D. L'ÉMERGENCE D'UN NOUVEAU PARTI FONDÉ PAR D'ANCIENNES GRANDES FIGURES DU PARTI PRÉSIDENTIEL
Depuis le déplacement de la délégation de votre groupe au Burkina Faso, le Président Compaoré a reçu en audience, le 14 novembre 2013, une délégation conduite par le chef de file de l'opposition politique, ce qui peut apparaître comme un signe positif, dans la mesure où celui-ci avait indiqué à la délégation ne pas avoir été reçu par le Président depuis le renouvellement de l'Assemblée nationale.
Cependant, la situation du parti majoritaire, le CDP, a depuis lors évolué, certaines figures historiques du parti comme MM. Roch Marc Christian Kaboré, ancien Premier ministre et ancien Président de l'Assemblée nationale, Simon Compaoré, ancien maire de Ouagadougou, et Salif Diallo, ancien ministre, ayant, par lettre ouverte datée du 4 janvier 2014, annoncé leur démission du parti, entraînant avec elles plusieurs membres. Dans cette lettre, ils critiquent notamment le mode de fonctionnement du parti mais pointent également la politique conduite par le chef de l'État, en indiquant en particulier que « nous sommes en train d'assister à des tentatives d'imposer la mise en place du Sénat au forceps et à des velléités de réviser la Constitution dans le but de sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels dans un contexte où le peuple est profondément divisé ».
Alors que les propositions du « rapport d'étape circonstancié sur l'opérationnalisation du Sénat » visaient à apaiser la situation politique, la volonté continue du chef de l'État de mettre en oeuvre cette réforme et l'hypothèque de la révision de l'article 37 de la Constitution continue à troubler le paysage politique burkinabè, en concernant cette fois le parti présidentiel lui-même.