I. LA LITUANIE, DEPUIS L'INDÉPENDANCE DE 1991, MANIFESTE UNE VOLONTÉ FAROUCHE DE RENOUER AVEC SON PASSÉ D'ÉTAT SOUVERAIN
Depuis sa déclaration d'indépendance le 11 mars 1990 et sa reconnaissance par la Communauté internationale en 1991, la Lituanie a prouvé sa détermination, d'une part, à renouer avec la démocratie parlementaire et, d'autre part, à entrer de plein pied dans l'économie de marché. En outre, les lithuaniens ajoutent eux-mêmes que leur histoire et leur géographie attestent de leur spécificité au sein de l'Europe.
A. LE POIDS DE L'HISTOIRE ET DE LA GÉOGRAPHIE
1. Un pays d'équilibre sur le plan géographique
S'étendant sur plus de 65.000 km² (soit le
double
de la Belgique), la Lituanie est la plus grande des trois Républiques
baltes : 373 km d'Est en Ouest et 276 km du Nord au Sud. Elle
est bordée par la Pologne (110 km de frontières), l'enclave
russe de Kaliningrad (303 km), la Lettonie (610 km) et la
Biélorussie (724 km).
La Lituanie, comme la Lettonie et l'Estonie est un pays de collines peu
élevées, de plaine au sol aride et d'immenses forêts.
C'est une extension de la grande plaine est-européenne. Pays
façonné par l'érosion due au retrait des glaciers à
l'ère quaternaire, l'altitude moyenne est d'environ
100 mètres. La monotonie des plaines est seulement rompue par de
petites collines morainiques.
Riche en lacs (environ 3.000, surtout à l'Est) et en multiples cours
d'eau (18 ont 100 kms de cours dont le Niemen et la Neris), la Lituanie
est l'Etat balte le moins ouvert sur la mer. La Lituanie a d'ailleurs longtemps
tourné le dos à la mer, à la différence de ses deux
voisines.
Elle totalise en effet moins de 100 km de côtes, dont la majeure
partie est occupée par la lagune de l'embouchure du Niemen et par les
dunes impressionnantes de la presqu'île de Nerija que la
délégation a pu admirer.
La mer atténuant la continentalité du climat permet d'offrir un
débouché maritime toute l'année. Les étés
frais, avec de fortes précipitations, dessinent un paysage très
verdoyant, la forêt couvre 28 % du territoire.
Malgré des conditions naturelles médiocres (forte
humidité, sols acides), il est important de souligner l'importance de la
surface agricole arable qui couvre 40 % de la superficie de la
République lituanienne.
En outre, aucune frontière naturelle ne sépare la Lituanie de la
plaine de Russie et de Biélorussie.
Les Lituaniens ne manquent pas de signaler que l'IGN a calculé que le
centre géographique de l'Europe se situait à 25 km de
Vilnius, près du village de Bernotai.
Le plus peuplé de tous les Etats baltes avec 3.720.000 habitants et
une densité de 57 habitants au km², la Lituanie a pour
capitale Vilnius. Elle se différencie ainsi de l'Estonie et de la
Lettonie, qui toutes deux ont un port pour capitale -Tallinn et Riga. Vilnius,
situé à 300 km de la mer au confluent de la Neris et de la
Vilnia, compte actuellement plus de 600.000 habitants. D'autres villes
importantes ont pu se développer au fil des ans : il s'agit de
Kaunas, la capitale de l'entre deux-guerres qui regroupe 25 % des
industries et près de 450.000 habitants ; Klaipéda,
l'ancien Memel, port lituanien depuis 1923 qui connaît un
développement spectaculaire comme a pu le constater la
délégation sénatoriale, mais aussi Alytus, Pavavezys,
Siauliai, Marijampolé...
La délégation sénatoriale a pu d'ailleurs mesurer la
volonté et le dynamisme non seulement des autorités municipales
de la capitale -qui ont redonné une nouvelle jeunesse à Vilnius
en quelques années- mais aussi de Kaunas, de Klaipéda et, de
manière différente, mais avec tout autant d'enthousiasme, des
communes de la presqu'île de Nerija.
Chaque municipalité cherche à développer ses atouts
(économique, culturel, touristique) et permet ainsi d'offrir un choix
important à l'investisseur étranger.
Ce " maillage " du territoire par des villes de plus de
50.000 habitants constitue un atout important pour la Lituanie. En effet,
cette répartition de la population lituanienne autour de plusieurs
centres urbains équilibrés permet de favoriser le
développement économique du pays tout entier.