C. UNE IMPLANTATION CULTURELLE SOLIDE
Une affinité culturelle unit de longue date la France et la Hongrie. L'implantation culturelle de la France en Hongrie est ancienne. La France a exercé une profonde attraction sur des générations d'artistes hongrois , poètes (ADY, BACSANYI, JOZSEF, ILLYES ), romanciers ( KOSZTOLANYI), peintres ( MUNKASSY, RIPPL-RONAY ) ou photographes ( BRASSAI, KERTESZ).
Si les liens se sont quelque peu distendus pendant la période communiste, les échanges culturels ont maintenant repris, et avec intensité. La Hongrie est le pays d'Europe centrale auquel la France consacre depuis plusieurs années l'enveloppe financière par habitant la plus importante dans ce domaine.
La présence française repose sur plusieurs institutions :
Outre l'action soutenue qu'il mène dans le domaine de la coopération, l 'Institut français de Budapest , ouvert en 1992, contribue de manière très active aux relations culturelles franco-hongroises et au développement de la francophonie en Hongrie. Fort d'un effectif de 75 personnes, l'Institut français reçoit près de 400 visiteurs par jour. Son action culturelle - expositions, films, concerts, conférences, cours de langue, fêtes populaires - est très appréciée des Hongrois, qui aspirent à la diversité culturelle rompant avec le tropisme anglo-saxon. Une bonne illustration a été offerte par les saisons culturelles « Magyart » en France, en 2001, et « Franciart » en Hongrie, en 2003, comme on a pu le mesurer dans le précédent rapport de mars 2003 de la délégation du groupe interparlementaire.
Le public hongrois a réservé un accueil enthousiaste aux expositions qui ont été consacrées à Claude MONET, Jules VERNE - le seul auteur étranger dont le nom a été traduit en hongrois « Gyula Verne » -, ou encore à « Paris vu du Ciel ». De même, la grande exposition de peinture française « Ombres et lumières » annoncée par le Président de la République et inaugurée en décembre dernier par le Ministre de la culture et de la communication a rencontré un vif succès. Parmi ses projets, l'Institut français envisage une grande manifestation sur le thème du cheval, autour du livre de Yann Arthus BERTRAND et du Cadre noir de Saumur, qui devrait recueillir l'adhésion des Hongrois, peuple de cavaliers. Un concours de photographies sur les deux villes de Lyon et Budapest est également envisagé.
Le développement de la francophonie passe aussi par la présence française dans le système éducatif.
Construit avec le soutien du Sénat, en particulier du Président Christian PONCELET et de notre groupe interparlementaire, le lycée français Gustave EIFFEL de Budapest, inauguré pour la rentrée scolaire 2002, scolarise aujourd'hui 610 élèves, dont 30 % de Hongrois, 65 % de Français et binationaux et 5 % d'étrangers tiers. Les effectifs progressent d'année en année. Notre délégation a pu visiter les superbes locaux, assortis de nombreuses installations sportives, ainsi que la nouvelle médiathèque, centre de ressources pour l'apprentissage des langues et pour la recherche documentaire. Notre délégation s'est félicitée du bon fonctionnement de l'établissement qui donne satisfaction à tous.
Au lycée français viennent s'ajouter cinq lycées bilingues francophones, onze sections bilingues concernant plus de 1000 élèves ouvertes dans les lycées, de nombreuses filières universitaires francophones, relayées par un programme de bourses d'études en France particulièrement dynamique, la Fondation franco-hongroise pour la Jeunesse. En outre, cinq Alliances françaises sont implantées dans les principales villes de province - Debrecen, Györ, Miskolc, Pécs, Szeged. Le Premier ministre hongrois a annoncé, à l'occasion de la visite officielle du Président de la République française en février dernier, la création d'un Institut universitaire francophone à Budapest.
Grâce à ce fort engagement institutionnel, la langue française demeure la troisième langue étrangère enseignée en Hongrie , bien que loin derrière l'anglais et l'allemand. Le renforcement de la présence économique de la France en Hongrie confère un nouvel attrait à l'apprentissage du français, en particulier chez les jeunes, ainsi que l'a souligné M. ROCKENBAUER. On recense actuellement 50 000 apprenants au total.