- Appartenance politique :
- Membre du Groupe Communiste
- État civil :
- Née le 26 novembre 1910
Décédée le 5 novembre 2001 - Profession :
- Tisserande
- Département :
- Seine
-
Ancien sénateur de la Ve République
Ve République
THOREZ-VERMEERSCH (Jeannette)
Née le 26 novembre 1910 à Lille (Nord)
Décédée le 5 novembre 2001 à Callian (Var)
Député de la Seine de 1945 à 1958
Sénateur de la Seine de 1959 à 1968
Élue député sans interruption à partir de 1945, Jeannette Thorez-Vermeersch se représente dans la vingt- septième circonscription de la Seine lors des élections législatives des 23 et 30 novembre 1958. Arrivée en tête au soir du premier tour avec 11 455 des 37 722 suffrages exprimés, elle est battue au second tour : le candidat de l'Union pour la nouvelle République (UNR) Jean Bernasconi, obtient 20 160 des 37 706 suffrages exprimés contre 12 545 voix pour l'épouse de Maurice Thorez, le secrétaire général du Parti communiste français (PCF).
Après cette défaite, elle se porte candidate aux élections sénatoriales du 26 avril 1959 en quatrième position sur la liste communiste conduite dans la Seine par Jacques Duclos. Réunissant 2 176 des 6 003 suffrages exprimés, cette liste obtient neuf sièges, ce qui permet à Jeannette Thorez-Vermeersch de faire son entrée au Sénat. Membre du comité central du Parti communiste français depuis 1945 et de son bureau politique depuis 1950, elle siège au sein du groupe communiste au Palais du Luxembourg. Elle appartient d'abord à la commission des affaires sociales de 1959 à 1966 avant de rejoindre celle des affaires culturelles de 1966 à 1968.
Si elle ne prend jamais la parole en séance publique au Sénat, elle dépose plusieurs propositions de loi au cours de son mandat afin d'améliorer la condition féminine. Vice-présidente de l'Union des femmes françaises de 1945 à 1974, elle lutte surtout pour l'égalité des conditions de travail et de rémunération entre les hommes et les femmes. En 1965, elle vote ainsi la loi portant réforme des régimes matrimoniaux qui permet désormais aux femmes d'exercer une activité professionnelle et d'ouvrir un compte sans l'autorisation de leur mari. Puis, en 1967, elle dépose une proposition de loi relative à l'application du principe d'égalité de rémunération à travail égal, à qualification égale, entre les hommes et les femmes, puis une autre tendant à accorder aux femmes salariées deux jours de repos hebdomadaire sans réduction de leur rémunération. Elle présente aussi, la même année, une proposition de loi tendant à donner aux travailleuses une formation professionnelle leur permettant d'accéder aux emplois qualifiés.
L'ancienne ouvrière du textile n'a également de cesse de se battre en faveur d'une amélioration de la situation des mères salariées. Après avoir présenté en 1959 une proposition de résolution pour inviter le Gouvernement à relever les prestations familiales de 20 %, elle est l'auteur de plusieurs propositions de loi destinées à permettre aux femmes de mener de front vie professionnelle et vie familiale dans de meilleures conditions. Elle soumet ainsi en 1967 un texte visant à payer aux femmes salariées, au titre de l'assurance maternité, des indemnités journalières de repos d'un montant égal à leur salaire pendant seize semaines. La même année, elle dépose une proposition de loi sur l'institution dans le secteur privé d'une contribution patronale obligatoire au financement de la construction et du fonctionnement de crèches et une autre tendant à octroyer des indemnités journalières à une salariée contrainte de suspendre son travail pour soigner son enfant mineur.
Jeannette Thorez-Vermeersch, qui s'était pourtant déclarée en 1956 contre « le contrôle des naissances », cosigne en 1967 une proposition de loi visant à abroger les lois réprimant l'avortement et la propagande anticonceptionnelle et à réglementer la commercialisation des moyens anticonceptionnels. Elle se prononce également en 1967 pour la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances. Elle vote par ailleurs en 1960 contre la loi autorisant le Gouvernement à prendre certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'État, à la pacification et à l'administration de l'Algérie. Elle dépose enfin en 1963 une proposition de loi pour supprimer les abattements de zone et une autre pour obtenir la baisse des prix des produits pharmaceutiques.
L'essentiel de son activité politique se déroule toutefois hors du cadre du Palais du Luxembourg. Responsable influente du PCF, elle défend l'orthodoxie communiste promue par Maurice Thorez. Elle participe notamment à l'éviction de Marcel Servin du parti en 1961 et à son remplacement par Georges Marchais. Après la mort de son mari, le 11 juillet 1964, sur un bateau en mer Noire, elle continue de siéger au bureau politique et au comité central du PCF. Elle se démarque cependant du nouveau secrétaire général, Waldeck Rochet, partisan d'une déstalinisation assez rapide du parti.
C'est son attachement indéfectible à l'URSS qui entraîne sa rupture avec les dirigeants du PCF. Jeannette Thorez-Vermeersch refuse en effet de condamner la répression du printemps de Prague en août 1968. Elle se démarque ainsi de la ligne du parti puisqu'à l'instigation de Waldeck Rochet, le bureau politique exprime alors « sa surprise et sa réprobation » à l'égard de l'intervention des troupes du pacte de Varsovie en Tchécoslovaquie. N'acceptant pas cette mise en cause inédite de l'Union soviétique, elle démissionne du bureau politique et du comité central du PCF en octobre 1968. Cette démission entraîne son retrait complet de la vie politique puisqu'elle avait également choisi de ne se pas représenter aux élections sénatoriales du 22 septembre 1968.
Elle n'intervient alors plus qu'épisodiquement dans le débat politique. Lorsqu'elle le fait, comme dans l'ouvrage Vers quels lendemains ? qu'elle publie en 1979, c'est pour réaffirmer les principes fondamentaux du parti communiste, tels que la dictature du prolétariat et la référence au marxisme-léninisme. Cette militante communiste intransigeante, qui conserve sa carte du parti jusqu'à son décès, se montre ainsi très critique envers les successeurs de Maurice Thorez à la direction du PCF, qu'il s'agisse de Waldeck Rochet ou Georges Marchais, ce dernier, secrétaire général à partir de 1972, recevant ses flèches les plus acérées. Rejetant la notion d'eurocommunisme, elle n'accepte ni certaines dispositions du programme commun adopté en 1972, ni le ralliement du PCF à la dissuasion nucléaire en 1977, ni encore la participation de ministres communistes au gouvernement socialiste de Pierre Mauroy en 1981.
À partir de 1988, elle se retire à Callian, dans la maison varoise que l'épouse du peintre Fernand Léger avait offerte aux Thorez. Si elle reconnaît dans ses dernières années s'être en partie trompée sur Staline et l'Union soviétique, Jeannette Thorez-Vermeersch n'en demeure pas moins farouchement attachée à l'idéal communiste jusqu'à son dernier souffle. Elle s'éteint le 5 novembre 2001 à Callian dans sa quatre-vingt-onzième année.
Elue le 26 avril 1959
Fin de mandat le 1er octobre 1968 (ne se représente pas)
Membre du Groupe Communiste
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Jeannette THOREZ VERMEERSCH
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