Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement Démocratique et Européen
État civil :
Né le 1er février 1926
Décédé le 7 novembre 1993
Profession :
Retraité de l'Education nationale
Département :
Seine-Maritime
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

MARTIN (André)

Né le 1er février 1926 à Vichy (Allier)

Décédé le 7 novembre 1993 à Rouen (Seine-Maritime)

Député de la Seine-Maritime de 1973 à 1978

Sénateur de la Seine-Maritime en 1993

Né à Vichy le 1er février 1926, André Martin perd très tôt ses parents. Pupille de la Nation, il est adopté par une première famille d'accueil puis par un modeste couple d'instituteurs comptant déjà dix enfants. Intéressé à son tour par le métier d'enseignant, il entre à l'école normale d'instituteurs et milite dans les rangs de la SFIO. Pendant l'Occupation, il prend part, dans le cadre de la Défense passive, aux travaux de déblaiement consécutifs aux bombardements aériens et participe aux sauvetages des victimes. En 1946, il rejoint la Seine maritime au hasard d'une première affectation et s'installe à Montville dans la banlieue de Rouen. Il occupe un logement de fonction dans le même immeuble que le secrétaire général de la mairie, Michel Cauchois. Ce dernier, ayant sympathisé avec le jeune instituteur, lui propose en 1953 de rentrer au Conseil municipal. Très apprécié par le maire de l'époque, M. Delaporte, André Martin lui succède dès 1959. Il supervise la construction de 120 logements HLM et de l'école Berlioz, ainsi que l'extension du groupe Evode Chevalier. Il met en place le réseau d'assainissement. Toujours facilement réélu, il transforme la commune en une petite ville moderne et agréable qui passe en vingt ans de 2 000 à 5 000 habitants. Dans la foulée, il s'empare du canton de Clères en 1964 et au fil des réélections devient en 1973 vice-président du Conseil général.

En mars 1973, candidat sous la double étiquette Mouvement des réformateurs/Centre républicain, il se présente aux élections législatives dans la IVe circonscription de Seine-Maritime. Celui qui se perçoit encore alors comme un socialiste modéré et indépendant est élu au deuxième tour en battant le sortant gaulliste. Inscrit à l'Assemblée au groupe des Réformateurs démocrates sociaux, il rejoint la commission de la production et des échanges dont il sera le secrétaire à partir d'avril 1977. André Martin passe en fait dans le premier tiers des années 1970 du centre-gauche au centre-droit. Refusant l'alliance dans le cadre du Programme commun entre le PS et le PCF, il intègre les instances dirigeantes d'un petit parti créé en décembre 1973 : le Mouvement démocrate socialiste de France (MDSF). Cette formation, composée de divers groupes issus du Parti socialiste et contestant l'orientation stratégique et idéologique de celui-ci, se structure lors d'un congrès tenu à Issy-les-Moulineaux fin 1973. Max Lejeune (qui avait créé la première antenne dans la Somme fin 1972) en est le président et André Martin le vice-président. Doté d'un bulletin, Démocrate socialiste (dont André Martin est le co-directeur politique), le MSDF appartient à la galaxie du Mouvement réformateur qui associe depuis la fin 1971 différents groupes centristes (le Centre démocrate, le Parti radical-socialiste, le Centre républicain et le Parti de la démocratie socialiste) et obtient près de 12,4 % des voix aux législatives de 1973. En juin 1975, le Mouvement réformateur laisse la place à une Fédération des réformateurs, organisée autour d'un conseil fédéral où siège André Martin. En 1976, André Martin est membre du comité de coordination des socialistes « hors programme commun ». En février 1978, le MSDF devient une composante du nouveau parti giscardien, l'UDF, lancé par Michel Poniatowski, Jean-Jacques Servan-Schreiber et surtout Jean Lecanuet pour aider le chef de l'Etat dans la perspective des législatives du printemps. André Martin exerce les fonctions de président délégué du MSDF de 1974 à 1981. Aux législatives de mars 1978, il est battu par la candidate communiste. Il l'est de nouveau lors des législatives de juin 1981 comme candidat UNM-MDS dans la IVe circonscription de Seine-maritime.

Passionné par la question du logement social, le député André Martin succède à Paul Vauquelin à la tête de l'Office public d'HLM de la Seine-maritime qu'il modernise en Office public d'aménagement et de construction (OPAC), un des puissants moyens d'action dont dispose le département dans le secteur social. Il devient rapidement secrétaire général de la Fédération nationale des offices d'HLM et des OPAC. Membre du comité directeur de l'Union nationale des organismes d'HLM, il préside aussi la Commission mixte nationale HLM-usagers et l'Association pour la formation professionnelle continue des organismes de logement social. Comme élu local et départemental, il dirige de très nombreux syndicats intercommunaux et établissements publics (comme l'Etablissement public de Basse-Seine dont il est le vice-président ou la Caisse auxiliaire des prêts de Seine-Maritime). La structure qui lui tient le plus à coeur reste le Centre départemental de l'enfance de Canteleu. C'est du reste en tant que spécialiste des questions sociales et plus précisément du logement, qu'il siège au Conseil économique et social en 1978-1979 comme expert pour la section des problèmes économiques généraux et de la conjoncture. En 1982, les lois de décentralisation l'amènent à devenir responsable de l'arrondissement de Rouen au Conseil général. Le vice-président du Conseil général de Seine-maritime ne s'occupe toutefois pas seulement de l'agglomération rouennaise, il sillonne sans cesse son département, s'arrêtant dans les communes les plus reculées du pays de Bray ou du pays de Caux.

En 1986, André Martin figure sur la liste RPR-UDF pour les sénatoriales conduite par Jean Lecanuet. Placé à sa demande en dernière position, il n'est pas élu. C'est le décès le 3 mars 1993 du doyen de la Haute assemblée, le sénateur gaulliste de Seine maritime Geoffroy de Montalembert, qui permet à André Martin dont il était l'ami d'entrer au Palais du Luxembourg. Proclamé sénateur, il rejoint le groupe du Rassemblement démocratique européen (RDE), qui compte alors 24 membres. Son arrivée renforce la composante UDF du groupe qui comprend un tiers de sénateurs appartenant à la majorité présidentielle (MRG et socialistes indépendants). Au Sénat, le maire de Montville siège à la commission des affaires sociales présidée par Jean-Pierre Fourcade, ce qui lui permet de retrouver tous ses pôles d'intérêt : logement social, action en faveur des jeunes, assistance publique, etc... Il vote en faveur de la loi du 22 juillet 1993 relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale.

En quelques jours André Martin perd deux amis puisque la disparition de Geoffroy de Montalembert a été précédée le 22 février par celle de Jean Lecanuet qui avait beaucoup favorisé la carrière politique de l'ancien instituteur, maire de Montville. La mort du maire de Rouen fait d'André Martin le mieux placé pour remplacer Jean Lecanuet à la tête du Conseil général de la Seine-Maritime. Il est de fait élu à cette fonction le 5 avril, au premier tour de scrutin, par 47 voix sur 69 votants. Celui qui de facto assurait l'intérim de Jean Lecanuet à l'Assemblée départementale depuis l'apparition des premiers problèmes de santé de ce dernier, lui succède donc officiellement. En l'espace d'un mois, le collaborateur de Jean Lecanuet se voit investi de deux nouveaux mandats importants. Toutefois, alors qu'il venait d'entrer au Sénat et qu'il avait été élu le 9 octobre président de l'Association départementale des maires de Seine maritime, André Martin est emporté par une maladie brutale le 7 novembre 1993 à 67 ans. Le monde politique local et national salue de manière unanime un homme cultivé, aimable, travailleur, courtois, sensible, tolérant et modeste. Rendu attentif par ses origines aux problèmes des petites gens, il avait contribué en spécialiste reconnu du logement social, à améliorer les conditions de vie de ses administrés. Fin septembre 1993, il insistait encore sur la nécessité pour le budget du Conseil général de favoriser les investissements créateurs d'emplois notamment dans le bâtiment et le logement social. André Martin était officier de la Légion d'honneur et de l'ordre national du Mérite. Il était également chevalier des Palmes académiques.

Sénateur le 3 mars 1993 (en remplacement de M. Geoffroy de MONTALEMBERT, décédé)
Fin de mandat le 7 novembre 1993 (décédé)

Membre de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe du Rassemblement Démocratique et Européen

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de André MARTIN

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