Le résumé
Alors que l'épidémie de Covid-19 a précipité des milliers de propriétaires de monuments dans une situation désastreuse, certains ne pouvant faire face à leurs charges en étant privés de visiteurs, et mis à l'arrêt de nombreux chantiers, le patrimoine affronte une crise sans précédent. Or le secteur représente des emplois locaux non délocalisables, un enjeu de développement local et un levier d'attractivité touristique. Tourisme, artisanat, métiers d'art et d'histoire, construction et rénovation ; 500 000 emplois sont en jeu, et les appels à faire du patrimoine une « grande cause nationale » se multiplient.
C'est dans ce contexte que la délégation aux collectivités territoriales publie un rapport qui vise à offrir aux élus municipaux, en particulier aux maires des petites communes, un vade-mecum pour les accompagner utilement dans leur double mission de préservation et de valorisation du patrimoine.
Sonia de la Provôté et Michel Dagbert, co-rapporteurs, formulent 36 recommandations, fruit de six mois de travaux et de l'audition d'une cinquantaine de personnalités et organismes. Ils appellent à mieux identifier et recenser le patrimoine vernaculaire de proximité en développant nouveaux usages et usages mixtes ; à consolider l'ingénierie à disposition des communes, en particulier celle des services de l'État en direction des petites communes ; et surtout à renforcer les moyens financiers consacrés au patrimoine local en mobilisant aides publiques et financements privés.
Le rapport évoque également le patrimoine religieux, alors que nombre de petites églises sont en péril dans les territoires. Les Français aiment leur patrimoine avec passion. Ils l'ont démontré il y a un an avec la mobilisation exceptionnelle qui a suivi l'incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Ce patrimoine comprend également le patrimoine rural de proximité qui, loin d'être une charge, constitue une chance pour nos territoires et pour la France.