- État civil :
- Né le 16 août 1913
Décédé le 16 août 1999
Ancien sénateur de la Communauté
Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 16 mars 1961
Sénat de la République francaise
Aucun groupe
Membre de la commission de l' enseignement supérieur et relations
culturelles
Ve République
MARTIN (Louis)
Né le 16 août 1913 à Sury-le-Comtal (Loire)
Décédé le 16 août 1999 à Sury-le-Comtal (Loire)
Sénateur de la Loire de 1959 à 1983
Né en 1913 à Sury-le-Comtal, vieille ville marchande de la plaine du Forez, Louis Martin entre très vite dans la vie professionnelle : avant même d'achever ses études secondaires, il s'installe en effet comme agriculteur. Jeune exploitant agricole, il milite au sein des organisations de la Jeunesse agricole catholique fondée en 1929 et devient permanent du Mouvement familial rural. Lors de la campagne de France, en 1940, il sert dans le 38e régiment d'infanterie, avant d'être fait prisonnier au cours des combats. Interné de 1940 à 1945, Louis Martin passe notamment huit mois dans les deux camps de représailles de Rava-Ruska en Ukraïne et de Kobierzyn en Pologne, camps destinés à accueillir les prisonniers récalcitrants ou ayant tenté de s'évader. A la Libération, Louis Martin poursuit son engagement socioprofessionnel en devenant secrétaire de la Fédération des syndicats agricoles du département de la Loire. Il est également directeur de la Caisse économique du crédit agricole de la Loire.
Sa carrière politique débute sous la IVe République : Louis Martin est tout d'abord élu conseiller général du canton de Saint-Just-Saint-Rambert en 1951, fonction à laquelle il est réélu à trois reprises jusqu'en 1982. Il devient ensuite conseiller municipal de Sury-le-Comtal en 1953 et maire de 1959 à 1965. Le destin politique national de Louis Martin coïncide avec l'avènement de la Ve République, lorsqu'il se porte candidat aux élections sénatoriales de 1959. En qualité de Républicain indépendant, il est élu en compagnie des centristes Claude Mont, Henri Desseigne et André Chazalon. Sollicitant le renouvellement de son mandat en 1965 et 1974, il reçoit à deux reprises la confiance des grands électeurs de la Loire.
A son arrivée au Palais du Luxembourg, Louis Martin est rattaché au groupe des Républicains Indépendants (RI), qui devient par la suite groupe de l'Union des Républicains et des Indépendants (URI). Membre de la commission des affaires sociales de 1959 à 1963, il rejoint ensuite celle des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, dont il devient vice-président de 1971 à 1974. Il est également nommé secrétaire du Sénat de 1968 à 1971.
Ses interventions lors des débats sont nombreuses. Sénateur d'une région rurale, Louis Martin, qui est par ailleurs membre du Groupe d'études sénatorial pour l'aménagement rural, évoque à de nombreuses reprises les questions agricoles : le 28 novembre 1977, lors de la discussion du projet de loi de finances pour 1978, il critique l'implantation de lignes téléphoniques avec supports en fer, choix nuisible à l'économie montagnarde alors même que la forêt des monts du Forez peut fournir les poteaux ; le 4 juillet 1961, il défend au nom de la commission des affaires sociales, une modification du Code rural instaurant une allocation complémentaire de vieillesse pour les personnes non salariées des professions agricoles.
Un autre cheval de bataille du sénateur est la question des anciens combattants, pour laquelle il prend la parole à une dizaine de reprises, notamment lors de la discussion des projets de loi de finances. Ainsi, le 24 novembre 1964, il revendique une homogénéisation du statut d'ancien combattant (sans différencier les deux guerres mondiales), considérant que « la même carte doit donner les mêmes avantages », en particulier en matière de retraite. Le sénateur de la Loire évoque aussi les anciens d'Algérie et les Harkis, au bénéfice desquels il plaide une reconnaissance du statut d'anciens combattants. Ayant lui-même été prisonniers dans des camps de représailles durant la Seconde guerre mondiale, Louis Martin estime que ces anciens prisonniers devraient être reconnus et indemnisés comme victimes du nazisme. Enfin, au nom de la commission des affaires étrangères, il défend, le 20 novembre 1969, une série d'amendements à la convention créant un Centre européen de recherche nucléaire (CERN) pour encourager le développement de cette institution. Par la suite, Louis Martin intervient à de nombreuses reprises sur la politique française de coopération et plaide en faveur d'un engagement ambitieux de la France, notamment en Afrique ; il appelle ainsi à une augmentation des crédits de l'aide publique au développement.
Louis Martin vote la loi autorisant le Gouvernement à légiférer pour ramener la paix et la sécurité en Algérie (1960), la loi réformant les régimes matrimoniaux (1965) et la loi Neuwirth légalisant la contraception (1967). Il s'abstient lors du vote de la loi portant création et organisation des régions (1972) mais approuve la loi de décentralisation de Gaston Defferre (1982), l'abaissement de la majorité à 18 ans (1974), l'autorisation de l'interruption volontaire de grossesse (1975) et la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes (1981). En revanche, il s'oppose à la réforme du divorce (1975) et à l'abolition de la peine de mort (1981). Il vote la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage (1982).
En octobre 1983, après trois mandats sénatoriaux, Louis Martin, âgé de 70 ans, décide de ne pas solliciter le renouvellement de son mandat et se retire de la vie politique nationale.
Il décède le 16 août 1999, à l'âge de 86 ans. Il était chevalier du Mérite agricole et décoré de la Médaille des évadés.
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