Appartenance politique :
Membre du Groupe socialiste
État civil :
Né le 4 février 1927
Décédé le 12 novembre 2008
Profession :
Cadre de l'aéronautique retraité
Département :
Bouches-du-Rhône
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Travaux parlementaires

Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

ATTILIO (Henri d')

Né le 4 février 1927 à Châteauneuf-lès-Martigues (Bouches-du-Rhône)

Décédé le 12 novembre 2008 à Marseille (Bouches-du-Rhône)

Sénateur des Bouches-du-Rhône de 1998 à 2004

Né le 4 février 1927 à Châteauneuf-les-Martigues dans les Bouches-du-Rhône, Henri d'Attilio est issu d'un milieu modeste. Après des études primaires et secondaires sanctionnées par un brevet élémentaire, il entre en 1942 dans une cave vinicole locale et y travaille jusqu'en 1949. Il rejoint alors l'entreprise Cinzano où son père a monté une antenne syndicale de Force ouvrière. Il adhère au même syndicat et en devient le délégué au sein de la firme. En 1954, il est embauché par la Société nationale de construction aéronautique du Sud-Est, rebaptisée Sud-Aviation en 1957 puis l'Aérospatiale en 1970. Débutant comme cadre au service des achats, il y reste jusqu'à la retraite, terminant sa carrière professionnelle en 1983 comme responsable du même service. Membre depuis 1945 de la SFIO locale où milite également son père, Henri d'Attilio suit l'exemple de ce dernier qui siège au conseil municipal de Châteauneuf-lès-Martigues depuis 1945, en rejoignant à son tour le conseil municipal en avril 1953. Il y devient un proche du maire socialiste, Armand Audibert, qui tient pendant des décennies la région martègale face aux communistes. Il anime sa campagne lors des élections législatives de 1958 et 1967. Le jeune militant SFIO devient également un familier de la grande figure socialiste marseillaise, Gaston Defferre. Quand il devient maire de sa ville natale en mars 1970 après le départ d'Armand Audibert, Henri d'Attilio constitue déjà une pièce importante des réseaux Defferre et beaucoup voient dans cette élection municipale une sorte d'adoubement de la part du grand patron du socialisme provençal.

Henri d'Attilio s'implante efficacement à Châteauneuf dont il est réélu maire six fois de suite... Il obtient même, lors des municipales de mars 2001, près de 71 % des voix. Il rejoint le Conseil général des Bouches-du- Rhône en 1979 où il représente le canton de Marignane, puis le Conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur en 1982, toujours sous l'étiquette socialiste. Lors des législatives de 1988, il est élu député de la XIIe circonscription des Bouches-du-Rhône, celle de Vitrolles. Il y bat une personnalité du Front national (FN), Jean-Pierre Stirbois, qui devait disparaître quelques mois plus tard lors d'un accident de voiture. C'est sa première victoire d'éclat face au Front national qui s'implante de plus en plus en Provence à la fin des années 1980. Le maire de Châteauneuf doit une partie de son succès à la proximité amicale qu'il entretient avec ses administrés. Célibataire, il passe ses week-ends à sillonner sa commune et son canton, parcourant les marchés, serrant les mains, appelant chacun par son prénom, demandant des nouvelles de la famille, présidant les cérémonies de mariage, assistant aux épreuves sportives. Tout le monde lui donne affectueusement du « Henri ». Les habitants, au-delà des clivages partisans, apprécient cet élu simple mais influent qui sait écouter et trouver souvent une solution aux problèmes du quotidien. Le député appartient au comité directeur de la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône. Son poids croissant au sein du parti socialiste (PS) lui permet de peser lors du congrès de Rennes les 15-18 mars 1990. Grâce au millier de voix de la section de la Côte bleue, il fait basculer la fédération des Bouches-du-Rhône en faveur de la motion Fabius. A l'issue du congrès, cette dernière fait jeu égal avec la motion du trio Mauroy/Jospin/Mermaz. Henri d'Attilio constitue une pièce maîtresse des réseaux Fabius. En janvier 1992, l'appui de l'importante fédération provençale permet à Laurent Fabius de devenir le premier secrétaire du PS.

Sur un plan local, Henri d'Attilio est à l'origine de la Maison pour Tous de La Mède, de l'extension de la mairie de Châteauneuf et de l'école Salengro, de l'installation de la Plaine des sports entre Châteauneuf et La Mède. Confronté en 2000 à la question de l'intercommunalité, il se prononce en faveur du rattachement de sa commune à la communauté urbaine de Marseille. Il est membre de la commission consultative de l'environnement de l'aérodrome de Marseille-Provence et intervient pour que l'écomusée de la Sainte-Baume soit inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.

Henri d'Attilio est réélu député de la circonscription de Vitrolles en 1993 et 1997, ce qui lui vaut une certaine notoriété nationale car il bat à chaque fois le n° 2 du Front national, Bruno Mégret. Sa victoire de mars 1993 est d'autant plus remarquable que le contexte politique général est très défavorable au courant socialiste - qui subit lors de ces législatives un revers sans précédent - et que le candidat du Front national était arrivé largement en tête au premier tour. Donné battu par la plupart des observateurs, Henri d'Attilio fait la démonstration de son implantation locale et de sa popularité. Mobilisant au-delà de son propre camp, il remporte le second tour de justesse par 50,48 % des suffrages exprimés. Lors des législatives de juin 1997, face au même adversaire, délégué général du FN et conseiller régional, il remporte une nouvelle bataille. Ce deuxième succès est d'autant plus significatif que Bruno Mégret bénéficiait cette fois de l'implantation locale de son épouse, devenue maire de Vitrolles. Henri d'Attilio joue donc un rôle important dans la contre-offensive opérée par la gauche provençale contre la progression du FN en région PACA. A l'Assemblée, il siège à la commission des affaires culturelles et familiales puis à celle des finances, de l'économie générale et du Plan. De février à août 1998, le nouveau député est chargé d'une mission temporaire sur les nouvelles technologies de l'information et de la communication des collectivités locales, auprès du secrétaire d'Etat à l'Industrie Christian Pierret. Il réfléchit à l'aide qu'Internet peut apporter aux élus locaux des petites communes en matière d'état-civil, et travaille sur les enquêtes publiques, le fonctionnement des écoles et l'accès aux documents administratifs. Cette mission s'étant prolongée au-delà des six mois réglementaires, il est remplacé à l'Assemblée par son suppléant, le socialiste Vincent Burroni. Le voilà donc disponible pour le Palais du Luxembourg.

Fort de sa position puissante à la fédération départementale socialiste et de sa solide implantation à la mairie, au Conseil général et au Conseil régional, Henri d'Attilio est élu lors des élections sénatoriales du 27 septembre 1998. Il rejoint le Sénat en compagnie de trois autres figures de la gauche des Bouches-du-Rhône : le maire socialiste d'Aix-en-Provence Jean-François Picheral, le président socialiste du Conseil général Jean- Noël Guérini et le conseiller municipal communiste de Marseille Robert Bret. Satisfait d'entrer au Palais du Luxembourg où il rejoint le groupe socialiste et siège à la commission des affaires sociales, le nouveau sénateur entend améliorer le statut de l'élu - en permettant à celui-ci de mieux concilier ses nouvelles missions avec ses obligations professionnelles de manière à limiter le cumul des mandats - et défendre les intérêts des agriculteurs de son département.

Au cours de son mandat Henri d'Attilio vote la loi relative au pacte civil de solidarité (1999) et la loi constitutionnelle relative à l'égalité entre les hommes et les femmes (1999).

Ce beau parcours politique local et national connaît toutefois un épilogue dramatique. En février 2002, les habitants de Châteauneuf-lès-Martigues, qui s'étonnaient de voir leur député-maire ne plus assurer depuis août 2001 ses mandats à la mairie, au Conseil général et au Sénat, découvrent la vérité. L'élu socialiste de 75 ans, compagnon de route de Gaston Defferre, ne souffre pas d'une dépression comme la rumeur le laissait entendre mais de la maladie d'Alzheimer. N'étant toutefois pas placé sous tutelle, il se déplace à sa guise. Il devient alors, en octobre 2002, victime d'une tentative d'escroquerie opérée par une habitante de la commune. La famille porte plainte auprès du commissariat de Martigues qui transmet l'affaire à la brigade financière du SRPJ de Marseille. Finalement, Henri d'Attilio est hospitalisé puis placé sous tutelle. L'opposition de droite dénonce la fin d'un clanisme électoral, tandis que ses amis de gauche doivent gérer une situation politique locale et nationale rendue difficile par la nécessaire succession d'Henri d'Attilio à la mairie de Châteauneuf-lès-Martigues, au Conseil général des Bouches-du-Rhône et au Sénat.

Du fait de sa mise sous tutelle, Henri d'Attilio est automatiquement rayé des listes électorales de son département, ce qui le rend de facto inéligible. Le 23 décembre 2004, le sénateur est déchu de son mandat au terme d'une procédure prévue par les articles L. 5, L. 44 et L. 136 du code électoral. Le Conseil constitutionnel, saisi par le bureau du Sénat, prononce la fin du mandat parlementaire, ce qui entraîne son remplacement par le candidat suivant sur la liste électorale.

Henri d'Attilio meurt le 12 novembre 2008 à l'hôpital Sainte-Marguerite de Marseille. Il était Chevalier de la Légion d'honneur et des Palmes académiques, titulaire de la Médaille du Travail et de la Médaille d'honneur départementale et communale. Il laisse le souvenir d'un élu de terrain charismatique servant avec coeur ses administrés.

Elu le 27 septembre 1998
Fin de mandat le 23 décembre 2004 (déchéance constatée par le Conseil Constitutionnel)

Député des Bouches-du-Rhône

Membre de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe socialiste

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Henri d'ATTILIO

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