II. UNE VOLONTÉ AFFIRMÉE DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
A. L'ESPOIR D'UNE CROISSANCE À DEUX CHIFFRES
Lors de la rencontre avec le Premier ministre, M. Daniel Kablan Duncan, celui-ci a souligné la bonne santé de l'économie ivoirienne , après une récession en 2011 liée à la crise post-électorale (- 4,7 %, selon les données de la Banque mondiale). Selon le Fonds monétaire international, la croissance s'est ainsi élevée à 9,8% en 2012 et devrait être supérieure à 8,5 % au titre de l'année 2013. Le Premier ministre a précisé qu'un taux à deux chiffres est espéré pour 2014 et que l'objectif du Président Ouattara et du gouvernement est de permettre à la Côte d'Ivoire de devenir un pays émergent à l'horizon 2020.
La délégation a pu constater les nombreux chantiers en cours à Abdijan, notamment celui du pont Henri Konan Bédié, qu'elle a pu visiter ( cf . infra ).
M. Daniel Kablan Duncan a souligné la place importante occupée par la France et les grands groupes français dans l'économie ivoirienne et a souhaité une présence accrue de petites et moyennes entreprises (PME) françaises, en partenariat avec des PME ivoiriennes.
La France a en effet accordé, dans le cadre du Club de Paris, une annulation de dette de 813 millions d'euros et a mis en place un ambitieux contrat de désendettement-développement, d'un montant total de 2,89 milliards d'euros, dont 630 millions au titre de la première couvrant la période allant de juillet 2012 à décembre 2015 ( cf . infra ).
Lors de son récent déplacement à Abidjan, le 19 novembre 2013, la ministre du Commerce extérieur, Mme Nicole Bricq, a affirmé sa volonté d' accroître de 50 % les échanges commerciaux entre la Côte d'Ivoire et la France d'ici 2017 (soit 2,25 milliards d'euros contre 1,5 milliard d'euros en 2012).
La délégation appuie cette démarche, qui nécessite une mobilisation de l'ensemble des acteurs. Le Premier ministre Daniel Kablan Duncan a en effet mis en évidence l'environnement concurrentiel qui prévaut en Côte d'Ivoire et l'absence de « situation acquise », en relevant en particulier la concurrence des entrepreneurs chinois et indiens. La délégation a d'ailleurs pu observer la présences des entreprises chinoises en empruntant la route menant d'Accra à Abidjan. Le Premier ministre a relevé que les entreprises françaises pourraient notamment s'investir davantage dans les secteurs pétrolier, électrique, gazier et des télécommunications. Il a également souhaité qu'un travail soit mené avec la Coface pour l'assurance des exportations dans les pays à risque.
Naturellement, la poursuite du développement économique de la Côte d'Ivoire suppose une situation politique stable , mais également la poursuite de la lutte contre l'insécurité et de la lutte contre la corruption ainsi que la mise en place d'une réelle sécurité juridique pour les investisseurs , comme la délégation a eu l'occasion de le souligner auprès des différents interlocuteurs.
La délégation a également pu mesurer, à l'occasion de l'entretien avec M. Ali Coulibaly, ministre de l'Intégration africaine et des Ivoiriens de l'extérieur, l'importance accordée par les autorités ivoiriennes à l'intégration économique régionale , via la CEDEAO (mise en place d'un tarif extérieur commun à compter du 1 er janvier 2015, décidée à Dakar le 25 octobre 2013 ; volonté de faciliter la circulation des personnes).
Lors de ce déplacement, la délégation a également pu se rendre compte de la montée en puissance de l'axe de circulation Abidjan-Lagos . Le Nigeria, compte tenu de son poids démographique et économique, apparaît ainsi comme un acteur majeur, avec la Côte d'Ivoire, de cet espace économique multilingue (français, anglais, portugais) qu'est la CEDEAO, qui prend également une importance croissante sur le plan politique, en renforçant les échanges et les solidarités entre les dirigeants d'Afrique de l'Ouest.