Rappel au Règlement
M. Yannick Botrel. - Cette journée du 19 mai est celle de la mobilisation des producteurs laitiers dans toute la France. La baisse de 30 % du prix du lait est consécutive à une décision unilatérale des industriels. L'interprofession ne joue plus son rôle d'instance de concertation et de décision depuis que les industriels pratiquent la politique de la chaise vide. L'effondrement du prix du lait va assécher la trésorerie des exploitations et plonger les agriculteurs dans une situation intenable. Avec un prix de revient supérieur au prix de vente, beaucoup seront acculés à la faillite.
Si la crise actuelle a des causes immédiates, elle est due à la dérégulation en oeuvre depuis 2003, à la baisse des prix d'intervention et des restitutions à l'exportation, à la suppression des aides au marché intérieur, à la fin engagée des quotas laitiers. Ajoutons-y la loi de modernisation de l'économie qui a placé la grande distribution en position dominante.
Cette crise était annoncée depuis un mois déjà par les responsables professionnels. Qu'ont fait les pouvoirs publics ? Rien.
Démonstration est encore une fois apportée de la naïveté de ceux qui fondent leurs convictions économiques et politiques sur la seule et vertueuse autorégulation des marchés, qui ne profite même pas aux consommateurs.
Le groupe socialiste qui apporte son soutien et sa solidarité aux producteurs laitiers est très préoccupé par l'ampleur de cette crise et les conséquences que cette déstabilisation de la production aura dans beaucoup de régions. Il souligne l'urgence pour le Gouvernement de trouver de vraies réponses à une situation dramatique. (Applaudissements à gauche)
Mme Roselyne Bachelot-Narquin, ministre. - Le Gouvernement a pris toute la mesure de la crise que subit la filière du lait, de la somme des drames que vivent les exploitants et leurs familles. M. Barnier a annoncé des mesures, qui sont bien le signe de l'attention particulière que le Gouvernement porte à toute cette filière. (Applaudissements à droite)