- Appartenance politique :
- Membre du Groupe Union Centriste
- État civil :
- Né le 4 septembre 1926
Décédé le 17 avril 2021 - Profession :
- Vétérinaire
- Département :
- Haut-Rhin
-
Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
GOETSCHY (Henri)
Né le 4 septembre 1926 à Mulhouse (Haut-Rhin)
Décédé le 17 avril 2021 à Oderen (Haut-Rhin)
Sénateur du Haut-Rhin de 1977 à 1995
Fils d'un négociant en vins, Henri Goetschy voit le jour le 4 septembre 1926 à Mulhouse. Vivant à Altkirch, il est enrôlé de force dans l'armée allemande en mai 1943 comme membre du personnel auxiliaire de la Luftwaffe. Il parvient cependant à se cacher durant soixante-dix jours, jusqu'à la libération d'Altkirch, en novembre 1944.
Après la Seconde Guerre mondiale, il étudie à l'École vétérinaire de Maisons-Alfort. Devenu docteur vétérinaire, il exerce cette profession dans plusieurs cliniques vétérinaires, notamment à Ensisheim. Directeur adjoint des services vétérinaires du Bas-Rhin de 1955 à 1958, il s'établit comme vétérinaire à Soultz en 1959.
C'est à Soultz qu'il se présente pour la première fois à une élection. En 1964, il est ainsi élu conseiller général du canton de Soultz sous l'étiquette du Mouvement républicain populaire. Il conserve ensuite ce siège jusqu'en 1994. Il est également conseiller municipal de Soultz de 1965 à 1995.
Adhérent du Centre démocrate dès sa création en 1966, il se porte candidat sous ses couleurs aux élections législatives dans la deuxième circonscription du Haut-Rhin, à deux reprises, en 1967 et 1968. Le 5 mars 1967, il réunit 23,9 % des voix contre 57,1 % pour le gaulliste Georges Bourgeois, réélu dès le premier tour. Puis aux élections législatives du 23 juin 1968 le candidat centriste recueille 19,01 % des suffrages exprimés, contre 63,97 % pour G. Bourgeois, de nouveau réélu au premier tour.
En 1973, il est élu président du conseil général du Haut-Rhin. Il assume cette charge jusqu'en 1988. Dans le même temps, il siège au conseil régional d'Alsace, dont il est vice-président (1973-1986).
Le 25 septembre 1977, il se présente aux élections sénatoriales dans le Haut-Rhin. Candidat de la Majorité sous l'étiquette du Centre des démocrates sociaux (CDS), il est élu dès le premier tour avec 928 des 1 507 suffrages exprimés. Puis, il est réélu le 28 septembre 1986 sous les couleurs de l'Union pour la démocratie française (UDF): après avoir réuni 822 des 1 604 suffrages exprimés au premier tour, il obtient 1 120 des 1 659 voix au second tour.
Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe de l'Union centriste des démocrates de progrès. Membre de la commission des affaires sociales (1977-1978), il siège ensuite à celle des finances (1978-1995).
Très actif durant ses mandats sénatoriaux, il s'intéresse en particulier aux médias. Rapporteur du budget de l'information de 1978 à 1982, il dépose en 1979 une proposition de loi sut le pluralisme d'expression des opinions dans la presse. Il intervient aussi lors des discussions du projet de loi sur la communication audiovisuelle (1982), de celui visant à limiter la concentration et à assurer la transparence financière et le pluralisme des entreprises de presse (1984) et de celui modifiant la loi du 30 septembre 1986 modifiée relative à la liberté de communication (1993).
Il suit attentivement les départements et territoires d'outre-mer. Rapporteur spécial du budget qui leur est consacré de 1983 à 1994, il est également rapporteur du projet de loi de programme relatif à leur développement (1986), du projet de loi à l'octroi de mer (1992), de celui sur le développement de la Polynésie française (1994), ainsi que de celui tendant à favoriser l'emploi, dans les départements d'outre-mer, de Saint-Pierre-et-Miquelon et de Mayotte (1994). Il est membre du comité directeur du Fonds d'investissement des départements d'outre-mer ainsi que de celui du Fonds d'investissement pour le développement économique et social des territoires d'outre-mer (1983-1995).
Au Sénat, il se fait régulièrement l'avocat de l'alsacien et des langues régionales. Fervent défenseur du bilinguisme et de l'enseignement de l'alsacien à l'école, le sénateur du Haut-Rhin présente en 1991 puis en 1993 une proposition de loi relative au statut et à la promotion de la langue régionale en Alsace et en Moselle. En 1994, il dépose plusieurs amendements au projet de loi relatif à l'emploi de la langue française en vue de permettre l'enseignement et l'emploi des langues régionales : jugeant que son propre parcours « montre que plus on parle de langues, plus on a de vies », il se réjouit que « ce projet de loi, qui vise à une protection de la langue française, prenne en considération les langues régionales1 ». Plus largement, il se préoccupe au Sénat de différents sujet qui intéressent l'Alsace : son droit local spécifique (1982), sa culture (1988) et ses établissements d'enseignement privés (1993). Il cosigne, en 1978, une proposition de loi relative concernant les écoles nationales supérieures d'ingénieurs de Mulhouse.
La décentralisation et les collectivités locales occupent une part importante de son action sénatoriale. Auteur, en 1986 et 1989, d'une proposition de loi tendant à accorder aux communes de moins de 2 000 habitants un droit d'option en faveur de la première part de la dotation globale d'équipement, il prend position en 1986 en faveur de la décentralisation des agences financières de bassin. Il fait partie des principaux orateurs en séance publique, lors de l'examen des dispositions des projets de loi pour le développement des responsabilités des collectivités locales (1978 et 1979), sur l'amélioration de la décentralisation (1987) et les conditions d'exercice des mandats locaux (1992).
Par ailleurs, la commission des finances lui confie le rapport spécial, en 1980 et 1981, du budget des industries agricoles et alimentaires.
Il est président des groupes sénatoriaux d'amitié France-Caucase-Géorgie et France-Suisse.
Il vote en faveur des dispositions de la loi dite « Peyrefitte » renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980, de la loi « Deferre » relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions en 1982, de la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982, de la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988, de la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre « De l'Union européenne » (Maastricht) en 1992 et de la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale en 1993. Il ne prend pas part au vote de la loi portant abolition de la peine de mort en 1981.
Après avoir renoncé à solliciter le renouvellement de son mandat de conseiller municipal de Soultz en juin 1995, il ne se représente pas non plus aux élections sénatoriales du 24 septembre 1995. Il conserve toutefois jusqu'en 1998 le mandat de conseiller régional d'Alsace qu'il avait remporté en 1992.
Membre du Modem dès sa fondation en 2007, il continue de s'engager jusqu'à la fin de sa vie en faveur de la fusion des conseils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Il voit ce projet mis en oeuvre le 1er janvier 2021, quelques mois avant sa disparition. Il s'éteint le 17 avril 2021 à l'âge de quatre-vingt-quatorze ans.
Il était chevalier de la Légion d'honneur et de l'ordre national du Mérite.
1 : Journal Officiel, comptes rendus des débats du Sénat, séance du 14 avril 1994, p. 1148.
Sources
Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.
Bibliographie
Goetschy (Henri), Avant qu'Alsace ne meure et moi avec, Jérôme Do Bentzinger éditeur, 2015.
Schmitt (Jean-Marie), Jean-Marie Schmitt, « Henri Louis François Xavier Goetschy », dans Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 13, p. 1219.
Elu le 25 septembre 1977
Réélu le 28 septembre 1986
Fin de mandat le 1er octobre 1995 (ne se représente pas)
Membre du Groupe Union Centriste
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Henri GOETSCHY
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