Le résumé
Face à un projet gouvernemental dont elle dénonce la précipitation et considérant que la fin de la diffusion de France Ô sur la TNT dès 2020 en contrepartie d'une « bascule vers le tout numérique » risque de faire radicalement disparaître les outre-mer des écrans, la Délégation sénatoriale aux outre-mer formule un ensemble de 20 propositions tendant à assurer une meilleure visibilité de ces territoires et de leurs populations sur les chaînes du service public. Elle estime que leur juste présence sur ces ondes et la prise en compte nécessaire de tous les publics - populations d'outre-mer, ultramarins résidant dans l'hexagone et population française dans son ensemble - impliquent de ne pas anticiper de façon hasardeuse l'extinction de la TNT mais au contraire de faire de France Ô le média global des outre-mer partout en France, appuyé sur le réseau des stations La 1ère.
L'état des lieux dressé par le rapport de la délégation révèle un fort contraste entre le dynamisme des neuf stations locales et une chaîne nationale dédiée longtemps condamnée à l'errance éditoriale et dotée de faibles moyens ; il dénonce également l'absence caractérisée des outre-mer des écrans publics et le non-respect constant par les grandes chaînes publiques nationales des prescriptions de leurs cahiers des charges et contrats d'objectifs et de moyens concernant la représentation des outre-mer, ce qui ne laisse rien présager de bon pour l'avenir.
Pour mener à bien ses travaux, la délégation a entendu près d'une soixantaine de personnes au cours d'une quinzaine d'auditions, a effectué deux déplacements à Malakoff à la rencontre des responsables et personnels de France Ô et du pôle outre-mer de France Télévisions, et a réalisé une consultation en ligne qui a recueilli l'intérêt du grand public avec près de 6000 réponses, dont plus de 1 700 contributions écrites.