Le résumé
La crise financière née aux États-Unis des excès de l'ultralibéralisme, qui a déferlé sur le monde et qui s'est prolongée en crise économique, sociale et morale a mis en évidence la fragilité de la construction européenne et a réveillé des tendances nationalistes, populistes et séparatistes toujours présentes dans une société.
Nous sommes à un moment crucial où notre destin peut basculer. Nous irons vers l'effacement et la décadence ou au contraire, au prix d'un ressaisissement et d'une grande mutation, nous pourrons ensemble continuer à défendre dans le monde nos intérêts et les valeurs humanistes de notre modèle sociétal.
L'Europe attend un souffle nouveau. Ses dirigeants doivent dessiner un PROJET et proposer une vision prospective et stratégique qui dessine ce que devrait être notre continent dans trente ans.
L'Europe doit être un PROJET de CIVILISATION servi par une PUISSANCE, organisée sur le mode du FÉDÉRALISME DÉCENTRALISÉ et constituant une COMMUNAUTÉ DE NATIONS.
Il faut unir sans asservir, harmoniser sans uniformiser.
Certes cette ambition ne sera pas partagée par toutes les nations européennes. Il faut donc bâtir une nouvelle architecture de l'Europe et réviser la nature des relations entre ceux qui veulent avancer vers une « Europe puissance » à pouvoir intégré, décentralisé certes, mais à visée fédérale, et ceux qui sont plus à l'aise dans une « Europe espace », refusant toute idée d'intégration, qui se contentent du marché unique, d'un mode de relations intergouvernemental, et d'une diplomatie classique, au demeurant quelque peu dépendante des États-Unis. Ainsi s'esquisserait une Europe différenciée à plusieurs étages ou à plusieurs cercles, qui n'exclurait pas la méthode des coopérations renforcées.
L'approfondissement doit être la priorité. Le couple franco-allemand doit retrouver son rôle d'impulsion. L'intégration renforcée doit associer les États membres qui ont la volonté de construire une « Europe puissance ». La zone euro doit en être le centre de gravité. Des institutions renouvelées plus démocratiques permettront à ce projet européen refondé de se déployer sans que les partisans de l'Europe espace qui feront toujours partie de l'Union, puissent faire obstacle à la construction de l'Europe politique.
En formulant vingt-quatre propositions pour l'Europe, ce rapport espère pouvoir contribuer à ce nouvel élan.