- Appartenance politique :
- Membre du Groupe socialiste
- État civil :
- Né le 23 août 1932
Décédé le 11 août 2006 - Profession :
- Notaire honoraire
- Département :
- Aude
-
Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
COURRIERE (Raymond)
Né le 23 août 1932 à Cuxac-Cabardès (Aude)
Décédé le 11 août 2006 à Cuxac-Cabardès (Aude)
Sénateur de l'Aude de 1974 à 1981, puis de 1986 à 2006
Secrétaire d'Etat chargé des rapatriés de 1981 à 1986
Né le 12 août 1932 à Cuxac-Cabardès dans l'Aude, Raymond Courrière a reçu l'engagement politique en héritage : son grand-père, instituteur, s'est présenté en 1936 aux élections cantonales dans la circonscription du Mas Cabardès ; son père Antoine Courrière, est un héros de la Résistance et a été élu sénateur de l'Aude sans discontinuer de 1946 jusqu'à son décès en 1974. Cette tradition familiale vaut d'ailleurs à Raymond Courrière d'être surnommé le « marcassin », en référence à son père, le « sanglier de Cabardès ».
Son engagement politique est précoce : il adhère à l'âge de 20 ans au parti socialiste. A la faculté de droit de Paris dont il sort licencié, il assume la direction de la section des étudiants socialistes. Ses études parisiennes ne rompent pas ses attaches avec la Montagne Noire de son enfance : après avoir été clerc dans l'étude de son père, Raymond Courrière s'installe en 1963 comme notaire à Montolieu dans son département natal. Quatre ans plus tard, le socialiste embrasse une carrière politique en devenant conseiller général du canton d'Alzonne à l'âge de 35 ans. Il honore ce premier mandat sans discontinuer jusqu'en 1998. En 1973, Raymond Courrière est également élu conseiller régional - fonction qu'il abandonne en 1981 lors de son entrée au Gouvernement.
L'année suivante, la carrière politique de Raymond Courrière prend un tournant décisif avec le décès brutal de son père. Il lui succède aussitôt à la tête de la mairie de Cuxac-Cabardès et la conserve jusqu'à sa mort en 2006. Toujours en 1974, Raymond Courrière se présente au Sénat pour occuper le siège laissé vacant par son père dont le suppléant, Robert Capdeville, a été élu député en mars 1973. Le jeune maire de Cuxac-Cabardès est élu dès le premier tour avec 543 voix contre 180 à Pierre Vaquier de l'UDR et 124 au communiste Maurice Villanove. Cette victoire marque le début d'une longue carrière sénatoriale. En 1980, le sénateur de l'Aude est réélu avec Roland Courteau, tous deux présentés par le parti socialiste et élus au premier tour avec une large majorité (70% des suffrages exprimés), améliorant ainsi d'une quarantaine de voix le score obtenus par leurs prédécesseurs en 1971. L'année suivante, le maire de Cuxac-Cabardès est nommé secrétaire d'Etat chargé des rapatriés dans le gouvernement de Pierre Mauroy. Il laisse alors son siège de sénateur à son suppléant Pierre Bastié. Cette nomination doit à l'amitié que François Mitterrand porte à sa famille mais surtout à sa proximité avec les rapatriés d'Algérie dont beaucoup ont trouvé dans l'Aude une terre d'accueil. Malgré les remaniements, il conserve ce poste sous les trois gouvernements de Pierre Mauroy et sous le gouvernement de Laurent Fabius, soit jusqu'à la première cohabitation en 1986.
La victoire de la droite aux élections législatives de 1986 met un terme à la mission gouvernementale de Raymond Courrière. La démission de son suppléant en juillet 1986 lui permet de revenir au Palais du Luxembourg : en recueillant 61,4% des voix dès le premier tour, l'ancien ministre socialiste obtient une victoire brillante mais moins écrasante qu'aux élections précédentes. L'année suivante, il accède à la présidence du Conseil général de l'Aude, fonction jusque-là occupée par Robert Capdeville.
En 1989, bien que les élections municipales aient affaibli ses positions dans le département, le PS est à nouveau le grand vainqueur des sénatoriales puisque ses deux candidats sortants, Raymond Courrière et Roland
Courteau, sont réélus au premier tour avec plus de voix qu'en 1980. Neuf ans plus tard, en 1998, les deux sénateurs socialistes sont à nouveau réélus dès le premier tour. Profitant de l'avancée du PS aux élections municipales de 1995, des divisions de la droite et d'un faible ancrage du Front national dans le département, Raymond Courrière et Roland Courteau améliorent même sensiblement leurs scores par rapport à 1989 (obtenant respectivement 655 et 627 suffrages sur 962 exprimés). En 1998, le président du Conseil général de l'Aude décide d'abandonner cette fonction, jugeant « qu'il ne faut pas faire le mandat de trop, [mais] savoir laisser sa place et partir avec les honneurs ». Il se consacre désormais à ses mandats de maire et de sénateur.
Au Palais du Luxembourg, Raymond Courrière est tour à tour membre de la commission des affaires culturelles de 1974 à 1976, de la commission des affaires économiques de 1977 à 1981 puis de la commission des lois où il siège pendant vingt ans à partir de 1986 jusqu'à son décès.
Ses thèmes de prédilection sont l'aménagement de l'espace rural, l'élevage (en particulier ovin), le chômage des jeunes, la politique énergétique (il s'oppose notamment en novembre 1977 à la construction d'une centrale nucléaire à Port-la-Nouvelle), la fiscalité locale ainsi que l'élargissement méridional du Marché commun dont il craint les effets sur le marché du vin, des fruits et des légumes. Il se montre également un défenseur inlassable du statut des rapatriés et des anciens combattants. Enfin, à bien des reprises, le sénateur se fait le porte-parole des angoisses des viticulteurs, frappés par la sécheresse de 1976, les incendies (1977 et 1979), les mauvaises récoltes de 1978 ou la concurrence des produits européens, en particulier italiens, espagnols et grecs.
Raymond Courrière vote la loi légalisant l'IVG et la loi portant réforme du divorce (1975) mais vote contre la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes (1981). Son engagement en faveur de l'Europe le conduit à voter les deux lois constitutionnelles de 1992 (traité de Maastricht) et de 2005 (Constitution européenne). Dans le domaine social, s'il vote la loi relative à l'égalité entre les hommes et les femmes en 1999, il s'oppose à la réforme des retraites en 1993, ainsi qu'à la loi de 1998 réduisant le temps de travail. Par ailleurs, il ne vote pas la loi de 2003 relative à l'organisation décentralisée de la République.
Le 11 août 2006, alors qu'il effectue une promenade dans son village natal en compagnie de sa femme, Raymond Courrière décède d'un arrêt cardiaque. Il avait 73 ans. Raymond Courteau, son proche collègue du palais du Luxembourg, salue « un grand élu, un grand monsieur, un ami, un confident ».
Raymond Courrière était chevalier de la Légion d'honneur.
Elu le 8 décembre 1974
Réélu le 28 septembre 1980 jusqu'au 22 juillet 1981 (devenu membre du
Gouvernement)
Réélu le 28 septembre 1986
Réélu le 24 septembre 1989
Réélu le 27 septembre 1998
Fin de mandat le 11 août 2006 (décédé)
Membre du Groupe socialiste
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Raymond COURRIÈRE
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