAC) et
80 pour l'Allemagne ont été signés en 1999 selon une
procédure de commande pluriannuelle. Les livraisons des HAP sont
prévues de 2003 à 2010. Au total 120 appareils devraient
équiper l'armée de terre française à horizon 2015
(70 HAP et 50 HAC).
Le coût total est de 7 131 millions d'euros, dont 1 480 millions d'euros
pour le développement. Il est prévu de consacrer à ce
programme, en 2002, 103 millions d'euros en crédits de paiement et 51
millions d'euros en autorisations de programme.
Le prix unitaire est estimé à 19,6 millions d'euros pour le HAC
et 16,7 pour le HAP.
Une
version polyvalente appui destruction (HAD)
comprenant un
système d'armes canon et missile antichar est envisagée car elle
répond mieux à certaines missions et intéresse davantage
à l'exportation, tout particulièrement en Espagne.
Le développement de la version HAD pourrait conduire à
reconsidérer la configuration du programme français
. En
effet, alors que la menace liée aux blindés perd en
intensité, on peut se demander s'il est toujours pertinent de
développer une version spécifiquement vouée au combat
antichar.
L'incorporation sur la version HAP d'un viseur de toît apte à
tirer tous les types d'armement, en particulier les missiles antichars Hot ou
Trigat (AC3G - LP) présenterait l'avantage de disposer d'une version
unique, multirôle, plus souple d'emploi et moins coûteuse en
personnels et en maintenance.
Votre rapporteur souhaite vivement que la possibilité de faciliter le
développement de cette version HAD soit étudiée
très rapidement et très sérieusement
. Son
intérêt pour l'armée de terre semble évident alors
que, comme en témoigne l'intérêt porté par
l'Espagne, elle pourrait tabler sur des perspectives réelles à
l'exportation.
3. L'hélicoptère NH 90
Conçu en coopération avec l'Allemagne, l'Italie
et les
Pays-Bas, le NH 90 sera développé dans une version de transport
et une version navalisée. Pour l'armée de terre, il s'agit d'un
hélicoptère de transport tactique pouvant emporter soit 14
à 20 commandos, soit un véhicule de combat léger, soit 2
tonnes de matériels, à une vitesse de 300 km/h sur une distance
de 700 km.
Il est notamment destiné à remplacer le parc
d'hélicoptères Puma.
Le coût global est de 5 052,47 millions d'euros en fabrication et 539,4
millions d'euros en développement pour la part armée de terre. Il
est prévu, en 2002, 39 millions d'euros en crédits de paiement et
22,9 millions d'euros en autorisations de programme. Le prix unitaire est de
18,9 millions d'euros.
La cible française est de 160 appareils, dont 27 pour la marine, 68 pour
l'armée de terre et 65 non encore répartis entre les
armées. L'Allemagne prévoit de commander 209 appareils, l'Italie
146 et les Pays-Bas 20. La Norvège, la Finlande et la Suède ont
annoncé le 13 septembre 2001 une acquisition de 52 appareils pour un
montant total de 1,5 milliard d'euros. Le Portugal a également choisi de
passer une commande de 10 appareils.
Pour l'armée de terre,
les échéances de livraison
apparaissent relativement tardives
.
8 appareils seront livrés en
2011 et 10 autres chaque année entre 2012 et 2017
. D'ici là,
une large partie de la capacité aéromobile de l'armée de
terre reposera largement sur le parc de Puma dont une fraction seulement pourra
être modernisée.
4. Le véhicule blindé de combat d'infanterie (V.B.C.I.)
Destiné à assurer le transport, la protection et
le
soutien feu des groupes de combat des régiments d'infanterie des
brigades blindées et mécanisées, le véhicule
blindé de combat d'infanterie est un véhicule à roue qui
correspond à la version transport de troupe de l'ancien programme VBM
(véhicule blindé modulaire). Il est
appelé à
succéder à l'AMX 10-P chenillé, vieillissant et qui
apporte une protection insuffisante
.
Deux versions sont prévues : une version VPC (véhicule poste de
commandement), et une version VCI (véhicule de combat d'infanterie).
Le VCI est doté d'une tourelle monoplace DRAGAR II armée d'un
canon de 25 m/m et d'une mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm. Il emporte 11
combattants, dont 9 peuvent débarquer.
Le VPC sera équipé d'un système d'information
régimentaire (SIR) pour permettre aux cinq officiers et
opérateurs embarqués d'exercer le commandement d'une unité
déployée sur le terrain.
Le coût du programme total est de 2 171,89 millions d'euros, le prix
unitaire étant estimé à 2,26 millions d'euros pour le VCI
et 1,9 millions d'euros pour le VPC.
La cible adaptée au nouveau format de l'armée de terre est de 700
véhicules, 150 VPC et 550 VCI, ce qui, du moins dans un premier temps,
ne permettra pas d'équiper la totalité des régiments
d'infanterie. Une première tranche de 65 engins (11 VPC et 54 VCI) a
été commandée fin 2000 à GIAT Industries et RVI qui
se sont constitués en groupement momentané d'entreprises pour la
conduite du programme. Les
premières livraisons
devraient
intervenir
en 2006
, soit deux ans de décalage avec le calendrier
initial. Une centaine de véhicules seront livrés chaque
année à partir de 2007 jusqu'en 2012, les derniers exemplaires
arrivant en 2013. à cette date, 8 régiments seront
équipés en 2008.
L'Afrique du Sud, le Portugal, la Grèce, la Belgique et la Pologne, ont
montré de l'intérêt pour ce programme.
5. Véhicule blindé léger long (VB2L)
Dérivé du programme VBL, le véhicule
blindé léger long (VB2L) version PC, produit par Panhard, est
destiné à être l'engin de combat des unités de
reconnaissance et d'éclairage et un engin de commandement dans les
unités blindées.
En outre, alors que le VBL figure, grâce à sa mobilité, sa
légèreté et sa polyvalence, parmi les véhicules
blindés les plus utilisés par l'armée de terre, notamment
en opérations extérieures, le VB2L doit assurer le remplacement
des VBL détruits en opération ainsi que celui de certaines
versions de l'AMX 10 P en fin de vie.
La cible totale est de 200 dont 65 livrés avant 2002. Une nouvelle
commande de 290 devrait être notifiée fin 2001 avec des livraisons
se situant entre 50 et 90 par an à partir de 2003.
En 2002 sont consacrés 26,7 millions d'euros en autorisations de
programme et 7,5 millions d'euros en crédits de paiement. Le prix
unitaire est de 0,23 million d'euros.
Certains pays ont déjà commandé ce matériel qui
accompagne les VBL de série déjà livrés notamment
Oman et la Grèce.
6. La roquette à grenades de nouvelle génération pour lance roquettes multiples
La
roquette LRM NG à grenades et conçue pour l'attaque dans la
profondeur (15 à 60 Km) de cibles pas ou peu durcies avec un nombre
limité de munitions et des efforts collatéraux réduits. Il
s'agit d'un programme en coopération avec les États-Unis, la
Grande-Bretagne, l'Allemagne et l'Italie.
Le coût est de 32,93 millions d'euros en développement, 36,05
millions d'euros en fabrication pour un prix unitaire de 53 360 euros. La cible
est de 7 000 roquettes (406,92 millions d'euros).
En 2002, il est prévu de consacrer à de ce programme 6,1 millions
d'euros en crédits de paiement et 14,3 en autorisations de programme.
Les roquettes d'exercice commenceront à être livrées
à partir de fin 2003, les conduites de tir à partir de 2005 et
les roquettes de nouvelle génération à partir de 2006.
7. Le radar de contrebatterie Cobra
Le radar
de contrebatterie Cobra est destiné à localiser les pièces
d'artillerie adverses jusqu'à une distance de 20 à 25 km selon le
calibre. Il est le moyen préférentiel d'acquisition des cibles
pour les régiments de lance-roquette multiples. Ce programme est conduit
en coopération avec l'Allemagne et la Grande-Bretagne. La cible est de
10 exemplaires. Tous sont commandés et 3 seront livrés en 2002.
Son coût est estimé à 385,08 millions d'euros. Le prix
unitaire est de 18,42 millions d'euros.
En 2002, 12,8 millions d'euros seront affectés à ce programme en
crédits de paiement.
L'Espagne et la Suisse ont manifesté leur intérêt pour ce
radar.
8. Les systèmes de défense sol-air
a) Le système à très courte portée Mistral
Le
programme sol-air très courte portée Mistral version 2
répond à un besoin commun aux trois armées pour un moyen
de défense aérienne à très courte portée. Ce
système sol-air est composé d'un missile à autoguidage
infrarouge portable (24 kg) et d'un poste de tir également portable. Il
est destiné à la lutte contre les aéronefs à une
altitude inférieure à 2 000 m. et à une distance de
l'ordre de 3 km.
Le coût total du programme est de 376,9 millions d'euros. Le prix
unitaire est de 41 000 euros pour le poste de tir portable et de 169 900 pour
la munition.
En 2002, 1,57 million d'euros seront consacrés à ce programme.
La cible totale est de 6 770 missiles et 270 postes de tirs 150 postes de tir
ont été livrés ainsi que 2 310 missiles avant 2002. Plus
de 2 000 missiles Mistral 2 ont été vendus dans le monde
(Corée, Thaïlande, Hongrie, Nouvelle Zélande, Colombie,
Vénézuela et Bruneï).
b) Les systèmes de défense sol-air moyenne portée Aster
Le
programme SAMP/T (sol-air futur, sol-air moyenne portée/terre) est
destiné à la défense sol-air du corps de bataille en
remplacement du Hawk dont le retrait est envisagé à
l'échéance 2010. Un système SAMP/T comprend une conduite
de tir, 4 lanceurs et 3 systèmes de rechargement ; l'arme proprement
dite est le missile Aster 30.
Fort de son potentiel technique vers
l'interception des missiles balistiques
rustiques
, le programme FSAF permettra à l'armée de terre
d'acquérir une capacité ATBM (anti-tactical ballistic-missile)
élémentaire ; (2,5 km contre avions plongeant, 10 km contre
missile de croisière, 80 km contre gros porteur et 25 km contre avion
manoeuvrant).
Son coût total estimé pour la part armée de terre est de
319,23 millions d'euros pour le développement et de 1 190,47 millions
pour la fabrication.
Le prix unitaire du système est de 49,55 millions d'euros (1 conduite de
tir, 4 lanceurs, 3 systèmes de rechargement) auxquels s'ajoute celui du
missile Aster 30 soit 1,4 million d'euros.
En 2002, 52 millions d'euros seront affectés à ce programme en
crédits de paiement et 253 millions d'euros en autorisations de
programme dans le cadre d'une commande pluriannuelle semi-globale portant sur 2
systèmes, 70 missiles et les approvisionnements longs.
La cible est de 6 unités et de 275 missiles (projet de loi de
programmation militaire 2003-2008). La réduction de 8 à 6
systèmes est le strict minimum en terme de cohérence. En dessous
de ce seuil l'armée de terre perdrait définitivement sa
capacité de défense sol air moyenne portée.
En outre, la cible de 275 missiles correspond à une dotation de 10
missiles par lanceur ce qui est très inférieur aux normes OTAN
(1,25 chargement au lieu des 2 chargements préconisés par l'OTAN).
Les perspectives à l'exportation sont bonnes en raison de l'obsolescence
du système Hawk. En outre beaucoup de pays sont intéressés
par la capacité du SAMP/T face à la menace balistique..
c) Le programme Martha
Ce
programme a pour mission d'assurer la coordination des feux sol-air des
sections équipées de systèmes d'armes Roland et Mistral.
Ce système comprend des véhicules équipés de
systèmes de détection et d'identification (radar et IFF), de
moyens de communication, de localisation et de traitement de l'information.
Le coût du programme est de 102,8 millions d'euros pour une cible de 18
exemplaires au profit des Roland, 31 exemplaires au profit des Mistral.
Il est prévu de consacrer 9,8 millions d'euros de crédits de
paiement en 2002, pour une commande de 4 systèmes et une livraison de 27
systèmes.
d) La valorisation du Roland
La
valorisation du Roland vise à améliorer le système sol air
courte portée Roland II en capacité infrarouge et à
l'intégrer dans le réseau Martha pour traiter les avions
jusqu'à une portée de 14,5 km, en évitant les brouillages.
Le coût total du programme est de 803,1 millions d'euros pour la
production et de 170,29 millions d'euros pour le développement. La cible
est de 53 postes (36 sur char et 17 en cabine aérotransportable) 15
seront commandés en 2002 et 7 livrés.
9. Les systèmes antichar
Un mémorandum d'entente pour la phase de définition des futurs missiles antichars de troisième génération de moyenne portée AC 3G MP (successeur du Milan) et de longue portée AC 3G LP (successeur du Hot et du Swingfire) a été signé par les ministres de la défense français, allemand et britannique le 16 février 1983. Le retrait britannique de ces deux programmes a entraîné un échec de la coopération, la France ne s'étant pas engagée au-delà du développement, ce qui laisse entier le problème de l'acquisition de systèmes antichar à moyen terme.
a) L'antichar de troisième génération moyenne portée (AC3GMP)
Le
système d'arme antichar de troisième génération de
moyenne portée (AC 3G MP), dont les premières études
remontent à 1976 et le développement à 1988, était
prévu pour remplacer l'actuel système Milan comme armement
antichar à l'échelon des compagnies et des régiments
à partir de 1995.
Il s'agit d'un système portable et adaptable sur véhicule,
tirable en espace clos, capable de mettre hors de combat le char adverse des
années 2000 entre 200 et 2 000 mètres dans les terrains ouverts
et boisés ainsi que dans les zones urbaines, de jour comme de nuit et
par mauvaise visibilité.
Le système est composé d'un poste de tir, d'une lunette thermique
et d'une munition guidée par alignement sur la ligne de visée par
un faisceau laser. La munition est équipée d'une charge creuse
double.
Ce système était développé initialement par le
Royaume-Uni, l'Allemagne et la France, auxquels se sont joints la Belgique et
les Pays-Bas.
Si la phase de développement prévue en coopération s'est
pratiquement achevée en 2000,
la phase d'industrialisation et de
production n'a pas été lancée
suite au retrait des
Britanniques en juillet 2000, suivi de ceux des Pays-Bas en septembre 2000 et
de la Belgique en octobre 2000.
La
possibilité d'utiliser les acquis du développement du
programme en intégrant le missile sur les postes de tir des missiles
d'ancienne génération Milan
a été
étudiée dans le cadre du
projet Trigan
proposé par
Matra Bae Dynamics (groupe EADS).
Pour le moment, aucun financement n'a été mis en place pour
préparer l'acquisition par la France d'une capacité antichar
performante sur la base de la solution Trigan.
A défaut de lancement de ce programme, le remplacement des Milan,
nécessaire à partir de 2010 pour faire face à
l'évolution de la protection des blindés, devra s'effectuer par
un achat « sur étagère », avec le risque de
ne trouver que des matériels étrangers moins adaptés et
moins performants que le Trigan.
b) L'antichar de troisième génération à longue portée (AC 3 LP)
Initialement destiné à être
intégré sur l'hélicoptère antichar Tigre HAC, l'AC
3G LP se compose d'un poste de tir incluant un viseur infrarouge et d'une
munition à autodirecteur infrarouge. Il a une probabilité de
destruction des chars futurs supérieure à 0,5 jusqu'à 4
500 mètres.
La France a participé au développement dont le coût
s'élève à 647 millions d'euros pour une cible de 345
postes de tirs et 13 800 munitions. 10 postes de tir ont été
commandés dans le cadre du programme Tigre, mais
la France a
décidé, en 1998, de ne plus participer à la production du
missile
. A l'heure actuelle, il n'y a pas de choix arrêté pour
les munitions. Le retard global du programme est de 53 mois.
Aucun financement n'a été mis en place pour 2002. La France
procèdera donc à une mise en compétition pour
l'acquisition du missile, compte tenu des dates prévisionnelles de
livraison du Tigre dans sa version antichar (HAC), soit 2011.
L'Allemagne reste, elle, engagée dans le programme AC 3G LP, la
production, confiée au missilier allemand LFK étant susceptible
de démarrer en 2002.
10. Le système d'information et de commandement des forces (SIC.F)
Ce
système est destiné à faciliter le commandement des
forces terrestres dans tous les cas d'emploi, de crise ou de guerre, tant dans
le cadre d'un engagement en Europe, que dans n'importe quelle autre partie du
monde. Il est compatible avec les moyens des autres principales armées
européennes et de l'OTAN. Il est indispensable lorsque la France est
nation cadre dans une opération multinationale.
Il est composé de matériel informatique et de communication, de
logiciels et d'applications.
Le coût total du programme représente 63,88 millions d'euros pour
la première version et 71,5 millions d'euros pour la deuxième.
En 2002, 12 millions d'euros sont prévus en crédits de paiement
et 2,44 en autorisations de programme.
Le nombre d'exemplaires prévus est 40 centres d'opérations et de
1 800 postes de travail auxquels il faut rajouter 15 modules
opérationnels autonomes. En 2002 seront livrés 19 centres.
11. Le poste radio de 4ème génération (PR4G)
Le poste
radio de 4ème génération (PR4G) s'inscrit dans le
système de transmission tactique de l'armée de terre, permettant
d'assurer les liaisons en phonie et la transmission des données, depuis
le niveau de la section jusqu'à celui du régiment avec une
protection efficace face aux actions de la guerre électronique.
Le coût global est de 1 038 millions d'euros dont 140 en
développement. Le prix unitaire des postes varie de 4 000 euros
(portatif) à 36 000 euros (aéroporté).
Sur une cible de 21 816 postes, 19 910 ont été livrés 1
200 seront livrés en 2002.
En 2002, 31,2 millions d'euros seront consacrés à ce programme.
En 2001 25 pays ont commandé ce matériel dont la Suisse (23 061
postes), les Pays-Bas (10 292), les Emirats arabes unis (7 644), Espagne et
Grèce avec 4 200 postes chacun, la Qatar, l'Egypte et la Pologne
avec 2 000 postes chacun.
12. L'obus antichar a effet dirigé « Bonus »
Cet obus
à effet dirigé est un obus cargo comportant des sous munitions
qui sont larguées jusqu'à 15 km au-dessus de la zone où se
trouvent les cibles constituant l'objectif (blindés légers, PC,
batteries d'artillerie).
Le coût total du programme est de 247,03 millions d'euros, 13,4 millions
d'euros y seront consacrés en 2002, 1 250 obus commandés et 410
livrés.
La Norvège, le Royaume Uni, les Pays-Bas et la Moyen Orient pourraient
être intéressés par l'acquisition de 10 à 20 000
obus au total.