Le résumé
L'industrie de défense, industrie d'innovation qui emploie plus de 200 000 personnes en France et constitue l'un des seuls excédents commerciaux de notre pays, est confrontée à une crise sans précédent.
Son caractère dual (civil et militaire), en général présenté comme un atout pour lisser les fluctuations, l'expose aujourd'hui violemment à la crise, en particulier dans le secteur de l'aéronautique.
Avoir l'État comme principal client final devrait être une force : cela pourrait s'avérer une faiblesse. Dans la situation financière très difficile de l'État, la tentation de baisser l'effort de défense existera. Ce serait un contresens économique et stratégique, mais surtout une erreur tragique, car elle serait irréparable.
La compétitivité de l'industrie française, de défense ou non, passe par l'avantage technologique : nous sommes condamnés à l'innovation et à l'excellence. Pourtant, les entreprises innovantes, et surtout les plus petites d'entre elles, peinent à trouver aujourd'hui sur le marché ou auprès des banques le financement dont elles ont besoin.
Entre manque de financement et tentation de revoir les investissements à la baisse, la période qui s'ouvre sera difficile. L'enjeu est considérable : ce qui va se jouer dans les cinq ans qui viennent c'est la survie d'un des derniers écosystèmes industriels français, qui a la particularité d'être indispensable à toute souveraineté, et à la protection des Français.
Le temps presse : le plan de relance attendu après l'été, le PLF pour 2021 et l'actualisation de la LPM en 2021 seront trois rendez-vous vitaux pour l'industrie de défense.