SUISSE
I - LE REGIME JURIDIQUE
La plupart des artisans exercent leur activité à titre individuel ou sous forme de société en nom collectif. Quelques-uns ont choisi la société anonyme ou la S.A.R.L.
II - LA FISCALITE
En
raison de la
structure fédérale
du pays, les impôts
directs sont prélevés par la Confédération et par
les cantons qui jouissent tous de la pleine souveraineté fiscale.
En outre, la Constitution fédérale ne fixe pas de cadre à
la souveraineté fiscale des communes qui dérive de celle des
cantons.
Il existe donc de nombreuses législations fiscales différentes :
une fédérale, 26 cantonales, et environ 3 000 communales. Ceci
vaut notamment pour l'imposition du revenu des personnes physiques et pour
celle du bénéfice des personnes morales.
1) Les plus-values réinvesties
a) Au
niveau fédéral
Le traitement des plus-values est le même, que l'artisan soit
imposé au titre de l'impôt sur le revenu ou de l'impôt sur
les sociétés.
Dans les deux cas,
la loi sur
l'impôt fédéral
direct
énonce :
" Lorsque des biens immobilisés
nécessaires à l'exploitation sont remplacés, les
réserves latentes de ces biens peuvent être reportées sur
les éléments acquis en remploi qui remplissent la même
fonction ; le report de réserves latentes sur des éléments
de fortune situés hors de Suisse n'est pas admis.
" Lorsque le remploi n'intervient pas pendant le même exercice, une
provision correspondant aux réserves latentes peut être
constituée. Cette provision doit être dissoute et utilisée
pour l'amortissement de l'élément acquis en remploi ou
portée au crédit du compte de résultats dans un
délai raisonnable.
" Seuls les biens immobilisés qui servent directement à
l'exploitation sont considérés comme nécessaires à
celle-ci ; n'en font pas partie, notamment, les biens qui ne sont utiles
à l'entreprise que par leur valeur de placement ou leur
rendement. "
Cette disposition est assez restrictive : le bien acquis en remplacement est
destiné à assurer la pérennité de l'entreprise,
sans que celle-ci subisse de changement structurel fondamental.
b) Au niveau cantonal
De la même façon, les lois fiscales cantonales admettent, sans
toujours l'autoriser explicitement, l'exonération des plus-values sous
condition de remploi. Si le réinvestissement n'est pas effectué
au cours du même exercice que la réalisation de la plus-value, le
gain en capital est généralement conservé sous forme de
provisions, pendant une durée limitée (deux à quatre ans
le plus souvent).
2) La déduction fiscale pour investissement
Il n'existe aucune mesure spécifique aux artisans.
3) Le salaire du conjoint
Quel que
soit le régime matrimonial, le revenu des conjoints est
additionné et l'impôt est calculé sur les revenus du
couple. En l'absence de quotient familial, pour limiter les effets de
l'imposition conjointe, la loi fédérale sur l'impôt direct
ainsi que la plupart des lois cantonales prévoient que le fait que le
conjoint exerce une activité rémunérée,
salariée ou non, ouvre droit à une déduction. De la
même façon, la collaboration dans l'entreprise du conjoint ouvre
droit à une déduction.
a) Au niveau fédéral
L'article 33-2 de la loi fédérale sur l'impôt direct
énonce :
" Lorsque les époux vivent en ménage
commun, un montant de 5.900 F est déduit du produit du travail
qu'obtient l'un des conjoints pour une activité indépendante de
la profession, du commerce ou de l'entreprise de l'autre ; une déduction
analogue est accordée lorsque l'un des conjoints fournit un travail
important pour seconder l'autre dans sa profession, son commerce ou son
entreprise. "
b) Au niveau cantonal
La plupart des cantons admettent une telle déduction. Dans certains cas,
il s'agit d'une déduction fixe, dans d'autres d'un pourcentage du revenu
global du couple.
A titre d'exemple, le canton de Zürich admet une déduction fixe
d'un montant de 4.800 CHF
(7(
*
))
.
III - LA COUVERTURE SOCIALE
Les
artisans ne sont soumis à aucun régime spécial. Ils
relèvent du
régime général
tel qu'il
découle de la loi fédérale sur l'assurance maladie.
Bien que certains cantons l'aient rendu obligatoire,
l'assurance maladie
demeure facultative
. A l'inverse, la nouvelle loi sur l'assurance maladie
qui entrera en vigueur le 1er janvier 1996 prévoit une assurance de base
uniforme obligatoire pour toute la population.
Les caisses d'assurance maladie sont des personnes morales de droit
privé qui offrent des prestations variables selon les termes du
contrat.
IV - LES MESURES EN FAVEUR DE L'APPRENTISSAGE
A
l'issue de la scolarité obligatoire, la majorité des jeunes
choisissent la formation professionnelle qui dure de deux à quatre ans
pendant lesquelles le temps est partagé entre l'entreprise et les cours
professionnels.
Comme en Allemagne, les entreprises considèrent comme normal le fait
de former des jeunes
et il n'existe
aucune aide
générale
. Cependant, il est possible d'obtenir certains
avantages fiscaux sur la base de faits précis soumis au
département cantonal des contributions.