D. ENTRETIEN AVEC MME COLETTE AVITAL, DÉPUTÉ TRAVAILLISTE, ANCIENNE PRÉSIDENTE DU GROUPE D'AMITIÉ ISRAËL-FRANCE
Élue députée à la Knesset depuis 1999, membre du parti Travailliste, Colette Avital était jusqu'en 2006 présidente du groupe d'amitié Israël-France. Née en Roumanie, diplomate de profession, elle a notamment occupé les postes de Consul général d'Israël à Boston, Ministre plénipotentiaire à Paris, Ambassadeur au Portugal et Consul général à New York. |
Mme Colette Avital et les membres de la délégation
Mme Colette Avital a considéré, tout d'abord, qu'Israël avait poussé la démocratie assez loin, peut-être au détriment du parlementarisme, en fonctionnant à travers des commissions d'enquête qui paralysent l'action du Gouvernement , en faisant exercer sur celui-ci une pression de l'opinion publique.
Ainsi, la commission Winograd, nommée par le Premier ministre, est chargée d'enquêter sur la deuxième guerre contre le Liban. Mme Colette Avital a fait observer que ce conflit avait entraîné au sein de la population israélienne un changement de perception de son armée . Israël est entré en guerre sans objectifs clairement formulés, si bien que les consignes données à l'armée étaient versatiles.
Cela conduit à s'interroger sur les responsabilités politiques dans la préparation et la conduite de ce conflit, qui a profondément marqué les israéliens : plusieurs mois après la fin des hostilités, il existe encore un sentiment de vulnérabilité dans le Nord d'Israël.
Par ailleurs, Mme Colette Avital a annoncé qu'une réflexion était en cours à la Knesset sur une réforme du système électoral proportionnel, afin de donner plus de stabilité au Gouvernement .
Elle a considéré que la coalition actuelle permettait de créer une majorité stable, mais qu'il manquait toutefois une véritable direction.
Enfin, s'agissant du conflit israélo-palestinien, elle a indiqué que le parti travailliste, auquel elle appartient, souhaitait explorer la « voie syrienne » en vue de trouver une solution de paix.
E. ENTRETIEN AVEC MME DALIA ITZIK, PRÉSIDENTE DE LA KNESSET, M. DAVID TAL, DÉPUTÉ, PRÉSIDENT DU GROUPE D'AMITIÉ ISRAËL-FRANCE, ET DES DÉPUTÉS MEMBRES DU GROUPE
Née à Jérusalem en 1952, enseignante de profession, Dalia Itzik est élue député à la Knesset depuis 1992. Elle était membre du parti Travailliste avant de rejoindre le parti Kadima. Elle a occupé, dans ses fonctions antérieures, plusieurs postes ministériels, en charge de l'environnement (2000), de l'industrie et du commerce (2002) puis des communications (2005). Elle a été élue en mai 2006 présidente de la Knesset, succédant à Reuven Rivlin. Elle est la première femme à occuper ce poste. Depuis la déclaration de mise en « incapacité temporaire » du Président Moshé Katsav en janvier 2007, elle assure, en parallèle, la présidence par intérim de l'État d'Israël. Né en Israël en 1950, mécanicien de profession, David Tal est élu député à la Knesset depuis 1996. Il était membre du parti Shas (orthodoxes séfarades) avant de rejoindre Kadima. Il a succédé à Colette Avital, en 2006, à la tête du groupe d'amitié Israël-France. |
M. Philippe Richert avec Mme Dalia Itzik et M. David Tal
Au cours d'un déjeuner auquel participaient des députés membres du groupe interparlementaire Israël-France, la délégation s'est entretenue avec Mme Dalia Itzik, présidente de la Knesset et présidente par intérim de l'État d'Israël, et M. David Tal, député, membre du parti Kadima, président du groupe d'amitié.
M. David Tal s'est réjoui du renforcement des relations entre la France et Israël et de la convergence de position concernant le Liban ou la dénucléarisation de l'Iran . S'agissant d'Israël, il a reconnu que la presse était, par son pouvoir sur l'opinion publique, l'une des trois forces majeures du « triangle sacré », avec la Cour Suprême et la police.
Mme Dalia Itzik a reconnu qu'il n'était pas toujours facile d'être l'ami d'Israël et que la France l'avait été dans des moments de détresse, quand Israël n'était qu'un jeune État.
Elle a souhaité que les Français comprennent dans quelle situation vit aujourd'hui Israël : seule démocratie de la région, cet État est entouré de pays qui ne sont pas encore prêts à accepter son existence, et par rapport auxquels il y a un énorme fossé culturel. Le dernier conflit contre le Liban, très éprouvant, a été la 10 e guerre vécue par Israël. Pour avoir la paix, Israël devra payer un prix élevé.
Elle a insisté, enfin, pour que la France exerce son influence sur le Liban pour obtenir des nouvelles et la libération des soldats israéliens détenus prisonniers depuis l'été dernier.