Appartenance politique :
Membre du Groupe de l'Union des Démocrates pour la République
État civil :
Né le 31 mai 1922
Décédé le 21 avril 1984
Profession :
Administrateur Civil
Département :
Territoire de Belfort
Vème République

Ancien sénateur de la Ve République


Ve République  (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)

Ve République

BAILLY (Jean-Marie)

Né le 31 mai 1922 à Saint-Germain-le-Châtelet (Territoire de Belfort)

Décédé le 21 avril 1984 à Paris

Député du Territoire de Belfort de 1962 à 1969

Secrétaire d'Etat auptès du ministre de l'Economie et des Finances du 22 juin au 3 juillet 1969

Secrétaire d'Etat au Commerce du 3 juillet 1969 au 5 juillet 1972

Sénateur du Territoire-de-Belfort en 1971

Jean-Marie Bailly grandit au sein d'une famille modeste, installée depuis plusieurs générations dans la région belfortaine. Il est le neuvième garçon d'une fratrie de onze. L'avancée des troupes allemandes l'amène à quitter le nord-est de la France en 1940. Il gagne alors Lyon, où il poursuit ses études de droit jusqu'à la licence. Il est alors reçu au concours de rédacteur au ministère des Finances. Il entre à l'Ecole nationale d'Administration (ENA) par la voie interne en 1953. Parmi ses camarades de la promotion Albert Thomas (1955) se trouvent deux futurs ministres : Jean François-Poncet et Nicole Questiaux. A sa sortie de l'ENA, Jean-Marie Bailly est nommé administrateur civil à la direction générale des douanes et impôts indirects du ministère des Finances. En janvier 1959, il devient chargé de mission auprès de la présidence de République, au secrétariat général de la Communauté. Il rejoint ensuite le cabinet de Jean Foyer, secrétaire d'Etat chargé des relations avec la Communauté, puis ministre de la Coopération. Candidat sous l'étiquette de l'Union pour la nouvelle République (UNR) aux législatives de novembre 1962 dans la deuxième circonscription du Territoire-de-Belfort, qui comprend sa commune natale, Jean-Marie Bailly bat notamment le sortant du Mouvement républicain populaire (MRP) Henry Dorey et est élu député. Il siège à la commission des finances de l'Assemblée nationale, qui en fait son rapporteur pour le budget de l'Industrie de 1962 à 1969. Il se montre alors soucieux de la reconversion des régions minières ou vouées à la sidérurgie et insiste également sur la nécessité, pour la France, de diversifier ses sources d'approvisionnement en pétrole. Réélu en 1967 puis en 1968, l'élu belfortain, sans faire partie des « gaullistes de gauche », se distingue par une sensibilité progressiste. Lors de la formation du gouvernement Chaban-Delmas, il est nommé secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances, puis secrétaire d'Etat au Commerce. Il abandonne alors son mandat de député en faveur de son suppléant Paul Robert, maire de Rougemont-le-Château.

Le secrétaire d'Etat au Commerce change progressivement de « base électorale » au sein du Territoire-de-Belfort. Implanté à l'origine dans la partie rurale du département, il a quitté son siège de conseiller général de Delle, conquis en 1962, pour représenter le canton de Belfort-est à l'Assemblée départementale à partir de 1967. En mars 1970, ses collègues le portent à la présidence du Conseil général de Belfort. En septembre 1971, Jean-Marie Bailly défait la majorité de gauche sortante et accède à la mairie de Belfort. Il conserve ce mandat pendant trois ans seulement, mais donne l'impulsion à de nombreux projets d'urbanisme, qu'il s'agisse de la rénovation de la vieille ville ou de la reconstruction du pont Clemenceau.

L'apogée de la carrière politique de Jean-Marie Bailly se situe à l'automne 1971. Secrétaire d'Etat, président de conseil général et maire de Belfort depuis quelques jours à peine, il décide de se porter candidat à l'élection sénatoriale du 26 septembre 1971. Son département ne désigne qu'un seul membre de la Haute assemblée : il s'agit depuis 1949 du socialiste Marcel Boulangé. Jean-Marie Bailly est sans doute convaincu qu'il est le seul à pouvoir gagner ce siège pour la majorité. Il devance en effet le sortant socialiste au premier tour de scrutin (142 voix contre 120), avant de s'imposer au second grâce au soutien de 154 grands électeurs sur 297. La question se pose dès lors de savoir si le « Belfortiche » comme le Canard enchaîné l'a surnommé en référence à ses succès électoraux, démissionnera du Gouvernement pour siéger au Palais du Luxembourg. C'est le choix contraire qu'il effectue finalement en novembre 1971. La presse ne manque pas de s'étonner de cette situation qui voit un même homme « remplacé » sur les bancs des deux Chambres : à l'Assemblée nationale, par Paul Robert et au Sénat par Bernard Talon, maire de Courcelles.

En juillet 1972, le maire de Belfort ne retrouve pas son portefeuille dans le gouvernement de Pierre Messmer. Au bilan ministériel de Jean-Marie Bailly figurent notamment ses initiatives en faveur de la déspécialisation des baux commerciaux et pour l'amélioration des pensions de retraite des commerçants. L'élu belfortain se prépare dès son départ du Gouvernement aux élections législatives de mars 1973. Sa candidature dans la deuxième circonscription du Territoire-de-Belfort, qu'il représenta au Palais-Bourbon de 1962 à 1969, tient pourtant du paradoxe, puisque la ville de Belfort se situe dans la première circonscription. Investi par l'Union des républicains de progrès, qui rassemble gaullistes de l'Union des démocrates pour la République (UDR) et giscardiens des Républicains indépendants le temps d'une élection, Jean-Marie Bailly est mis en difficulté dès le premier tour par Raymond Forni, le jeune avocat que lui oppose le Parti socialiste. Ce dernier l'emporte sur l'ancien secrétaire d'Etat en obtenant 55,2% des suffrages exprimés au second tour.

Privé de mandat parlementaire, Jean-Marie Bailly connaît alors une série d'échecs qui semble offrir un écho inversé à ses succès des années 1960. En décembre 1974, il démissionne de la mairie de Belfort à la suite d'une affaire pourtant anodine et perd la présidence du Conseil général en mars 1976. Il n'est pas réélu conseiller municipal de Belfort en 1977 et abandonne son dernier mandat, celui de conseiller général de Belfort-est, deux ans plus tard. Nommé Président des Houillères du bassin du Centre et du Midi dans les dernières semaines de la présidence de Georges Pompidou, il quitte ses fonctions en 1979. A 57 ans, Jean-Marie Bailly regagne le ministère des Finances en qualité d'administrateur civil de première classe, avant d'être nommé conseiller-maître en service extraordinaire à la Cour des comptes en 1980. C'est à cette date qu'a lieu l'élection sénatoriale au cours de laquelle Bernard Talon, qui remplace Jean-Marie Bailly au Palais du Luxembourg depuis 1971, remet son mandat en jeu. Le sortant gaulliste est très nettement battu par l'ancien député socialiste Michel Dreyfus-Schmidt dès le premier tour (78 voix contre 209, pour 324 suffrages exprimés), confirmant le caractère exceptionnel de la victoire emportée par Jean-Marie Bailly en 1971.

L'ancien parlementaire belfortain meurt à Paris à l'âge de 61 ans. Un titre de la presse quotidienne régionale salue alors la mémoire d'un « personnage politique haut en couleurs, d'un gagnant qui durant dix ans ne cessa d'accumuler les victoires et les mandats, avant de retomber dans l'anonymat le plus complet ».

Elu le 26 septembre 1971
Fin de mandat le 2 novembre 1971 (démissionnaire)

Secrétaire d'État

Membre du Groupe de l'Union des Démocrates pour la République

Extrait de la table nominative

Résumé de l'ensemble des travaux parlementaires
de Jean BAILLY

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