CONCLUSION

Malgré une légère augmentation du budget en 2002, le ministère des affaires étrangères ne dispose pas d'un niveau suffisant de ressources pour faire face à l'ensemble de ses missions de manière satisfaisante. Le budget est en réalité en stagnation, soumis aux aléas du dollar et de l'inflation . On devra en effet attendre la fin de l'année pour savoir si le « pouvoir d'achat » du ministère sera ou non en augmentation.

Pour faire face à cette pénurie le ministère multiplie les initiatives pour optimiser sa ressource humaine et budgétaire et améliorer sa gestion. Mais ce processus a des limites. L'importance de notre réseau diplomatique, les services rendus aux français à l'étranger dans nos consulats, l'importance des contributions de la France au système des Nations Unies ou de son aide au développement sont des choix politiques fondamentaux qui ne peuvent être résulter de simples redéploiements de crédits dans une enveloppe fixée immuablement.

Il est en effet incontestable, malgré le redressement opéré ces dernières années, que le niveau global des crédits est l'un des plus faibles des 20 dernières années . Il est donc impossible d'espérer trouver dans le budget des affaires étrangères les ressources nécessaires pour accroître nos contributions volontaires et notre aide au développement . L'année 2002 est à ce titre assez symbolique puisque les efforts faits dans certains domaines se traduisent inéluctablement par des baisses de crédits, notamment de l'aide au développement.

Depuis plusieurs années, votre rapporteur et les parlementaires de votre commission déplorent cette situation. Malgré leurs remarques répétées, aucune augmentation significative du budget n'a été décidée . Cette faiblesse du budget et donc des crédits d'intervention de la France dans les organisations internationales, notamment celles du système des Nations Unies, induit une réduction de notre influence.

La faiblesse du budget emporte aussi une réduction drastique de notre coopération . La coopération militaire est en réduction de plus d'un tiers depuis sa réforme qui devait organiser son « redéploiement ». Il en est de même de notre aide au développement, depuis la réforme et la fusion des deux ministères les crédits n'ont pas cessé de décroître. L'objectif de la réforme n'était-il pas pourtant le maintien du montant de notre aide ?

Votre rapporteur ne souhaite toutefois pas qu'au moment où la France est confrontée à une crise internationale majeure, ces critiques apparaissent comme le rejet ou un manque de solidarité vis à vis de l'action menée par notre pays et notre ministre des affaires étrangères. Tout au contraire, il souhaite marquer son refus d'accepter un niveau de dotation ne permettant pas à notre pays de développer la politique extérieure qui correspond à ses ambitions.

C'est pourquoi en raison des très fortes réserves formulées et approuvées par votre commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, je vous propose d'émettre un avis défavorable à l'adoption des crédits du ministère des affaires étrangères pour 2002.

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