Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union pour la Nouvelle République
État civil :
Né le 1er janvier 1930
Décédé le 18 mars 2018
Département :
Côte française des Somalis
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République


BARKAT-GOURAD (Hamadou)

Né le 1er janvier 1930 à Tew'o (Côte française des Somalis)

Décédé le 18 mars 2018 à Paris

Sénateur de la Côte française des Somalis de 1965 à 1967 puis du Territoire français des Afars et des Issas de 1967 à 1980

Hamadou Barkat-Gourad voit le jour le 1er janvier 1930 à Tew'o, dans la région de Dikhil, sur la Côte française des Somalis. Après avoir exercé la profession de mécanicien, il s'engage en politique. Il est élu en juin 1957 à l'Assemblée territoriale de la Côte française des Somalis comme représentant de la région de Dikhil-Ali Sabieh. Après le référendum de septembre 1958, qui aboutit au maintien de la souveraineté française sur le territoire, en faveur duquel il a lui-même fait campagne, il est réélu à l'Assemblée territoriale en novembre 1958. Il conserve ensuite ce mandat en 1963 et 1967.

Membre de l'Union démocratique Afar, il est ministre de l'Enseignement, des Sports et de la Jeunesse de juin 1960 à novembre 1963 dans le gouvernement de la Côte française des Somalis dirigé par Ali Aref Bourhan. Puis en novembre 1963 il devient ministre de la Santé publique et des affaires sociales et conserve ce portefeuille jusqu'au 26 septembre 1965.

À cette date, il se présente aux élections sénatoriales. Admirateur du général de Gaulle et ardent partisan du maintien de la Côte française des Somalis dans le giron de la France, il se présente sous l'étiquette de l'Union pour la nouvelle République (UNR) et l'emporte contre Abdallah Mohamed Kamil. Il conserve ensuite son siège sénatorial aux élections du 22 septembre 1974, se présentant sous les couleurs de l'Union des démocrates pour la République (UDR).

Au Palais du Luxembourg, il siège au sein des différents groupes gaullistes successifs, l'UNR (1965-1967), l'UD-Ve République (1967-1968), l'UDR (1968-1976) et le RPR (1976-1980).

Membre de la commission des affaires sociales, il n'intervient que rarement en séance publique et toujours à propos de son territoire. Ainsi, en décembre 1966, apporte-t-il son soutien au projet de loi organisant une consultation de la population de la Côte française des Somalis invitée à choisir « entre son maintien dans l'ensemble français avec un statut renouvelé ou la rupture de ses liens avec la République française1 ». De son côté, il déclare : « Je souhaite de tout coeur que mes compatriotes choisissent, à une très large majorité de demeurer dans la République française2. » De fait, le référendum du 19 mars 1967 confirme le maintien de la souveraineté française sur la Côte française des Somalis. En juin 1967, H. Barkat-Gourad dépose ensuite un amendement au projet de loi relatif à l'organisation du Territoire français des Afars et des Issas visant à remplacer la nouvelle appellation de l'ancienne Côte française des Somalis par l'appellation « Territoire françaises des Afars » mais il n'obtient pas gain de cause.

Puis il dépose, en mai 1972, un amendement au projet de loi sur l'état civil dans son territoire électif, tendant à porter de un à deux mois le délai nécessaire pour déclarer les naissances et les décès, justifiant cette disposition par l'éloignement des nomades d'un centre administratif dans le territoire des Mars et des Issas.

Lui-même membre de la Chambre des députés du Territoire français des Afars et des Issas, il appelle en novembre 1972 ses collègues à voter un texte augmentant le nombre des membres de cette assemblée. Il voit en effet dans ce projet de loi un moyen d'« accentuer la représentativité de la chambre des députés locale». Après le rejet du texte en première lecture, il prend de nouveau la parole en décembre 1972 lors de la deuxième lecture pour tenter de convaincre le Sénat de sa nécessité : il l'estime indispensable pour s'adapter à l'augmentation considérable du nombre des électeurs et permettre « de faire participer les tribus de l'intérieur à la vie du territoire4 ». Et de comparer la situation de son territoire avec celle des Comores : « Refuser par la voie législative au territoire des Afars et des Issas une réforme que la Chambre des Comores peut accomplir elle-même grâce à votre libéralisme, ce serait s'enfermer dans un inexplicable illogisme5 », déclare-t-il à cette occasion.

Sa dernière intervention en séance publique au Sénat a lieu en novembre 1974. Il souhaite alors éviter que la consultation organisée en décembre suivant aux Comores sur l'indépendance de cet archipel ne soit « invoquée comme précédent6 » pour en imposer une similaire à son propre territoire. Il juge en effet que « le destin français du Territoire français des Afars et des Issas a été scellé en 19677. »

Au Sénat, il approuve la loi portant création et organisation des régions en 1972, la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en 1973, la loi fixant à dix-huit ans l'âge de la majorité en 1974, la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse en 1974 et la loi portant réforme du divorce en 1975. Il ne prend en revanche pas part en 1967 au vote de la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances.

Après la proclamation de l'indépendance de Djibouti le 27 juin 1977, suivant la victoire du « oui » au référendum du 8 mai précédent, H. Barkat-Gourad est nommé ministre de la Santé. Il devient Premier ministre de la République de Djibouti le 2 octobre 1978 tout en obtenant le portefeuille ministériel des Affaires portuaires. Il se démet de son mandat de sénateur français 1er juillet 1980.

Constamment reconduit par le premier président de la République Hassan Gouled Aptidon (1977-1999) puis par son successeur Ismaïl Omar Guelleh, H. Barkat-Gourad dirige le gouvernement djiboutien pendant plus de vingt-deux ans, jusqu'au 7 mars 2001. À cette date, il remet sa démission à I. O. Gelleh en raison de problèmes de santé.

Retiré de la vie politique, il est alors nommé ambassadeur de la République de Djibouti près du Saint-Siège. Il s'éteint le 18 mars 2018 à Paris, à l'âge de quatre-vingt-huit ans. Ses obsèques ont lieu à Djibouti quatre jours plus tard. Il était chevalier de l'ordre national du Mérite et chevalier du Nichan el Anouar.

1 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 14 décembre 1966, p. 2460.

2 : Ibid.

3 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 9 novembre 1972, p. 2005.

4 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 15 décembre 1972, p. 3167.

5 : Ibid.

6 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 14 novembre 1974, p. 1729.

7 : Ibid.

Sources

Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.

Who's Who in France (plusieurs éditions).

Bibliographie

Dubois (Colette), Djibouti, 1888-1967. Héritage ou frustration, Paris, L'Harmattan, 1997.

Oberlé (Philippe) et Hugot (Pierre), Histoire de Djibouti. Des origines à la République, Paris, Présence africaine, 1985.

Elu le 26 septembre 1965
Réélu le 22 septembre 1974
Fin de mandat le 30 juin 1980 (démissionnaire)

Membre de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe de l'Union pour la Nouvelle République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Hamadou BARKAT-GOURAT

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