B. LA GESTION DES CRISES ALIMENTAIRES

Outre les conséquences sanitaires de la crise de " la vache folle ", qui ont été à l'origine d'un certain nombre de mesures ayant fait l'objet d'une présentation détaillée dans le rapport pour avis sur l'agriculture de notre collègue Gérard César, le Gouvernement français a été confronté cette année à d'autres crises alimentaires, liées en particulier aux contaminations par la listéria.

Deux alertes graves à la listériose sont, en effet, survenues au début de l'année 2000, la première provoquée par la contamination de rillettes, qui a entraîné la mort de deux personnes, la seconde vraisemblablement imputable à de la langue de porc en gelée, à l'origine de dix décès.

Ces alertes, qui faisaient suite aux épidémies de l'année précédente, liées à la consommation de fromages au lait cru, ont vivement inquiété les consommateurs qui se sont massivement détournés des produits de charcuterie au cours des mois de janvier et février 2000. Selon la Fédération française des industriels charcutiers, traiteurs, transformateurs de viandes (Fict), la consommation de l'ensemble des produits de charcuterie aurait diminué de 15% en moyenne au cours du premier trimestre 2000. Par ailleurs, les deux tiers des salariés des entreprises en cause ont dû être licenciés.

Pour régler ces crises, les pouvoirs publics ont imposé des mesures d'urgence : retrait des produits suspects et lancement de la procédure d'alerte au plan européen.

Une réflexion sur l'origine de ces crises s'en est suivie. La contamination des produits concernés s'est vraisemblablement développée à la faveur de ruptures de la chaîne de froid, au cours du circuit logistique et de distribution.

LA LISTÉRIA

Il existe sept espèces de listéria, parmi lesquelles seule la " Listéria monocytogenes " est potentiellement pathogène.

Cette bactérie a pour caractéristique d'être présente dans le milieu extérieur - air, sol, eau - qui lui offre une multiplicité de vecteurs de transmission, et de se multiplier rapidement à partir d'une température de 4°, de sorte que la continuité de la chaîne du froid doit figurer au premier rang des mesures de prévention.

La listéria peut être détruite par une température au moins égale à celle de la pasteurisation. Les aliments crus sont, de ce fait plus exposés au risque de contamination. Mais la cuisson à température élevée ne suffit pas à empêcher des contaminations ultérieures, notamment en cas de rupture de la chaîne du froid.

Les épisodes récents ne doivent pas occulter le fait que les listérioses sont relativement rares, leur fréquence ayant, par ailleurs, diminué grâce aux efforts des professionnels et aux contrôles des services sanitaires et ce, malgré un encadrement sanitaire relativement récent.

Par ailleurs, dans une perspective de plus long terme, la secrétaire d'Etat à la consommation a annoncé la mise en place d'une politique de prévention, axée notamment sur la réduction des dates limites de consommation pour les produits charcutiers sensibles et sur une meilleure information des consommateurs en ce qui concerne les conditions de conservations des produits.

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