CHAPITRE IV
LA COOPERATION ENTRE LA FRANCE ET L'INDE :
DES PERSPECTIVES
PROMETTEUSES
I. LE RENFORCEMENT DES RELATIONS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES
Lors de son séjour, la délégation du Groupe
sénatorial a eu l'occasion d'aborder la réalité
économique indienne. Dans les environs de Bombay, elle a pu visiter
"Peugeot-PAL", entreprise de 2000 salariés localisée à
Kalyan. Cette entreprise, "joint-venture" entre Peugeot et le
constructeur
indien "premier Auto LTD" a pour objet de produire en Inde la Peugeot
309 et
constitue l'un des investissements français les plus importants
réalisés dans ce pays depuis le début de la politique de
libéralisation économique. Les responsables de Peugeot,
après avoir dressé un tableau des tendances du marché
automobile indien (expansion du marché, arrivée des grands
constructeurs internationaux...), ont décrit les orientations du
constructeur français et ont exposé les forces et les faiblesses
de leur partenariat en Inde, la qualité du personnel indien comme les
tensions sociales dont l'usine a été le cadre.
De retour à Delhi, les sénateurs ont participé à un
déjeuner de travail, organisé à leur intention par M.
Binay Kumar, Président du Chapitre Nord de la Chambre de Commerce
Indo-française. Ils se sont enquis des conditions de travail et
d'investissement en Inde et des perspectives de développement de notre
présence économique dans ce pays.
A. LA POSITION COMMERCIALE DE LA FRANCE EN INDE EST ENCORE FAIBLE
La France reste un partenaire modeste pour l'Inde. Elle
n'est que le
12ème fournisseur de l'Inde avec une part de marché de 2,3 %
en 1995-96. La position française est de fait trois fois
inférieure à celle de l'Allemagne, qui a fait de l'Inde l'une de
ses priorités en matière de politique commerciale.
S'agissant des exportations indiennes vers la France, celles-ci ne
représentent que 2,35 % du total des exportations indiennes
(1995-96) : la France n'est que le 13ème client de l'Inde.
S'agissant des investissements en Inde, notre pays occupe le 8ème rang
pour les investissements cumulés entre 1992-93 et 1995-96,
derrière les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Japon, l'Allemagne, les
Pays-Bas, Hong Kong et la Suisse.
Si le niveau de notre présence en Inde et l'intensité des
relations bilatérales progressent d'année en année, ils
n'en demeurent pas moins insuffisants alors même que la politique de
libéralisation et d'ouverture économique et commerciale de l'Inde
fait sentir ses effets. Malgré son évolution, l'Inde conserve
l'image d'un pays difficile auprès de nos entreprises du fait notamment
de contentieux commerciaux franco-indiens aujourd'hui résolus. Des
opérations industrielles encourageantes, la circulation d'une meilleure
information et des contacts officiels fructueux ont néanmoins permis un
certain renversement de tendance qui doit être amplifié.
B. ...MAIS SE RENFORCE
Un grand nombre d'opérations et de projets économiques
significatifs ont été entrepris par des entreprises
françaises en Inde au cours des derniers mois. Ces réalisations
illustrent le renforcement des relations économiques entre l'Inde et la
France et sont autant d'exemples de l'expansion de la coopération entre
les entreprises des deux pays.
Plusieurs projets d'investissement français sont en cours de
négociation dans des secteurs tels que l'aéronautique, les
télécommunications, l'espace, le pétrole et le gaz
naturel. La réalisation de ces projets permettra de développer de
façon substantielle la présence économique
française en Inde. La France se situe ainsi au 4ème rang des
investissements directs étrangers approuvés de janvier à
septembre 1996, pour un montant total de 12 milliards de roupies (environ 2
milliards de francs).
Les échanges commerciaux entre les deux pays sont également plus
substantiels, bien qu'ils ne soient pas aussi dynamiques que le laisserait
espérer le potentiel existant. La récente évolution du
commerce franco-indien est encourageante et doit être renforcée.
Après une période de baisse jusqu'en 1992, le volume total de nos
échanges avec l'Inde progresse à nouveau. Les exportations
françaises ont augmenté de 18% entre 1994 et 1995. Le volume
global d'échanges commerciaux entre l'Inde et la France s'élevait
à 10,8 milliards de francs en 1995. Durant les huit premiers mois de
1996, les exportations françaises vers l'Inde ont augmenté de
20 % et ses importations de 5 % par rapport à la même
période de 1995.
Nos relations commerciales dans certains secteurs clés tels que le
matériel électrique, les produits énergétiques et
l'automobile s'accroissent de façon remarquable. La diversification de
la structure des échanges franco-indiens est bien engagée :
l'Inde pourvoit désormais la France non seulement en cuir, coton et
vêtements (46% des exportations indiennes) mais aussi, de façon
croissante, en produits alimentaires (15%) et chimiques (9%). Des
filières nouvelles s'ouvrent, telles que l'électronique, le
caoutchouc, les produits pharmaceutiques, le granit et les produits de
consommation durable, dont les taux de croissance sont prometteurs.
Les exportations françaises en Inde sont constituées
majoritairement de produits manufacturés (95%) et comprennent surtout
des biens de production (57%) ainsi que des produits de haute technologie :
machineries, équipement de transport, matériel de
télécommunications, ainsi que des infrastructures
mécaniques et électriques. Cette esquisse démontre la
complémentarité des échanges franco-indiens et les
synergies potentielles entre les deux pays. L'Inde voit la France comme une
importante source de technologie pour ces industries.
Ces résultats positifs sont, pour une bonne part, le fruit des efforts
bilatéraux des organismes officiels. Le réseau des services
d'expansion économique français s'est élargi pour mieux
couvrir le territoire indien, avec de nouveaux bureaux à Bangalore et
des relations plus étroites avec Calcutta. La chambre de commerce
Indo-française aussi bien que la chambre de commerce Franco-indienne ont
pris une large part à l'intensification des relations économiques
bilatérales ; leurs activités respectives sont maintenant
étroitement liées par un accord de collaboration signé
durant l'été 1996.
Enfin, outre l'aide financière bilatérale actuellement
proposée à l'Inde qui s'élève à 80 millions
de dollars US en 1995 et 1996 (+25% par rapport à 1994), la France est
l'un des plus importants contributeurs aux programmes de soutien
multilatéraux, notamment par l'intermédiaire de l'Union
européenne. Un accord bilatéral de promotion et de protection des
investissements a été approuvé en novembre 1995 par le
Conseil des Ministres de l'Union. Cet accord constituera une étape
importante vers la formalisation du cadre légal de notre action
économique commune.
II. LA COOPÉRATION SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
A. LES GRANDS AXES DE LA COOPÉRATION SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
La coopération scientifique et technique entre la France et
l'Inde est
aujourd'hui particulièrement développée. Elle repose tout
d'abord sur le Centre Franco-Indien pour la promotion de la recherche
avancée (CEFIPRA), créé en 1987 pour mettre en place,
piloter et financer des programmes de recherche de pointe menés en
commun par des équipes scientifiques indiennes et françaises de
haut niveau. Implanté à New Delhi, le CEFIPRA est placé
sous la tutelle conjointe des Gouvernements indien et français. Depuis
sa création, le CEFIPRA a permis l'échange de plus de 1000
scientifiques entre l'Inde et la France et a organisé 28
séminaires dans les deux pays.
En outre, des programmes de coopération scientifique existent entre :
- l'Indian Council for Agricultural Research (ICAR) et l'Institut National
de Recherche Agricole (INRA) ;
- l'Indian Council for Medical Research (ICMR) l'Institut National de la
Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) ;
- l'Indian Academy of Sciences et l'Académie des Sciences ;
- le Council for Scientific and Industrial Research (CSIR) et le Centre
National de la Recherche Scientifique (CNRS).
La France et l'Inde ont développé des collaborations dans les
domaines de l'astronomie, de l'astrophysique et de l'océanographie. La
coopération instaurée en mathématiques pures et
appliquées, domaines d'excellence des deux pays, est un succès
qui associe aux universités françaises des organismes indiens
tels que Tata Institute of Fundamental Research, le Raman Institute et
l'Université de Pondichéry.
Dans le secteur de l'agronomie, le Centre de coopération internationale
en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) de Montpellier
s'est associé à plusieurs partenaires indiens renommés
(Central Food Technological Research Institute, Central Institute of
Agricultural Engineering) pour développer des programmes de conception
de matériel agricole par ordinateur, de biotechnologie des fruits et de
traitement du riz basmati.
Dans le secteur médical, la France et l'Inde sont impliquées dans
des programmes communs dans les domaines de la lutte contre les cancers de la
tête et du cou, de la recherche sur le SIDA, de l'imagerie
médicale par résonance magnétique nucléaire, de la
mise au point de nouveaux médicaments, de la lutte contre le paludisme.
Enfin, M. François d'Aubert, Secrétaire d'Etat à la
Recherche, s'est rendu en Inde en visite officielle à la fin du mois de
janvier 1997. Cette visite devrait déboucher sur une coopération
scientifique et technique accrue entre la France et l'Inde. L'entretien
accordé à la délégation sénatoriale par
M. Y. K. Alagh, Ministre délégué à
la planification, à la science et à la technologie,
témoigne en effet des potentialités considérables de
coopération entre les deux pays dans les domaines scientifiques.
B. ENTRETIEN AVEC M. Y. K. ALAGH, MINISTRE DÉLÉGUÉ À LA PLANIFICATION, À LA SCIENCE ET À LA TECHNOLOGIE
La délégation sénatoriale a eu avec le professeur
Y. K. Alagh, Ministre délégué à la
planification, à la science et à la technologie, une entrevue
particulièrement longue et cordiale : la coopération scientifique
et technique franco-indienne, l'énergie nucléaire et les
biotechnologies ont constitué le coeur de cet entretien. Le Ministre a
appelé de ses voeux un développement aussi poussé que
possible des partenariats franco-indiens dans des domaines très divers.
Le professeur Y. K. Alagh, agro-économiste de renommée
internationale, était, jusqu'en juin 1996, Vice-chancelier de
l'université Jawaharlal Nehru où il se distingua par ses prises
de position en faveur de la privatisation de l'enseignement supérieur.
Nommé Ministre délégué à la planification et
à la mise en oeuvre des programmes, en charge également de la
science et de la technologie, il est également Président de la
Commission du plan et du « Council for scientific and industrial
research » (C.S.I.R.).
1. Les relations franco-indiennes et la coopération scientifique et technique entre les deux pays
M. Alloncle, Président du Groupe sénatorial France-Inde, a
tout
d'abord exprimé au Ministre son admiration pour le niveau scientifique
de l'Inde et l'a assuré que les capacités informatiques,
nucléaires et spatiales de son pays étaient amplement reconnues
en France.
L'Inde fait, depuis toujours, très grand cas des bons résultats
de sa coopération scientifique avec la France, a affirmé le
professeur Alagh. Toutefois, les échanges et les investissements
n'atteignent pas les niveaux espérés par les Indiens : c'est
pourquoi, de leur point de vue, la visite de M. d'Aubert apparaissait
essentielle et s'est avérée très fructueuse.
Deux secteurs offrent, selon le Ministre, des perspectives
particulièrement intéressantes pour la coopération entre
la France et l'Inde : les télécommunications et l'espace. L'Inde
entend consacrer des moyens importants à ses ambitions en matière
spatiale. Elle a, en effet, pour objectif d'être en mesure de satelliser
une masse de 3 tonnes, contre 1,5 tonnes aujourd'hui. Quant aux
télécommunications, le prochain satellite indien sera
prochainement mis en orbite par la fusée Ariane, a rappelé le
Ministre.
2. L'énergie nucléaire en Inde
L'Inde est confrontée à un grave déficit de ses
capacités énergétiques. Cette situation
préoccupante inquiète beaucoup le Gouvernement de M. Deve Gowda.
En effet, le déficit énergétique, de 8 à 10 %
en moyenne, atteint 30 % pendant les chaleurs les plus fortes.
Or, le Ministre considère que les besoins d'investissements
privés dans ce secteur ont été largement
sous-estimés depuis quelques années, si bien que l'on ne peut
s'attendre à une amélioration prochaine de la situation, vu les
délais requis pour la mise en place de nouvelles capacités. Aussi
l'énergie est-elle l'une des priorités les plus pressantes du
Gouvernement actuel. Le Ministre a indiqué qu'il entendait
privilégier le développement des petites centrales
privées, d'une capacité inférieure à 250 MW. Selon
les projections à moyen terme, la demande totale d'énergie
devrait s'élever, dans les années à venir, à 45.000
MW.
Désireux de promouvoir le plus possible la transparence afin d'attirer
les capitaux privés, le Gouvernement indien a aussi engagé une
séparation comptable de la production et du transport de
l'énergie, qui se traduira par une double tarification du prix de
celle-ci.
L'Inde a une juste appréciation des possibilités de
coopération avec la France dans ce domaine, a affirmé le
Ministre. Il s'est montré particulièrement désireux
d'élargir les projets franco-indiens en matière d'énergie
hydraulique. Il a également évoqué la coopération
entre les deux pays dans le domaine de l'énergie nucléaire qui,
selon lui, s'est interrompue au début des années 1980. Depuis,
l'Inde s'est dotée de réacteurs à eau pressurisée
dont la technologie est d'origine allemande. Les centrales qui fonctionnent
avec de tels réacteurs se sont multipliées (1000 MW de
capacités supplémentaires entreront en service cette
année, et autant l'année prochaine) ; elles dégagent
des bénéfices, mais leur nombre demeure insuffisant : il
s'agit donc, de l'avis du Ministre, d'une terre d'élection pour les
investissements privés étrangers.
L'Inde fait figure de modèle parmi tous les pays qui disposent de la
technologie nucléaire, a affirmé M. Alagh. Elle respecte
scrupuleusement ses obligations en matière de sécurité et
accepte tous les contrôles de l'Agence internationale de l'énergie
atomique. De surcroît, il existe dans ce domaine, en Inde, un organe de
contrôle parfaitement indépendant : la Commission de
régulation de l'énergie nucléaire, dont le
Président aurait le pouvoir de décider, seul, la fermeture d'une
centrale.
S'agissant du développement de capacités nucléaires
militaires, le Ministre a affirmé que ceci n'était pas à
l'ordre du jour.
Par ailleurs, les sénateurs se sont enquis des méthodes de
stockage des déchets nucléaires dont dispose l'Inde. Le Ministre
a reconnu que son pays, s'il n'était pas encore en mesure d'utiliser les
techniques de traitement des déchets les plus propres, escomptait des
progrès rapides du fait, notamment, du développement des
technologies fondées sur le thorium.
3. Les biotechnologies et l'agro-alimentaire
Le professeur Alagh a mis également l'accent sur le
développement
de la coopération avec la France en matière de biotechnologies.
Il a longuement évoqué, avec les membres de la
délégation, les applications des biotechnologies dans les
secteurs de l'agro-alimentaire, de l'amélioration des espèces, de
la production de vaccins et de kits de diagnostic.
Les investissements français en Inde dans le domaine agro-alimentaire,
tout comme les importations de l'Inde, croissent, selon le Ministre, à
un rythme de 18 à 20 % par an. Les restrictions commerciales ne cessent
parallèlement de s'amenuiser. Les performances de l'agriculture
indienne, conjuguées à un taux de change de la roupie
désormais plus réaliste, lui permettent d'être de plus en
plus exportatrice.
III. LA COOPÉRATION EDUCATIVE, LINGUISTIQUE ET CULTURELLE
A. LES GRANDS AXES DE LA COOPERATION EDUCATIVE, LINGUISTIQUE ET CULTURELLE
La coopération éducative, linguistique et culturelle est
relativement développée entre la France et l'Inde ; eu
égard aux dimensions de l'Inde, à l'immensité de sa
population et à la richesse de sa culture, elle paraît cependant
encore modeste.
La coopération linguistique et éducative, qui a pour tâche
de développer l'apprentissage de la langue française à
tous les niveaux de l'enseignement scolaire et universitaire indien, se traduit
par des formations dispensées aux professeurs indiens de français
et par la fourniture de matériel pédagogique pour l'enseignement
du français.
En dépit de la concurrence des langues indiennes obligatoires (le hindi
et la langue locale), quelques 240.000 élèves apprennent le
français dans les établissements d'enseignement secondaire. Le
français, toujours première langue étrangère
enseignée - l'anglais n'est pas considéré comme telle -,
est en nette progression et rassemble quelque 3.000 à 3.500 enseignants.
L'enseignement supérieur qui regroupe les "colleges", les
universités et les instituts professionnels, compte quant à lui
60.000 étudiants apprenant le français pour environ 500
enseignants.
Malgré ces efforts, les établissements scolaires indiens
enseignent encore peu le français. Le réseau des Alliances
françaises, qui compte 15 centres en Inde, joue dès lors un
rôle complémentaire très important en matière
d'enseignement du français. Les Alliances françaises sont
également le cadre de manifestations culturelles consacrées
à la France.
Une action spécifique de soutien à la diffusion du livre
français en Inde est menée par le Bureau du livre ; celui-ci
réalise des traductions et éditions ; il organise et anime
également diverses manifestations autour du thème du livre
français. La France a été cette année
l'invité d'honneur de la Foire du Livre de Calcutta, inaugurée
par le Professeur Jacques Derrida.
Pondichéry reste en outre un lieu de rencontre culturel important entre
la France et l'Inde ; le territoire abrite en effet l'Institut français
de Pondichéry, créé en 1956 pour étudier la
civilisation, l'histoire et la société indiennes, et l'Ecole
française d'Extrême-Orient, établie à
Pondichéry en 1955, qui participe à la conservation du patrimoine
culturel indien.
Enfin, la France partage avec l'Inde la passion du septième art et
poursuit une coopération particulièrement active dans ce domaine.
Lors de leur séjour à Delhi, les sénateurs de la
délégation ont ainsi pu prendre part à l'inauguration des
"Nuits du cinéma français", organisé par l'ambassade de
France, avec la projection du film "Le hussard sur le toit" de
Jean-Paul
Rappeneau.
B. ENTRETIEN AVEC M. S. R. BOMMAI, MINISTRE CHARGÉ DU DÉVELOPPEMENT DES RESSOURCES HUMAINES.
Afin de mieux comprendre la politique éducative du
Gouvernement du Front
Uni, la délégation du Groupe sénatorial a rencontré
M. S. R. Bommai, Ministre chargé du développement
des ressources humaines.
En préambule, M. Bommai a expliqué que son ministère avait
une lourde responsabilité : celle de la formation de l'Inde de demain.
Il a ensuite rappelé les principales orientations du Gouvernement de M.
Deve Gowda dans les domaines social, éducatif et culturel :
- la lutte contre l'analphabétisme, avec pour objectif
affiché que l'ensemble de la population indienne soit à terme
alphabétisée (seule la moitié l'est aujourd'hui) ;
- le développement du sport, en encourageant la pratique sportive
dans les écoles et à l'Université ;
- la promotion de la femme, avec un projet de loi réservant un
certain quota de sièges au Parlement pour les femmes.
- le lancement d'un programme en faveur de l'alimentation des enfants. A
ce sujet, le Ministre a déclaré que l'aide de la France serait
nécessaire et bienvenue.
- un effort en faveur de la culture, par l'encouragement des arts, le
soutien à la littérature...
Le Ministre a indiqué que le 15 août 1997 allaient commencer
à travers le monde de nombreuses cérémonies de
commémoration du 50ème anniversaire de l'indépendance de
l'Inde. Il a souhaité que la France s'associe à cette
commémoration.
L'entretien a porté ensuite essentiellement sur la politique scolaire et
éducative de l'Inde et sur les possibilités de coopération
entre la France et l'Inde en ce domaine.
Le Ministre a tout d'abord expliqué que l'enseignement primaire et
secondaire était, en Inde, de la compétence des différents
Etats. Evoquant la politique éducative du Gouvernement,
M. S. R. Bommai a indiqué que celui-ci souhaitait rendre
la scolarité obligatoire. Il a ajouté que le taux national de
scolarisation n'était aujourd'hui que de 60 %, le taux de
scolarisation étant supérieur à cette moyenne dans les
Etats du sud de l'Inde et inférieur au nord.
Le Ministre a reconnu que les besoins étaient énormes tant en
termes d'infrastructures scolaires que d'enseignants. Il a expliqué que
l'Inde bénéficiait de l'aide de nombreux pays - notamment le
Royaume Uni - ainsi que de la Banque mondiale pour construire des écoles
et former des enseignants. Il a ajouté que la France pouvait aider
l'Inde dans cet immense effort en faveur d'une scolarité pour tous.