5. La perte d'attractivité
En 2004, les investissements directs étrangers ne couvraient que 40 % du déficit de la balance commerciale de la Hongrie, contre 70 % en République tchèque.
La Hongrie est confrontée à la nécessité d'engager des réformes structurelles pour améliorer son image auprès des investisseurs. Mais elle se heurte à un obstacle important, celui de l'accroissement relatif du coût de la main-d'oeuvre locale. Il en résulte un phénomène de délocalisation, qui concerne non seulement les entreprises étrangères, mais aussi désormais les entreprises hongroises.
L'évolution à la hausse des salaires - le salaire moyen mensuel brut est passé de 504 euros en 2002 à 589 en 2004, et devrait atteindre 630 euros en 2005 - a d'ores et déjà conduit des entreprises qui utilisent beaucoup de main-d'oeuvre à se relocaliser au profit de pays où les coûts salariaux restent faibles et où la fiscalité des entreprises est plus favorable, notamment en Bulgarie ou en Roumanie, mais aussi en Asie. C'est le cas des industries du bois, du papier, du textile et, en partie, de l'électronique.
Cette tendance préoccupante se double d'un phénomène de « délocalisation » des entreprises hongroises au bénéfice des pays voisins. En 2003, les investissements hongrois à l'étranger ont atteint 1,3 milliard d'euros, soit un montant six fois supérieur à celui enregistré en 2002, 87 % d'entre eux étant dirigés vers la Slovaquie, la Croatie et la Bulgarie. Ce phénomène traduit bien la forte réactivité à l'échelle internationale au coût du travail et la nécessité pour la Hongrie d'élaborer une stratégie de riposte.