Le résumé
L'Eduskunta, le Parlement monocaméral de la Finlande, était, jusqu'à la création par le Sénat français d'une délégation à la prospective, le seul Parlement au monde à avoir créé un organe spécialisé dans les réflexions sur le futur : la commission pour l'avenir.
Malgré les différences importantes qui existent entre la Finlande et la France, plusieurs enseignements peuvent être tirés de l'expérience finlandaise.
Cette expérience de « vigie pour l'avenir » confirme tout d'abord l'opportunité de la prospective comme démarche parlementaire : elle conforte ainsi la décision du Président et du Bureau du Sénat de faire de la réflexion sur le futur une des missions essentielles de la Haute Assemblée.
Elle montre par ailleurs l'importance de la constitution d'un réseau de prospective associant le Parlement, le Gouvernement et les ministères, les entreprises, les centres de recherche et les partenaires sociaux, réseau dans lequel on réfléchit ensemble sur les évolutions de long terme de la société. Cette démarche pluraliste et consensuelle est de nature à élargir « le champ de vision » et à rassembler les forces vives du pays dans des projets partagés.
Le pragmatisme de la démarche finlandaise est aussi le gage d'une plus grande réactivité dans un monde incertain. Les « contraintes sur la formation des jeunes soumise aux évolutions rapides du monde technologique et industriel » ou « les conséquences du vieillissement de la population sur l'avenir des emplois à la personne » sont deux exemples finlandais démonstratifs de cette approche.
Enfin, l'expérience finlandaise conduit à s'interroger sur les suites qui pourraient être données aux rapports de prospective du Sénat et aux relations qui pourraient s'établir en la matière entre le Gouvernement et le Parlement. L'organisation annuelle d'un débat sur un rapport de la délégation à la prospective ou sur une réflexion de long terme de l'Exécutif - comme « France 2025 » -, serait certainement de nature à inciter le Gouvernement à mieux dialoguer avec le Parlement dans l'invention du destin commun de la France.