Appartenance politique :
Membre du Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen
État civil :
Né le 19 juillet 1919
Décédé le 7 mars 1997
Profession :
Avocat
Département :
Haute-Corse
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

GIACOBBI (François)

Né le 19 juillet 1919 à Venaco (Corse)

Décédé le 7 mars 1997 à Paris

Député de la Corse de 1956 à 1958

Sous-secrétaire d'Etat à la Présidence du conseil de 1957 à 1958

Sénateur de la Corse de 1962 à 1980, puis de la Haute-Corse de 1980 à 1997

(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome IV, p. 182-183)

En juin 1958, François Giacobbi fait campagne en faveur de la nouvelle Constitution mais, victime de la vague gaulliste, il se retire après le premier tour des législatives de novembre 1958 où il s'était présenté comme candidat radical-socialiste. Battu l'année suivante lors des élections sénatoriales, il est finalement élu président du conseil général de la Corse en 1959 - il conservera ce mandat jusqu'en 1974 - et sénateur de la Corse en septembre 1962. Au Sénat, il siège à la commission des affaires culturelles et s'inscrit au groupe de la Gauche démocratique.

Lors des législatives de 1967 puis 1968, il tente sans succès de prendre le siège d'Ajaccio. Devenu un opposant au chef de l'Etat depuis le début des années 1960 (notamment sur les questions constitutionnelles dont il est un spécialiste), il fait campagne pour le « non » au printemps 1969. La fin de son premier mandat sénatorial est marquée par le début de l'agitation politique en Corse avec l'émergence de revendications d'abord régionalistes, puis autonomistes et enfin indépendantistes.

Membre du comité directeur du parti radical depuis 1970 (il sera un des fondateurs du MRG en 1973), François Giacobbi est réélu sénateur de la Corse le 26 septembre 1971 au premier tour. Il retrouve la commission des affaires culturelles (qu'il quitte en octobre 1974 pour la commission des lois) et le groupe de la Gauche démocratique. Il améliore son ancrage local en devenant en 1974 président du conseil régional de la Corse (fonction dans laquelle il est reconduit en 1976) et du conseil général de la Haute-Corse à la faveur de la bi- départementalisation (il est réélu en 1979, 1982, 1985 et 1988). Très attaché au maintien de la Corse dans le giron français, François Giacobbi s'oppose à toute forme de concessions à l'égard des autonomistes corses, estimant que « l'autonomie est l'antichambre de l'indépendance et que l'indépendance est l'antichambre de la servitude ».

Candidat MRG lors des législatives de mars 1978 dans la 2e circonscription de Corse (Calvi et Corte), il est battu au second tour par Pierre Pasquini, ancien vice-président gaulliste de l'Assemblée nationale et maire de L'Ile-Rousse. Le mauvais report des voix socialistes et l'hostilité des autonomistes lui ont été fatals. François Giacobbi est toutefois réélu sénateur MRG de la Haute Corse le 28 septembre 1980, dès le premier tour. Membre de la commission des lois, il reste fidèle au groupe de la Gauche démocratique (il rejoint celui du Rassemblement démocratique en juin 1984 avant de retrouver son groupe initial dès octobre). Elu conseiller régional de Corse en août 1984, il ne parvient pas à conquérir la présidence de l'assemblée régionale. La même année, il prend une part active aux discussions sur le projet de loi portant statut particulier de la région corse. Tout en reconnaissant le bienfondé du texte, il déplore le manque de concertation entre le Gouvernement et les élus locaux. En 1987, il dépose une proposition de loi tendant à reconnaître le droit à la permanence des liaisons maritimes et aériennes avec le territoire continental de la République. L'année suivante, il profite de la discussion du projet de loi de finances pour défendre la cause du parc naturel régional de Corse et souhaiter un meilleur fonctionnement du conservatoire du littoral.

François Giacobbi est réélu pour un quatrième mandat sénatorial le 24 septembre 1989, profitant d'un accord entre les forces de gauche. Il rejoint le groupe du Rassemblement démocratique européen, siège toujours à la commission des lois qu'il vice préside à partir d'octobre 1994. Lorsque Pierre Joxe dépose un projet de loi attribuant à l'Assemblée de Corse des compétences élargies, François Giacobbi lui reproche d'accroître l'autonomie de l'île sans lui en donner les moyens économiques et administratifs, de soumettre l'exécutif à la pression d'une assemblée territoriale au risque d'accroître l'instabilité politique, et de porter atteinte à l'indivisibilité de la République en parler du « peuple corse ». Il qualifie le texte de « gadget institutionnel » et le ministre de l'Intérieur de « munichois », estimant que « le projet inavouable » de Pierre Joxe serait de séparer la Corse de la France. La perte de la présidence du conseil général de la Haute-Corse en mars 1992, après 33 années consécutives de mandat, traduit le déclin de l'influence de François Giacobbi, sanctionné par les socialistes pour son opposition au « statut Joxe ».

François Giacobbi vote la loi du 13 juillet 1965 portant réforme des régimes matrimoniaux, la loi du 28 décembre 1967 relative à la régulation des naissances, et la loi du 5 juillet 1972 portant création et organisation des régions. Il vote contre la loi du 27 décembre 1973 d'orientation du commerce et de l'artisanat. Il vote la loi du 5 juillet 1974 fixant à 18 ans l'âge de la majorité, la loi du 17 janvier 1975 relative à l'interruption volontaire de grossesse, et la loi du 11 juillet 1975 portant réforme du divorce. Il s'oppose à la loi du 2 février 1981 renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes. Il vote la loi du 9 octobre 1981 portant abolition de la peine de mort, et la loi du 13 juillet 1982 relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage. Il rejette la loi du 9 septembre 1986 relative aux conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France. Il vote la loi du 1er décembre 1988 relative au revenu minimum d'insertion, la loi constitutionnelle du 25 juin 1992 ajoutant à la Constitution un titre : « de l'Union européenne », et la loi du 22 juillet 1993 relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale.

Alors qu'il avait laissé entendre dans la presse qu'il briguerait peut-être un cinquième mandat, François Giacobbi meurt le 7 mars 1997. Corse-matin titre « la mort d'un grand Corse » tandis que la classe politique locale salue « un authentique républicain qui a consacré sa vie et son énergie à servir une île qu'il aimait profondément ». Les nombreux discours d'hommage sont l'occasion de découvrir les facettes plus privées de l'homme politique : sa passion pour le sport, la pêche à la ligne, la guitare, la photographie, l'art lyrique, la langue de son île et surtout les montagnes corses où il aimait se retirer en compagnie de ses amis bergers.

Il était titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 et chevalier des Palmes académiques. Président des Parcs de France puis président d'honneur des Parcs nationaux d'Europe, il avait reçu le prix de l'Institut Goethe, la plus haute distinction mondiale dans le domaine de l'environnement.

Elu le 23 septembre 1962 (Corse)
Réélu le 26 septembre 1971 (Corse)
Réélu le 28 septembre 1980 (Haute-Corse)
Réélu le 24 septembre 1989 (Haute-Corse)
Fin de mandat le 7 mars 1997 (décédé)

Vice-Président de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale

Secrétaire d'État
Député

Membre de la commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du Règlement et d'administration générale
Membre du Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de François GIACOBBI

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