V. LES CRÉDITS EN FAVEUR DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE
A. LES DOTATIONS EN FAVEUR DE L'AFSSA
D'un
montant total de 33,26 millions d'euros, les crédits
destinés à l'Agence française de sécurité
sanitaire des aliments (Afssa) dans le budget du ministère de
l'agriculture, augmentent de 3,4 %
, illustrant l'accent mis par le
Gouvernement sur la politique de sécurité sanitaire.
D'un montant de 33,26 millions d'euros, les crédits de
dépenses ordinaires attribués à l'Afssa connaissent une
progression de 3,6 %.
Le volet
« appui technique et scientifique »
(ligne 36-22/13)
est doté de 24,28 millions d'euros, en hausse de
3,7 %, afin de permettre la création de quarante postes.
Les crédits affectés plus spécialement à
l'évaluation des risques (ligne 36-22/16)
, également en
progression, s'élèvent à 2,94 millions d'euros. Ils
devraient servir à la création de six nouveaux emplois.
Enfin, la subvention allouée
aux programmes de recherche de
l'Afssa
est égale à 6,03 millions d'euros (+2,2 %).
D'un montant (3,9 millions d'euros) plus faible que les crédits de
dépenses ordinaires, les crédits de paiement destinés
à l'Afssa augmentent eux- aussi (+1,6 %).
Cette hausse est due à l'augmentation de 4,1 % des
crédits d'
équipement des laboratoires (ligne 61-21/71
)
qui, pour l'année 2002, atteignent 1,55 million d'euros.
Les crédits de
soutien aux programmes de recherche
(ligne 61-21/73)
sont simplement reconduits (2,36 millions
d'euros).
CRÉDITS DESTINÉS À L'AFSSA
(DÉPENSES ORDINAIRES)
Ligne budgétaire |
Nature des crédits |
Montant en loi de finances pour 2001 (en euros) |
Montant en projet de loi de finances pour 2002 (en euros) |
Evolution
|
36-22/13 |
Subvention de fonctionnement à l'AFSSA - Appui technique et scientifique |
23 410 829 |
24 284 195 |
+3,7 % |
36-22/16 |
Subvention de fonctionnement à l'AFSSA - Evaluation des risques |
2 789 817 |
2 941 280 |
+5,4 % |
36-22/22 |
Subvention de fonctionnement à l'AFSSA - Programmes de recherche |
5 902 904 |
6 031 900 |
+2,2 % |
Total des crédits de dépenses ordinaires pour l'AFSSA |
32 103 550 |
33 257 375 |
+3,6 % |
CRÉDITS DESTINÉS À L'AFSSA
(DÉPENSES EN CAPITAL)
|
|
Autorisations de programme |
Crédits de paiement |
|||||||
Ligne budgétaire |
Nature des crédits |
Montant en loi de finances initiale pour 2001 (en euros) |
Montant en projet de loi de finances pour 2002 (en euros) |
Evolution
|
Montant en loi de finances initiale pour 2001 (en euros) |
Montant en projet de loi de finances pour 2002 (en euros) |
Evolution
|
|||
61-21/71 |
Soutien aux programmes de recherche de l'AFSSA |
2 363 000 |
2 363 000 |
- |
2 363 000 |
2 363 000 |
- |
|||
61-21/73 |
Equipement des laboratoires de l'AFSSA |
1 601 000 |
1 601 000 |
- |
1 494 000 |
1 556 000 |
+4,1 % |
|||
Total des crédits de dépenses en capital pour l'AFSSA |
3 964 000 |
3 964 000 |
- |
3 857 000 |
3 919 000 |
+ 1,6 % |
||||
Total des crédits destinés à l'AFSSA (DO + CP) |
35 960 550 |
37 176 375 |
+3,4 % |
B. LES CRÉDITS EN FAVEUR DE L'HYGIÈNE ALIMENTAIRE
En
matière de sécurité et d'hygiène de l'alimentation,
le ministère de l'agriculture et de la pêche mène des
actions visant à protéger les consommateurs et à assurer
la transparence sur la composition, l'origine et le mode de production des
aliments destinés à l'homme et aux animaux.
Il s'assure également que l'introduction de techniques telles que les
OGM, ou l'utilisation de substances comme les pesticides, ne présentent
aucun risque pour la sécurité alimentaire.
Relevant, à l'échelon central, de la Direction
générale de l'Alimentation du ministère de l'agriculture,
ces actions sont mises en oeuvre par les directions départementales des
services vétérinaires et par les services régionaux de la
protection des végétaux.
Les crédits inscrits à la ligne 44-70/10
(protection
et contrôle sanitaire des végétaux)
s'élèvent, pour l'année 2002, à
9,37 millions d'euros (+ 1,6 %)
.
Ils financent des mesures de protection des végétaux contre les
nuisibles, ainsi que des actions de maîtrise des teneurs en
contaminants : pesticides, mycotoxines, métaux lourds.
L'augmentation des crédits observée cette année devrait,
selon le ministère de l'agriculture, servir au renforcement des actions
engagées dans le cadre de la surveillance des OGM, ainsi qu'à
celui du contrôle d'utilisation des produits anti-parasitaires.
Votre rapporteur pour avis juge particulièrement nécessaire la
poursuite des actions de maîtrise des pesticides. Des études
récentes, telle que le rapport 1999 du programme européen de
surveillance des résidus de pesticides, rendu public par la Commission
européenne en août dernier, montrent, en effet, un taux de
présence des pesticides supérieur à la moyenne
européenne dans certains produits végétaux
français.
D'un montant de
1,07 million d'euros, comme l'année
précédente, les crédits de la ligne 57-01/70 (promotion et
contrôle de la qualité)
complètent ces actions.
Ils sont destinés à financer la rénovation des
laboratoires de la protection des végétaux.
Passant de 89,2 millions d'euros en 2001 à
106,7 millions d'euros pour 2002, les crédits de la ligne 44-70/20,
consacrée à la maîtrise sanitaire des animaux et de leurs
produits, augmentent de manière conséquente (+ 19,6 %).
Ces crédits servent, en premier lieu, au financement d'actions en faveur
de la santé animale, telles que l'épidémio-surveillance ou
la veille prophylactique. De fait, c'est l'augmentation des moyens
alloués à la lutte contre l'ESB qui est à l'origine de
l'augmentation significative des crédits inscrits à cette ligne.
Ces crédits sont également utilisés pour financer le
contrôle des conditions d'élevage s'agissant de l'alimentation
animale, du bon usage des médicaments vétérinaires, ainsi
que du bien-être animal.
Enfin, ils sont destinés à appuyer les actions en faveur de la
maîtrise de l'hygiène des aliments à tous les stades de la
filière. Ils financent, en particulier, le contrôle de la
salubrité des denrées importées au niveau des postes
frontaliers.
C. LES CRÉDITS DESTINÉS AU SECTEUR DE L'ÉQUARRISSAGE
Les
dotations attribuées par le ministère de l'agriculture au secteur
de l'équarrissage regroupent des crédits destinés au
financement du service public de l'équarrissage (SPE) et des
crédits destinés à financer l'élimination des
farines animales dont le recyclage en alimentation animale a été
interdit par l'arrêté du 14 novembre 2001. D'un montant
total de 487,83 millions d'euros, ces crédits augmentent de
9,4 % par rapport à l'année précédente.
Les crédits figurant à la ligne 44-71/10 (service
public de l'équarrissage
) visent à financer les
marchés publics passés par l'Etat avec les équarrisseurs
chargés de collectes et d'éliminer les cadavres d'animaux, les
saisies d'abattoirs et les « matériaux à risque
spécifiés » (MRS), susceptibles de véhiculer
l'agent de l'ESB.
Ces déchets à « haut risque » sont
transformés en farines animales, qui sont ensuite
incinérées.
D'un montant de 258,67 millions d'euros pour
l'année 2002, les crédits destinés au financement du
service public de l'équarrissage connaissent une progression de
30 millions d'euros
(+ 13,1 %), afin de tenir compte de
l'augmentation du volume de déchets traités dans ce cadre, en
conséquence de l'allongement récent de la liste des MRS. Il
convient de rappeler qu'à compter de janvier 2002, celle-ci sera
étendue aux vertèbres.
Les crédits visant à financer l'élimination des
co-produits dont l'utilisation sous forme de farines animales a
été interdite, sont inscrits à la ligne 44-71/20
.
Ces crédits ont deux destinations :
- l'indemnisation des équarrisseurs chargés de collecter les
déchets d'abattoir « sains », tels que les os ou les
graisses, qui servaient à la fabrication des farines animales,
lesquelles étaient ensuite revendues aux industriels de l'alimentation
animale.
A la suite de l'interdiction d'incorporer ces farines aux aliments pour animaux
de vente, le Gouvernement avait décidé, par un
arrêté du 1
er
décembre 2000,
d'indemniser les équarrisseurs afin qu'ils maintiennent le service de
collecte et de transformation des déchets générés
par l'industrie des viandes.
Cependant, l'Etat souhaite que cette prestation de service soit, à
terme, financée par les abattoirs eux-mêmes. La diminution de
l'indemnisation des équarrisseurs, décidée par un
arrêté du 31 juillet dernier, va dans ce sens.
- Le financement du stockage des farines animales produites.
Selon les renseignements fournis à votre rapporteur pour avis par le
ministère de l'agriculture, 385.000 tonnes de farine animales sont
actuellement stockées.
Présentant des caractéristiques qui les rapprochent du fuel
lourd, les graisses animales ont, quant à elles, trouvé
rapidement, un débouché, ce qui a permis d'éviter leur
stockage et de supprimer les indemnités versées pour leur
collecte aux équarrisseurs.
Compte tenu de la diminution des indemnités payées aux
équarrisseurs, les crédits visant à financer
l'élimination des co-produits diminuent de 75,7 millions d'euros
(- 9,9 %) pour s'établir à 226,19 millions d'euros.
*
* *
Alors que son rapporteur lui proposait de s'en remettre à la sagesse du Sénat, la Commission des Affaires économiques a donné un avis défavorable à l'adoption des crédits consacrés aux industries agro-alimentaires inscrits dans le projet de loi de finances pour 2002.