II. LE COMMERCE : UNE CROISSANCE CONFIRMÉE

En 1999, le commerce a tiré parti de la bonne santé de l'économie. Sa forte croissance s'est traduite par une hausse de l'emploi importante. Le " commerce et réparation automobile " a maintenu son dynamisme : + 0,6 % après + 6,8% en 1998. Le chiffre d'affaires du commerce de détail, déjà qualifié d'exceptionnel en 1998, a encore augmenté de 3,2 % en volume. La vigueur de la consommation a été propice aux grandes surfaces, alimentaires ou spécialisées, tandis que le petit commerce a stabilisé ses positions. Pour la troisième année, le commerce de gros est en très forte progression (+ 7,1 %), grâce notamment aux ventes de bien d'équipement.

La création d'emplois dans le commerce se poursuit : au cours de l'année 1999, les effectifs salariés se sont accrus de 69.000 personnes. Cette augmentation de 2,7 % entre fin 1998 et fin 1999, est égale à celle de l'ensemble de l'économie. Fin 1999, le commerce employait 2.670.000 salariés et 450.000 non-salariés. En outre, 220.000 personnes travaillaient dans l'artisanat commercial (boulangeries, pâtisseries et charcuteries).

A. LE COMMERCE DE DÉTAIL EN EXPANSION

Le commerce de véhicules automobiles affiche une croissance spectaculaire : + 7 % en volume. Celle-ci prolonge le rebond de 1998, qui succédait au creux de 1997, contrecoup de l'arrêt des primes gouvernementales. Les ménages ont consacré une part non négligeable de leurs dépenses à l'achat d'automobiles, profitant de sensibles baisses de prix ou du nombre croissant d'options en série. Près de 2,15 millions de voitures particulières neuves ont été immatriculées ; c'est le chiffre le plus élevé de la décennie.

Le commerce spécialisé dans l'entretien et la réparation automobile a crû moins fortement (+ 2,2 % après + 3,8 % en 1998). Il est concurrencé par les ateliers des concessionnaires et les centres de pose de pièces détachées, qui renforcent chacun leur position. Le commerce de détail de carburants a modérément accru son volume d'activité (+ 2,2 %), la hausse du prix du pétrole a entraîné une augmentation plus sensible du chiffre d'affaires en valeur (+ 5,5 %). Parallèlement, les grandes surfaces continuent à progresser de façon très soutenue sur ce marché, d'environ 1 point par an depuis 1995. En 1999, les ventes de carburants y ont augmenté de 10 % en valeur.

L'automobile n'est pas le seul poste à avoir bénéficié des gains de pouvoir d'achat des ménages. Les ventes de produits non alimentaires en ont aussi profité. Sur ce marché, le grand commerce spécialisé fait jeu égal avec les grandes surfaces à prédominance alimentaire depuis deux ans. En 1998, sa croissance avait dépassé celle des hypermarchés (+ 10,4 % en valeur contre + 7,2 %). En 1999, les hypermarchés ont capté une partie de la clientèle à la faveur de vastes campagnes promotionnelles sur des produits non alimentaires : ils ont fait mieux encore que le grand commerce spécialisé (+ 9,9 % contre + 6,5 % en valeur). Le petit commerce spécialisé a en revanche seulement maintenu son activité.

Néanmoins, les magasins spécialisés ont dans l'ensemble réalisé de nouveau une belle performance (+ 3,4% après + 4,7 % en 1998). Ils détiennent encore 42 % du marché, les grandes surfaces à prédominance alimentaire franchissant la barre des 20 % en 1999. L'activité des commerces d'équipement du foyer est restée très ferme (+ 5,4 % après + 6,5% en 1998) . Cette progression est plus modérée en valeur, les prix des produits bruns (télévision, hi-fi...) et de la micro-informatique diminuant sensiblement. Le secteur de l'électroménager et radiotélévision a été une nouvelle fois le plus dynamique (+ 8,6 %), grâce à l'engouement des ménages pour les produits intégrant les nouvelles technologies (multimédia, téléphonie mobile, DVD,...). Les produits nouveaux ont également stimulé l'activité des autres commerces spécialisés (+ 4,3 %), dans lesquels sont notamment classés les spécialistes de la micro-informatique et des boutiques de téléphonie mobile. Dans l'aménagement de l'habitat, la croissance de l'activité amorcée en 1994, s'est maintenue à un niveau élevé (+ 4,1 % après + 3,3 % en 1998). Ce secteur est principalement porté par les grandes surfaces de bricolage (+ 5,9%), mais les quincailleries (petites surfaces) confirment leur reprise de 1998 (+ 3,0% en 1999).

Les commerces de parfumerie, loisirs et sports continuent de croître à un rythme soutenu. La croissance du commerce de sport, qui s'était envolée en 1998 grâce à la Coupe du monde de football (+ 8,4 %), reste élevée avec + 6,1 %. Les magasins de parfumerie et d'optique-photographie profitent de la bonne tenue des achats de ces produits, qui deviennent aussi des biens de consommation courante. En revanche, les magasins spécialisés dans l'équipement de la personne n'ont pas enregistré de nouvelle croissance. Pour les grands magasins, l'année a été moins faste que les trois précédentes (+ 3,0 % après + 4,4 % en 1998), mais l'activité est restée soutenue. Ils ont réalisé de belles performances dans l'habillement, bien que la croissance de la consommation en produits d'habillement, cuir, textiles, ait ralenti. Ils ont sans doute tiré profit de la rénovation de certains magasins et d'actions promotionnelles attractives. La vente par correspondance est, en revanche, restée quasiment stable, après une très bonne année 1998 (+ 3,9 %).

La croissance de la pharmacie a continué sur sa lancée de 1998 (+ 4,5 %). Les mesures prises pour ralentir les dépenses en médicaments, qui constituent 92 % des ventes des pharmacies, ont donc peu d'effets sur l'activité des officines. Depuis 1999, les pharmaciens ont eu la possibilité de substituer aux spécialités prescrites des médicaments génériques.

Les grandes surfaces d'alimentation générale ont poursuivi leur croissance à un rythme très soutenu (+ 4,3 % en volume), le plus élevé des cinq dernières années. Sur cette période, le parc de grandes surfaces s'est agrandi faiblement, les ouvertures et extensions de magasins restant soumises à autorisation. Les hypermarchés ont accru leur surface de vente de 1,8 %, comme en 1998 ; le parc de supermarchés ne compte que 88 nouveaux magasins, pour la plupart des maxidiscomptes.

Les supermarchés ont tiré parti de la bonne tenue de la consommation alimentaire, ils font mieux sur ce marché (+ 4,1 % en valeur) que les hypermarchés (+ 2,3 %). Le commerce alimentaire de proximité est resté stable ; le recul subi pendant plusieurs années est stoppé depuis 1998. Les petites surfaces d'alimentation générale, en particulier, se portent mieux.

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