- Appartenance politique :
- Membre du Groupe Union Centriste
- État civil :
- Né le 27 octobre 1921
Décédé le 17 septembre 1989 - Profession :
- Journaliste
- Département :
- Jura
-
Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
BRANTUS (Pierre)
Né le 27 octobre 1921 à Dijon (Côte d'Or)
Décédé le 17 septembre 1989 à Dijon (Côte d'Or)
Sénateur du Jura de 1983 à 1989
Pierre Brantus naît quelques années après la Première Guerre mondiale, au coeur de la Bourgogne. Fils d'un modeste fonctionnaire, il commence sa vie professionnelle en 1941, comme adjoint auprès d'un ingénieur chargé des restrictions d'électricité en Côte d'Or. Refusant la défaite, il entre dans la Résistance. Il distribue d'abord des tracts et des journaux clandestins, puis passe à la fabrication de fausses cartes et enfin à la fourniture de renseignements, dans le cadre des réseaux « Buckmaster » qui dépendent du Special operations executive (SOE) britannique. Pierre Brantus échappe de peu à une arrestation par la Gestapo et reste engagé dans l'action clandestine jusqu'à la Libération. Il participe notamment à la prise de la citadelle de Langres, en Haute-Marne, en 1944. Vice-président du Comité régional de la Libération, il travaille auprès de l'ancien député socialiste Jean Bouhey, nommé commissaire de la République pour la Bourgogne et la Franche-Comté, puis de Jean Mairey. En 1945, Pierre Brantus entre au cabinet du ministre socialiste de l'Intérieur. Un an plus tard, il prend la direction du journal La Bourgogne républicaine, qu'avait fondé Jean Bouhey sous le Front populaire. Le titre s'était sabordé en 1940 plutôt que de subir le contrôle des autorités allemandes.
L'ancien résistant poursuit dès lors une carrière d'homme de presse. Il s'associe à de petits actionnaires pour racheter Le Comtois et La République, qui paraissaient en Franche-Comté, et créer la Société des Presses nouvelles de l'Est. Cette entreprise couvre 5 départements, entre Bourgogne et Franche-Comté. Pierre Brantus rebaptise en outre La Bourgogne républicaine, qui devient Les Dépêches. Il assume des responsabilités au sein du syndicat national de la presse quotidienne régionale à partir de 1952, comme trésorier-adjoint puis trésorier. Le début des années 1970 marque une nouvelle étape dans sa vie professionnelle avec la cession de la Société des presses nouvelles à L'Est républicain et des Dépêches au groupe « Progrès de Lyon ». Il n'abandonne pas pour autant le monde de l'écrit et prend la présidence de la Société des imprimeries et papeteries de l'Est.
Des liens amicaux unissent Pierre Brantus et le docteur Boiteux, médecin à Dijon mais conseiller général du Jura. Lorsque le docteur Boiteux démissionne pour raisons de santé, en 1972, Pierre Brantus brigue sa succession dans le canton de Montmirey-le-Château. Ce canton est le plus septentrional du Jura et n'est donc guère éloigné de Dijon. Une majorité d'électeurs s'y prononce en faveur de Pierre Brantus au deuxième tour le 17 décembre 1972, et le patron de presse rejoint l'Assemblée départementale, à Lons-le-Saunier. Rapporteur du budget en 1973, puis réélu conseiller général dès le 1er tour en 1974, il accède à la vice-présidence de l'Assemblée départementale en 1979. En 1980, il s'installe dans le fauteuil de président du Conseil général du Jura. C'est en cette qualité qu'il intervient en faveur de la construction d'une autoroute entre Dole et Bourg-en-Bresse, et prend l'initiative de lancer la construction d'un nouvel hôtel du département. Centriste de tempérament, Pierre Brantus appartient au Centre des démocrates sociaux (CDS) depuis la fin des années 1970. Bien qu'élu local, il se montre réservé et prudent face aux lois de décentralisation de 1982-1983.
Sa candidature aux élections sénatoriales du 25 septembre 1983 s'inscrit dans la continuité de ses mandats locaux. Il conduit une liste « d'Union des Républicains pour le Sénat » et voit une majorité de grands électeurs se porter sur son nom dès le premier tour. Il y obtient 688 voix sur 949, soit à peine 19 de moins que son colistier, le sénateur sortant Pierre Jeambrun.
Pierre Brantus s'inscrit au groupe de l'Union des centristes et démocrates de progrès (UCDP) et lui reste fidèle jusqu'en 1989. Il siège à la commission des lois, puis, à partir de l'automne 1987, à la commission des affaires culturelles du Sénat. Il est en outre élu juge titulaire à la Haute Cour de justice et est nommé membre du Haut conseil du secteur public en mai 1986. Au sein de la Haute assemblée, Pierre Brantus se distingue d'abord par son engagement en faveur de la liberté de la presse. Il reconnaît certes, lors de la discussion du projet de loi visant à limiter la concentration et à assurer la transparence et le pluralisme des entreprises de presse, que celles-ci « ne peuvent être considérées comme des entreprises commerciales ordinaires » et qu'« il n'est nullement interdit à un gouvernement de déposer un projet de loi » à leur sujet. Mais c'est pour mieux rappeler ensuite que toute réforme de la législation sur la presse « est a priori, aux yeux de l'opinion, entachée de suspicion ». Or, il juge que le texte du Gouvernement, s'il était adopté en l'état, accoucherait d'« une législation imprécise [...], aventureuse [et] inadéquate ». Il souligne en particulier que certaines dispositions risquent d'en être en partie censurées par le Conseil constitutionnel (séance du 24 mai 1984). Il s'oppose également au projet de loi sur la limitation du cumul des mandats et des fonctions électives, observant que ce texte « est incomplet, que ses imperfections sont évidentes et que son opportunité est contestable à l'approche d'une consultation électorale d'importance nationale » (17 décembre 1985). Après la victoire du Rassemblement pour la République (RPR) et de l'Union pour la démocratie française (UDF) aux législatives du 16 mars 1986, Pierre Brantus soutient l'action du gouvernement Chirac. Il est chargé par ses collègues centristes du Sénat d'exprimer leur soutien au projet de loi relatif à la lutte contre la criminalité et la délinquance (24 juillet 1986). Pierre Brantus est en outre rapporteur pour avis du budget de l'enseignement supérieur pour 1987, 1988 et 1989. Sa clarté dans l'exposition et sa pondération lui valent l'estime de beaucoup au Palais du Luxembourg. Pierre Brantus se prononce en faveur de la création du Revenu minimum d'insertion (RMI), le 27 novembre 1988. C'est sur la version du projet de loi amendée par le Sénat qu'il prend position : lors de ce même scrutin, les élus de gauche, attachés à la version du Gouvernement, préfèrent s'abstenir.
Pierre Brantus est emporté par la maladie, à la fin de l'été 1989, au lendemain du décès de Charles Laurent-Thouverey, ancien sénateur du Jura. Pierre Brantus était commandeur dans l'ordre de la Légion d'honneur et avait été décoré de la Croix de guerre, ainsi que de la médaille de la Résistance avec rosette. Un hommage est rendu à l'ancien sénateur du Jura lors de la séance publique du 24 octobre 1989, au Palais du Luxembourg. Jean-Michel Baylet salue alors, au nom du Gouvernement, la mémoire d'un « homme de dialogue très sensible aux règles de la courtoisie tout en étant ferme et sans complaisance », qui était aussi « un homme de coeur, amateur d'art ».
Elu le 25 septembre 1983
Fin de mandat le 17 septembre 1989 (décédé)
Membre du Groupe Union Centriste
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Pierre BRANTUS
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