- État civil :
- Né le 4 janvier 1922
Décédé le 10 septembre 2012
Ancien sénateur de la Communauté
Elu le 8 juillet 1959
Fin de mandat le 16 mars 1961
Assemblée nationale de la République francaise
Aucun groupe
Membre de la commission des traités, accords internationaux et Défense
commune
Député de l'Assemblée nationale française
Ve République
CRUCIS (Michel)
Né le 4 janvier 1922 à Trélon (Nord)
Décédé le 10 septembre 2012 à La Roche-sur-Yon (Vendée)
Député de la Vendée de 1958 à 1962
Sénateur de la Vendée de 1977 à 1995
C'est à Trélon, petite commune située près la frontière belge, que Michel Crucis, fils d'un industriel, voit le jour le 4 janvier 1922. Après avoir fréquenté le lycée Henri Wallon à Valenciennes, il fait des études de droit à Poitiers et Paris. Docteur en droit, il sort également diplômé de l'École libre des sciences politiques.
À l'occasion de son mariage en 1947 avec Anne-Marie Rochereau, la fille de l'ancien député Henri Rochereau, conseiller général et maire de Chantonnay, il s'établit en Vendée. Il ne quitte dès lors plus ce territoire. Avocat au barreau de La Roche-sur-Yon de 1948 à 1953 et conseiller juridique et fiscal à partir de 1954, il s'engage en politique en reprenant le flambeau de son beau-père à Chantonnay : il lui succède au Conseil général en 1951 puis à la mairie en 1953. Réélu à six reprises, il administre cette cité voisine du bocage vendéen jusqu'en 1995.
Il aspire également à représenter son département d'adoption au Parlement. Ses deux premières candidatures aux élections législatives sont toutefois infructueuses. Candidat sur la liste vendéenne d'Union nationale en juin 1951, il n'est en effet pas en position éligible. Puis en janvier 1956 il est quatrième sur la liste d'Union des indépendants et paysans de Vendée qui, avec 32,1 % des suffrages exprimés, ne remporte que trois sièges. C'est en novembre 1958 qu'il accède à la députation dans la première circonscription de la Vendée. Candidat du Centre national des indépendants et des paysans, il est très aisément élu au second tour avec 32 368 des 43 894 suffrages exprimés. Il était déjà arrivé nettement en tête au premier tour avec 22 167 des 48 976 suffrages exprimés contre 13 614 pour le député sortant du Mouvement républicain populaire Lionel de Tinguy du Pouët.
Au Palais Bourbon, il s'inscrit au groupe des Indépendants et paysans d'action sociale et siège à la commission des affaires étrangères. Il est également membre du Sénat de la Communauté de 1959 à 1961.
Élu d'un département rural, il se préoccupe particulièrement des prestations sociales des exploitants agricoles. Il dépose ainsi une proposition de loi en 1961 à propos de leurs assurances après avoir évoqué ce sujet en séance publique en 1959 et 1960.
Plus largement, il déplore régulièrement le « sous-développement économique persistant » de l'ouest de la France. Il dénonce notamment la hausse du nombre de jeunes ruraux au chômage, l'absence de liaisons autoroutières et les tarifs ferroviaires. Il s'inquiète aussi du manque d'établissements d'enseignement dans les départements de l'ouest, comme du coût de la vie pour les étudiants de province à Paris.
Il vote contre la loi autorisant le Gouvernement à prendre, par application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'État, à la pacification et à l'administration de l'Algérie en 1960. Il vote la motion de censure du 4 octobre 1962.
Il perd cependant son siège de député au second tour des élections législatives des 18 et 25 novembre 1962 : il ne réunit que 12 055 des 42 587 suffrages exprimés contre 24 875 voix contre pour Lionel de Tinguy du Pouët, après avoir obtenu 14 897 des 42 275 suffrages exprimés au premier tour.
Michel Crucis continue de siéger au Conseil général de la Vendée jusqu'en 1988. Il en est élu vice-président en 1969 puis président de 1970 à 1988. Également conseiller régional des Pays de la Loire de 1972 à 1986, il exerce la vice-présidence de l'assemblée régionale.
Il sollicite en outre un mandat de sénateur le 25 septembre 1977. Candidat isolé, le président du Conseil général de la Vendée est élu dès le premier tour avec 675 des 1 212 suffrages exprimés. Adhérent au Parti républicain et à l'Union pour la démocratie française, il conserve son siège le 28 septembre 1986 : avec 844 des 1 338 suffrages exprimés, il est réélu dès le premier tour, devancé par le conseiller général du Rassemblement pour la République Jacques Oudin qui réunit 883 voix.
Au Palais du Luxembourg, il s'inscrit au groupe des Républicains et indépendants. Membre de la commission des affaires sociales de 1977 à 1983, il rapporte en son nom un texte sur les régimes d'assurance maladie, invalidité et vieillesse applicables aux ministres des cultes et membres des congrégations religieuses en 1977. Il en rapporte également un autre sur les conditions d'entrée et de séjour en France des étrangers en 1979.
Il siège ensuite, de 1983 à 1995, à la commission des affaires étrangères. Au nom de cette dernière, il rapporte de nombreuses autorisations de ratifications de conventions et traités internationaux. Il est notamment rapporteur en 1985 d'un projet de loi de ratification d'un accord de coopération en matière de lutte contre la pollution de la mer du Nord par les hydrocarbures.
Il s'exprime également sur des sujets divers en séance publique. Fondateur d'une association pour la liberté de l'enseignement dans son département en 1984, il prend la défense de l'enseignement privé en 1977 et 1991. Jugeant insuffisants les crédits affectés aux routes, il regrette aussi l'enclavement de la Vendée. Il prend en outre la parole sur l'emploi de travailleurs étrangers en situation irrégulière (1981) et la protection sociale des commerçants et artisans (1982). Européen convaincu, il vote la loi constitutionnelle ajoutant à la Constitution un titre : « De l'Union européenne » en 1992 et s'exprime sur la politique européenne de la France en 1994.
Il se prononce par ailleurs pour la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes en 1980, la loi portant abolition de la peine de mort en 1981, la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions et la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage en 1982, la loi relative au revenu minimum d'insertion en 1988 ainsi que la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale en 1993.
Non candidat aux élections sénatoriales du 24 septembre 1995, il se retire de la vie publique. Il avait en effet déjà quitté le Conseil général de Vendée en octobre 1988, laissant sa présidence à l'ancien secrétaire d'État Philippe de Villiers, puis la mairie de Chantonnay en juin 1995. Officier de la Légion d'honneur et de l'ordre national du Mérite, il s'éteint le 10 septembre 2012 dans une maison de retraite de La Roche-sur-Yon, à l'âge de quatre-vingt-dix ans.
Page mise à jour le
Pour toute remarque relative à cette page, veuillez contacter : anciens-senateurs@senat.fr