Le résumé
L'agriculture française a été confrontée, au cours des cinquante dernières années, à des mutations sans précédent l'ayant amenée à s'ouvrir au monde et à son environnement. Dépassant le seul cadre national, qui a longtemps constitué son principal horizon, elle s'inscrit pleinement désormais dans un contexte régional et international où l'évolution des réformes de la Politique agricole commune (PAC) et des négociations à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) conditionnent très largement sa physionomie. Sur le fond, la dimension « productrice » de l'agriculture, tout en continuant d'exister et de constituer un de ses aspects essentiels, du fait de la nécessité de nourrir une population mondiale en augmentation pendant encore quelques décennies, n'en représente plus pour autant l'unique dimension. Connectée à la biosphère, prêtant davantage d'attention aux personnes et aux territoires, l'agriculture d'aujourd'hui revêt en effet une dimension sociétale à l'importance grandissante. Ainsi, elle se donne désormais pour objectif de mettre en valeur des paysages et d'offrir un cadre de vie moderne aux habitants des zones rurales ; de fournir des produits diversifiés, sains, qualitatifs et sources d'une alimentation équilibrée ; et enfin de produire des formes nouvelles d'énergie, respectueuses de l'environnement et propres à valoriser durablement de vastes territoires agricoles. Une production concurrentielle et qualitative respectueuse de la nature et des hommes, et insérée de façon optimale dans un cadre supranational contraignant, tel est donc le défi que l'agriculture du futur devra être en mesure de relever. La présente étude, que la commission des affaires économiques a demandé à son Conseil d'évaluation et de prospective, vise ainsi à éclairer les conditions de « durabilité » à l'horizon du milieu de ce siècle.