B. LES ÉCHANGES ÉCONOMIQUES ENTRE LES DEUX PAYS

Au cours du premier semestre 2001, les exportations françaises vers la Syrie, soit 162 millions d'euros, ont connu une augmentation sensible de 22,1 % par rapport à la même période de l'année 2000. De façon symétrique, nos importations, qui ont atteint 334 millions d'euros ont progressé de 32,3 %. Notre pays affiche donc un courant d'échanges déficitaire avec la Syrie de 172 millions d'euros, alors que notre solde était de - 120 millions d'euros sur les six premiers mois 2000. Si ces résultats font état d'une forte progression de nos échanges, la dégradation de notre solde (- 52 %) en raison d'importants achats pétroliers, n'est que marginalement compensée par la progression de nos exportations. Le taux de couverture des importations par les exportations est désormais de 49 %, contre 53 % en 2000.

1. Des échanges commerciaux structurellement déficitaires en raison de nos importants achats d'hydrocarbures qui masquent une forte progression de nos exportations

Premier partenaire commercial de la Syrie en 1999 pour des raisons exceptionnelles (contrats Airbus), la France avait enregistré en 2000 une détérioration sensible de ses échanges avec ce pays : le taux de couverture des exportations (244,27 millions d'euros) sur les importations (610 millions d'euros) avait ainsi été divisé par trois. Cette tendance se prolonge sur les six premiers mois 2001 qui, s'ils marquent une progression sensible de nos échanges globaux en valeur, font aussi état d'une brutale et importante dégradation de notre solde commercial (- 52 %) par rapport à l'année précédente en raison, principalement, d'une forte augmentation en valeur de nos achats énergétiques (pétrole brut et produits pétroliers raffinés), lesquels représentent plus de 90 % du total de nos importations.

Cependant, alors que nos exportations avaient baissé en 2000 (- 42 %) en raison de l'arrêt de nos livraisons d'aéronefs, de l'atonie de la demande intérieure syrienne et de la faiblesse de l'investissement public, celles-ci sont à nouveau orientées à la hausse en 2001 puisqu'elles marquent une progression de 22,1 % au cours du premier semestre.

2. Un rebond de nos exportations tirées par une forte hausse de nos ventes de biens d'équipement, d'automobiles et de biens intermédiaires

Au cours du premier semestre 2001, nos exportations vers la Syrie ont globalement progressé de 22,1 % par rapport à la même période de l'année précédente. Ce bon résultat, qui marque une progression soutenue et continue de notre commerce courant, masque toutefois une situation contrastée en fonction des secteurs concernés :

- Nos exportations dans le secteur agroalimentaire, traditionnellement constituées par des ventes de sucre et de céréales, accusent une chute marquée de - 25,8 %.

- A contrario, nos ventes de biens d'équipement atteignent 60,5 millions d'euros contre 15,1 millions d'euros au cours du 1 er semestre 2000. Cette augmentation importante (+ 33,7 %) est due, en partie, aux livraisons de locomotives par Alstom aux Chemins de fer Syriens.

- Il en est de même pour le secteur de l'industrie automobile (+ 33,7 %) dont les ventes atteignent 11,1 millions d'euros ou et celui des biens intermédiaires (46,3 millions d'euros, + 11,7 %), poste composé pour l'essentiel de tubes de fonte ou d'acier (10 millions d'euros), de produits chimiques (20,4 millions d'euros) ou de matériel électrique et électronique (9,2 millions d'euros).

3. Une forte augmentation de nos importations

Au cours du premier semestre 2001, nos importations de pétrole brut et de produits raffinés ont progressé de 232 millions d'euros à 310 millions d'euros, soit une hausse moyenne de + 33,5 % après l'augmentation de 75,6 % observée sur l'année 2000. Elles ont représenté, au cours de la période considérée, 90 % du total de nos importations en valeur. Toutefois, alors qu'au cours de l'année dernière c'était essentiellement la bonne tenue du cours du brent qui était à l'origine de ce résultat, c'est, pour le premier semestre 2001, l'accroissement des engagements du groupe Totalfina Elf auprès du Bureau Syrien de commercialisation du pétrole (SYTROL). Le groupe pétrolier français a ainsi commandé, pour l'année 2001, un surcroît de livraisons à Sytrol, ceci à la demande des autorités syriennes qui disposent depuis la réouverture de l'oléoduc Kirkouk-Banias, mi-2000, d'une capacité accrue d'exportation de produits pétroliers.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page