III. LA SITUATION ÉCONOMIQUE
La Croatie a pris le parti d'opérer une mutation en profondeur et elle a déjà obtenu quelques résultats macro-économiques remarquables tels que la stabilité monétaire, le retour de l'inflation à 2 % et le maintien du pouvoir d'achat. Il lui appartient maintenant de mettre en oeuvre une politique de restructuration de son outil industriel et d'achever le processus de privatisation.
1. Une situation stabilisée mais à un niveau encore insatisfaisant
L'inflation a été stabilisée à
2% (après 4,9% en 2001 et 3,3% en 2002), mais cette hausse des prix
mesurée n'empêche pas un niveau de prix général
très élevé qui nuit à la
compétitivité du pays. Le taux de croissance qui était de
2,5% en 2000 et de 5% en 2002 devrait se situer entre 4 et 5% en 2003.
En outre, le processus de privatisation n'est pas terminé. En effet, la
part du secteur privé dans le PIB n'est encore que de 55 %, ce qui
place la Croatie devant la Slovénie, mais derrière la Slovaquie.
A ce stade, les privatisations n'ont pas suffi à entraîner la
restructuration nécessaire du tissu industriel.
D'une part, en signant l'accord d'association et de stabilisation avec l'Union
européenne, la Croatie a entrepris une démarche drastique de mise
à niveau pour répondre aux conditions pré-requises
à son intégration dans l'Union européenne. D'autre part,
son adhésion à l'Association européenne de libre
échange (AELE) va accélérer la libéralisation du
commerce avec les pays étrangers et développer les exportations.
Les principaux indicateurs économiques sont les suivants (chiffres de
2001) :
- PIB : 22,6 milliards d'euros
- PIB par tête : 5140 euros
- Taux de chômage : 15,8 % (estimation pour 2003 : 13%)
- Salaire moyen brut mensuel : 673 euros
2. La production industrielle
La
production industrielle reste la partie la plus importante de l'économie
croate et représente environ 20 % du PIB croate, ce qui est proche
des niveaux européens. L'industrie croate emploie 25 % de la
population active croate. Au sein de l'industrie, le revenu principal provient
de la production agro-alimentaire suivi des industries
pétrolières, chimiques et électriques, de l'industrie du
papier, de l'édition et de la construction navale.
Les exportations principales concernent la construction navale, l'industrie
agro-alimentaire, suivies des industries métallurgiques et
électriques. Les biens industriels représentent 95 % des
exportations croates.
3. L'agriculture, la pêche et l'industrie agro-alimentaire
Les deux
tiers des terres agricoles sont cultivées, le dernier tiers est
réservé aux pâturages ; 83 % des terres agricoles
appartiennent à de petits propriétaires privés. Il s'agit
d'une agriculture diversifiée et traditionnelle faite par des paysans
attachés à leur terre et héritiers de cultures
séculaires. Il faut rappeler que la Croatie faisait partie des greniers
et des vergers de l'Empire austro-hongrois comme de l'ancienne
fédération communiste et qu'on y trouve aussi bien, outre toutes
les productions des pays tempérés, du vin, des olives que des
oranges, des citrons et du tabac. La pêche et l'exploitation
forestière s'ajoutent aux activités traditionnelles.
La production agro-alimentaire représente 20 % du PIB croate.
4. Les secteurs du bâtiment et de la construction
Ce
secteur est particulièrement actif puisque la Croatie est dans
l'obligation de reconstruire certaines parties de son territoire. Il emploie
62.773 personnes réparties dans 11.762 entreprises.
En 2000, 12.000 appartements ont été construits et un plan de 700
kilomètres de routes sur les dix ans à venir a été
lancé.