- Appartenance politique :
- Membre du Groupe communiste républicain citoyen et écologiste
- État civil :
- Né le 19 décembre 1939
Décédé le 7 avril 2015 - Profession :
- Carreleur
- Département :
- Pas-de-Calais
-
Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
COQUELLE (Yves)
Né le 19 décembre 1939 à Fouquières-lès-Lens (Pas-de-Calais)
Décédé le 7 avril 2015 à Rouvroy (Pas-de-Calais)
Sénateur du Pas-de-Calais de 2001 à 2007
Yves Coquelle naît le 19 décembre 1939, trois mois et demi après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Il voit le jour à Fouquières-lès-Lens, au coeur du bassin minier du Pas-de-Calais, région à laquelle il reste ensuite indéfectiblement lié. Devenu ouvrier carreleur, il est employé aux établissements Lecamus à Courchelettes, près de Douai. Là, il adhère à la Confédération générale du travail.
Cet engagement syndical est rapidement suivi par un engagement politique. Yves Coquelle rejoint en effet le Parti communiste français (PCF) en 1964. En 1971, il obtient son premier mandat électif : élu conseiller municipal, il devient adjoint au maire de Rouvroy. Puis, en 1977, il est élu maire de ce fief communiste du bassin minier du Pas-de-Calais, situé à quelques kilomètres de Lens. Reconduit à trois reprises, il préside aux destinées de Rouvroy sans interruption jusqu'en 2001.
Il accède ensuite à d'autres responsabilités locales. Après un bref passage au conseil régional du Nord-Pas-de-Calais en 1983, il est élu conseiller général du canton de Rouvroy en 1985. Il conserve ce siège jusqu'en 2001. De 1992 à 2001, il exerce la responsabilité de vice-président du conseil général du Pas-de-Calais, chargé des affaires culturelles.
Il aspire par ailleurs à représenter son département au Parlement. Il se porte ainsi candidat aux élections législatives du 12 juin 1988 dans la quatorzième circonscription du Pas-de-Calais, à Hénin-Beaumont. Il ne réunit toutefois que 28,23 % des suffrages exprimés au premier tour et laisse le maire socialiste de Courrières Albert Facon seul en lice au second tour. Yves Coquelle échoue ensuite encore à deux reprises à conquérir ce siège de député. Le 21 mars 1993, il ne remporte que 24,39 % des suffrages exprimés au premier tour. Il est devancé d'une seule voix par Albert Facon en faveur duquel il se désiste contre la candidature de Jean Urbaniak, maire divers droite de Noyelles-Godault. Le 25 mai 1997, il est une nouvelle fois battu par Albert Facon au premier tour : obtenant 25,42 % contre 25,64 % à son rival socialiste, il doit de nouveau se désister avant le second tour. Il avait par ailleurs également sollicité en vain un mandat sénatorial le 28 septembre 1992. La liste du PCF sur laquelle le maire de Rouvroy se présentait en quatrième position n'avait en effet réuni que 681 des 3 780 suffrages exprimés et remporté un seul siège, revenu au sortant Jean-Luc Bécart.
Yves Coquelle parvient cependant à faire son entrée au Parlement à l'occasion du scrutin sénatorial suivant : il est élu sénateur du Pas-de-Calais le 23 septembre 2001. Il obtient le seul siège de la liste communiste qu'il conduit et qui remporte 614 des 3 880 suffrages exprimés. Il se conforme alors à la loi sur le cumul des mandats en abandonnant ses sièges de conseiller général et de maire, tout en demeurant conseiller municipal.
Au Sénat, il s'inscrit au groupe communiste républicain et citoyen. Membre de la commission des affaires économiques, il se préoccupe plus particulièrement de l'énergie. Il n'a de cesse d'exprimer son opposition et celle de son groupe au processus de libéralisation que connaît le secteur énergétique et défend sans relâche son maintien dans le service public. Ainsi, à l'occasion du débat sur le projet de loi relatif aux marchés énergétiques en 2002, il s'inquiète de l'incompatibilité entre les intérêts des actionnaires et ceux du service public ainsi que de la remise en cause de la péréquation tarifaire. De même, en 2005, lors de la discussion du projet de loi d'orientation sur l'énergie, il estime prioritaires « la préservation de l'indépendance énergétique et l'accès de tous à l'énergie ». En 2006, il exprime également son inquiétude quant à la libéralisation du secteur nucléaire. La même année, il s'illustre dans l'opposition à la privatisation de Gaz de France et à sa fusion avec Suez. Il déplore ainsi à la tribune de la Haute Assemblée en octobre 2006 « la poursuite des politiques d'ouverture à la concurrence, de désengagement de l'État et de démantèlement des entreprises publiques inspirée par les directives européennes ». Il ne voit dans la privatisation de GDF qu'un « processus destructeur ».
Pourfendeur inlassable du libéralisme économique, le sénateur communiste s'investit plus généralement dans tous les combats sociaux. Il s'oppose notamment à la réforme des retraites en 2003, au « laisser-faire en matière de licenciement » en 2004 et à la remise en cause des trente-cinq heures en 2005. Il dépose par ailleurs en 2004 une proposition de loi tendant à instaurer des mesures d'urgence pour lutter contre les délocalisations. Il se préoccupe en outre particulièrement des logements sociaux dont il déplore la pénurie. Il intervient à ce sujet lors des discussions des textes relatifs à la solidarité et au renouvellement urbains en 2002, à la ville et à la rénovation urbaine en 2003 et à l'engagement national pour le logement en 2005. Il s'exprime aussi en 2001 à propos des logements des Charbonnages de France dans le Pas-de-Calais.
Il se fait du reste l'avocat de son territoire. Élu d'une région meurtrie par les fermetures des mines, il prend la parole en 2004 en faveur des droits des mineurs. Rendant hommage à cette profession, « un des métiers les plus durs qui soient », il plaide pour la création d'un établissement public qui garantirait la pérennité de tous leurs droits. En 2003, il dépose également une proposition de résolution en vue d'instituer une commission d'enquête chargée d'examiner les causes et les conséquences de la fermeture de l'usine Metaleurop Nord de Noyelles-Godault.
Il présente par ailleurs deux autres propositions de résolution tendant à créer des commissions d'enquête : la première en 2001 sur la catastrophe de l'usine AZF à Toulouse, la seconde en 2004 concernant les épidémies de légionellose.
Il prend également part aux grands scrutins publics. Il se prononce contre la loi constitutionnelle relative à l'organisation décentralisée de la République en 2002 et la loi constitutionnelle modifiant le titre XV de la Constitution (Constitution européenne) en 2005.
Affecté par des problèmes de santé, il décide de quitter la Haute Assemblée le 1er janvier 2007. Il cède son siège à Maryse Coupin, qui se désiste elle-même en faveur de Jean-Claude Danglot. Après sa démission, Yves Coquelle se retire de la vie politique. Victime d'une insuffisance cardiaque, il s'éteint le 7 avril 2015, à l'âge de soixante-quinze ans, dans sa chère ville de Rouvroy.
Elu le 23 septembre 2001
Fin de mandat le 1er janvier 2007 (démissionnaire)
Membre du Groupe communiste républicain citoyen et écologiste
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Yves COQUELLE
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