PORTUGAL
Le
cadre constitutionnel
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En
application de l'article 243 de la Constitution, le Parlement a adopté
en 1989 la loi sur la tutelle administrative des collectivités locales.
Celle-ci a été abrogée et remplacée par
la loi
n° 27 du 1er août 1996 sur le régime juridique de la tutelle
administrative
.
La loi de 1996 n'a pas modifié les principes du contrôle des actes
des collectivités ni les moyens employés pour l'exercer, mais
elle a transféré au tribunal administratif une partie du pouvoir
de sanction auparavant exercé par le gouvernement.
1 - Les organes chargés du contrôle
C'est le
gouvernement
qui est chargé de ce contrôle, par
l'intermédiaire du ministre des Finances et de l'Equipement et de celui
de la Planification et de l'Administration du territoire, agissant chacun dans
son domaine de compétences.
En pratique, c'est le
gouverneur civil
, représentant du
gouvernement dans le district, qui exerce le contrôle du gouvernement.
Les districts, qui existent depuis 1835, sont des "
circonscriptions
administratives qui servent à délimiter l'activité
administrative locale de l'Etat
". Ils sont au nombre de dix-huit et
continueront d'exister jusqu'à la création des régions
administratives, constitutionnellement prévue.
2 - La nature du contrôle
a) Le
contrôle de légalité
Conformément à la Constitution et à la loi, la tutelle
administrative ne concerne que le
contrôle de
légalité
. Il est exercé
a posteriori
de
trois façons différentes :
- les
inspections
, réalisées régulièrement
en fonction d'un plan annuel, permettent de vérifier la
"
conformité des actes et des contrats des organes et des
services avec la loi
" ;
- les
enquêtes
, qui consistent en une vérification de la
légalité des actes et des contrats à la suite d'une
dénonciation motivée et présentée par n'importe
quelle personne physique ou morale, ou à la suite d'une inspection, sont
menées sur décision du gouvernement ;
- les
investigations
peuvent être ordonnées par le
gouvernement lorsqu'il existe des
indices sérieux
d'illégalité
, dont le volume et la gravité
empêchent la vérification dans le cadre d'une enquête.
Les comptes rendus des différents contrôles sont transmis au
gouvernement qui les remet, le cas échéant, au ministère
public. Celui-ci peut alors saisir le
tribunal administratif
qui
prend la sanction
. Dans les cas les plus graves, il peut s'agir de la perte
du mandat ou de la dissolution selon que le coupable est un individu ou un
organe collégial. Avant l'entrée en vigueur de la loi de 1996,
les décisions de dissolution étaient prises par le gouvernement
tandis que le tribunal administratif prononçait les pertes de mandat.
Par ailleurs, la loi insiste sur le
devoir de coopération et
d'information
des collectivités territoriales à
l'égard de l'autorité de contrôle.
b) L'approbation préalable
Les principaux contrats administratifs des collectivités (travaux
publics, embauches, fournitures...) sont soumis au contrôle
préventif de la Cour des comptes tandis que le ministère de la
Planification et de l'Administration du territoire doit approuver les plans
d'occupation des sols.