III. DES RELATIONS BILATÉRALES PLUS QUE JAMAIS VIVANTES
Le
caractère privilégié des relations qu'entretiennent
traditionnellement la France et le Liban connaît une traduction
concrète dans de nombreux domaines :
- les relations politiques sont particulièrement fécondes ;
- les relations de coopération et d'action culturelles, dynamiques, sont
aussi stimulées par le Sommet de la francophonie ;
- la politique française de développement au Liban traduit le
haut niveau d'engagement de l'État français en faveur du Liban ;
- quant aux échanges économiques, financiers et commerciaux, ils
montrent globalement le maintien de l'intérêt des entreprises
françaises.
A. UN SOUTIEN POLITIQUE JAMAIS DÉMENTI ET PARTICULIÈREMENT FÉCOND
La Conférence Paris II précitée en est une illustration. Mais la défense continue par la France de la souveraineté libanaise, l'approfondissement des relations interparlementaires entre nos deux pays et l'organisation à Beyrouth du Sommet de la francophonie, en octobre dernier, constituent autant d'autres exemples probants de la réalité de ce soutien politique.
1. La défense de la souveraineté du Liban
Les
rencontres bilatérales de haut niveau se sont intensifiées depuis
quelques années et le Président de la République s'est
lui-même rendu quatre fois au Liban depuis avril 1996.
La position française repose sur l'affirmation constante de la
souveraineté et de l'indépendance du Liban, pays auquel nous
sommes historiquement, culturellement, humainement attachés. Sa
stabilité, dans le respect et la richesse de sa diversité, nous
paraît essentielle. Pont précieux entre l'Orient et l'Occident, le
Liban doit continuer à témoigner, à travers le vivant
exemple de son modèle original, en faveur de la démocratie et de
la tolérance.
La France, inlassablement, rappelle tant à ses interlocuteurs libanais
eux-mêmes qu'au sein des instances internationales, les conditions de la
souveraineté du Liban :
- le rétablissement de la pleine autorité de l'État
libanais sur l'ensemble de la zone libérée dans le Sud du
territoire à la suite du retrait des troupes israéliennes en mai
2000 ;
- le règlement global de la situation au Proche-Orient (incluant les
volets libanais et syrien), en vue d'une paix juste, globale et durable ;
- s'agissant de la difficile question des réfugiés palestiniens
au Liban - le refus de les voir s'implanter définitivement faisant
l'objet d'un rare consensus, ainsi qu'il a été relevé
précédemment -, elle devra faire l'objet d'un traitement
particulier de nature à garantir la cohésion du Liban, tout en
tenant compte du sort des populations concernées.
2. L'approfondissement des relations interparlementaires
La page
de la guerre civile enfin tournée, et la création d'un groupe
homologue au Parlement libanais à la suite des élections
législatives de 1996, ont permis l'organisation régulière
de missions à Beyrouth, soit dans le cadre de relations strictement
politiques (avril 1998 et septembre 2002), soit dans le cadre
d'opérations concrètes de coopération (février 2000
et février 2003, en partenariat avec l'Association des
Collectivités locales pour le Liban, présidée par notre
collègue Gérard LARCHER, vice-Président de notre groupe
interparlementaire : bibliobus, échanges entre écoles
françaises et écoles libanaises ...).
Nous nous félicitons, par ailleurs, de la signature par le
Président Christian PONCELET et le Président Nabih BERRY, le 10
octobre dernier, d'un
programme de coopération entre nos deux
assemblées
.
Cet accord s'inscrit dans la phase 2 du programme d'appui au Parlement libanais
mis en place en 1999 par le PNUD (programme des Nations-unies pour le
développement).
La coopération engagée avec le Sénat poursuit deux
objectifs : le renforcement des capacités et des compétences
administratives, d'une part, le développement de la fonction
législative, d'autre part.
Dans ce cadre, le Sénat mène des actions de formation au
bénéfice de personnels de l'administration de l'Assemblée
nationale du Liban, dans les cinq domaines suivants :
- le processus législatif,
- le vote et le contrôle de l'exécution du budget de la Nation,
- les études, recherches, renseignements et documentation,
- les relations interparlementaires,
- l'organisation et le fonctionnement de l'administration parlementaire.
Au total, cinq ou six groupes de fonctionnaires libanais francophones suivront
ces formations.
Par ailleurs, des députés libanais ont consacré la semaine
du 24 février dernier à une visite de travail au
Sénat afin d'approfondir leur connaissance du fonctionnement de notre
institution, et le Bureau de notre groupe a eu le plaisir de les recevoir pour
un déjeuner de travail très intéressant.
M. Adrien GOUTEYRON, Président de notre groupe interparlementaire, a
également participé à un séminaire organisé
à Beyrouth, du 4 au 6 février dernier, par l'Assemblée
nationale du Liban et le Programme des Nations-unies pour le
développement (PNUD), dans le cadre du « Projet pour la bonne
gouvernance dans les pays arabes » (POGAR-ONU).
Ce séminaire, qui réunissait des représentants de onze
parlements arabes, avait pour thème de réflexion « la
procédure d'élaboration des lois et la qualité
rédactionnelle des textes ». Ce séjour a
également permis à M. GOUTEYRON de dresser le bilan du
programme de coopération technique engagé par l'Assemblée
nationale libanaise, le Sénat français et le Bureau du PNUD au
Liban et de déterminer les futures activités de ce programme.
Il a, par ailleurs, été reçu par M. Nabih BERRI,
président de l'Assemblée nationale libanaise, M. Riyad
SALAMÉ, gouverneur de la banque centrale du Liban, et plusieurs
dirigeants politiques libanais. Il a enfin effectué un
déplacement à Tripoli, où il a rencontré M. Samir
CHAARANI, maire de la ville, puis a dialogué avec les étudiants
de l'université.