- Appartenance politique :
- Groupe Socialiste
- État civil :
- Née le 12 avril 1910
Décédée le 3 avril 2018 - Profession :
- Professeur
- Département :
- Bouches-du-Rhône
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Ancien sénateur de la IVe République
Elue le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)
Ve République (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
1940-1958
RAPUZZI (Irma)
Née le 12 avril 1910 à Cadolive (Bouches-du-Rhône)
Sénateur des Bouches-du-Rhône de 1955 à 1958
Irma Rapuzzi naît le 12 avril à Cadolive, dans les Bouches-du-Rhône, d'un père mineur. Très tôt, la jeune fille montre des prédispositions pour les études et, après le brevet supérieur, entre à l'école normale d'instituteurs d'Aix-en-Provence. A la sortie, elle commence sa carrière comme institutrice de cours complémentaire et parallèlement s'engage dans la lutte syndicale.
De 1936 à 1937, elle est conseillère départementale du syndicat unique des instituteurs et institutrices. Dans le même temps elle milite activement pour la Confédération générale du travail (CGT). Irma Rapuzzi s'engage également à la Section française de l'internationale ouvrière (SFIO) avant la guerre de 1939-1940.
Mais c'est après le conflit qu'elle se lance véritablement en politique. Elue conseillère municipale de Marseille le 19 octobre 1947, elle est d'abord troisième adjointe au maire, Gaston Defferre, chargée des services financiers. Au début des années cinquante, elle est également élue au conseil général, dans le 7ème canton de Marseille.
En juin 1955, Irma Rapuzzi est élue sénateur des Bouches-du-Rhône. Elle rejoint alors le groupe parlementaire socialiste et est nommée membre de la commission de la marine et des pêches et de la commission de la reconstruction. En 1956 elle devient également membre de la commission de l'intérieur, et de la commission de la presse, de la radio et du cinéma. A partir de 1957, Irma Rapuzzi appartient en outre à la commission des finances.
Lors de son premier mandat, Irma Rapuzzi intervient surtout dans la discussion des lois de finances, notamment au sujet de la marine marchande, des travaux publics et de la jeunesse et des sports. En 1956, elle intervient même en qualité de rapporteur spécial de la commission des finances.
Irma Rapuzzi s'intéresse par ailleurs aux problèmes rencontrés par les viticulteurs, notamment l'indemnisation des calamités naturelles, comme les gelées. Elle dépose de nombreuses propositions de résolution et propositions de loi sur ce sujet.
Les 2 et 3 juin 1958, Irma Rapuzzi vote contre le projet de loi relatif aux pleins-pouvoirs et la révision constitutionnelle.
Parallèlement à sa carrière sénatoriale, Irma Rapuzzi poursuit une intense activité au niveau local : premier adjoint au maire de Marseille, Gaston Defferre, elle est le rapporteur général des budgets de la ville, et appartient à l'Association des maires des grandes villes ; elle se bat pour la construction de crèches et multiplie les initiatives pour les personnes âgées ; elle est également rapporteur du budget du département des Bouches-du-Rhône.
Ve République
RAPUZZI (Irma)
Née le 12 avril 1910 à Cadolive (Bouches-du-Rhône)
Décédée le 3 avril 2018 à Marseille (Bouches-du-Rhône)
Sénatrice des Bouches-du-Rhône de 1955 à 1989
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1940-1958)
Sous la Ve République, Irma Rapuzzi continue de jouer un important rôle politique à Marseille auprès du maire G. Defferre. Membre sans interruption du conseil municipal de la cité phocéenne de 1953 à 1989, elle est adjointe au maire chargée des finances tout au long de cette période. G. Defferre la nomme première adjointe à compter de 1977.
Son action politique locale se déploie aussi tant au conseil général des Bouches-du-Rhône qu'au conseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur. Conseillère générale du huitième (1967 - 1973), puis du septième canton de Marseille (1973 - 1985), elle est également conseillère régionale (1983 - 1986). Elle exerce par ailleurs les fonctions de rapporteure générale du budget du département et de celui de la région.
Parallèlement à ses fonctions locales, I. Rapuzzi joue un rôle de premier plan au Sénat. Elle conserve en effet jusqu'en 1989 le siège de sénatrice des Bouches-du-Rhône conquis en 1955. Elle est d'abord réélue lors des premières élections sénatoriales de la Ve République, le 26 avril 1959, la liste de la SFIO conduite par G. Defferre, où elle figure à la troisième place, obtenant trois sièges en réunissant 614 des 1 497 des suffrages exprimés. Elle est ensuite réélue à trois reprises ; le 23 septembre 1962 sur la liste de G. Defferre qui réunit 799 des 1 561 suffrages exprimés, le 26 septembre 1971, cette fois à la tête de la liste du Parti socialiste qui obtient 961 des 2 042 suffrages exprimés et enfin, le 26 septembre 1980 lorsque les grands électeurs des Bouches-du-Rhône lui accordent une dernière fois leur confiance : la liste PS qu'elle conduit remportant 1 357 des 2 270 suffrages exprimés.
Au Palais du Luxembourg, elle s'inscrit au groupe socialiste dont elle est secrétaire générale à compter de 1986. Hormis un bref passage à de la commission des lois (1977-1980), elle est membre de la commission des finances (1959-1977 et 1980-1989). Elle représente également le Sénat au sein de la commission centrale de classement des débits de tabac.
La commission des finances lui confie le rapport spécial du budget du Commissariat au Tourisme de 1963 à 1967. Elle présente aussi les rapports spéciaux sur les budgets des travaux publics et des transports (1959-1966), de l'équipement (1970-1971) et des transports terrestres (1971-1988). Elle est aussi rapporteuse pour avis des projets de loi sur le versement destiné aux transports en commun en 1973 et 1975, sujet auquel elle est sensible en sa qualité de vice-présidente de la Régie autonome des transports de la ville de Marseille. Elle intervient en séance publique à propos de la suppression du tarif « quart de place » accordé aux militaires voyageant en train (1965) ou des travaux des métros de Marseille et de Lyon (1970).
Administratrice du Port autonome de Marseille, elle rapporte le projet de loi sur les ports maritimes autonomes en 1965 puis le budget des ports maritimes de 1971 à 1976. Elle dépose en 1962 une proposition de loi concernant les inscrits maritimes relevant de l'établissement national des invalides de la marine marchande.
Plus largement, tous les sujets concernant la cité phocéenne et les Bouches-du-Rhône retiennent son attention au Sénat. Elle se préoccupe notamment de la situation des rapatriés d'Algérie, très nombreux à s'être établis dans département, plaidant pour l'octroi d'aides supplémentaires en leur faveur. Elle prend aussi la défense des agriculteurs de sa région, victimes de la concurrence des autres exploitants méditerranéens. Elle s'inquiète souvent du taux de chômage élevé à Marseille et dans les Bouches-du-Rhône.
À l'instar de son mentor G. Defferre, elle défend également les collectivités locales. Chargée des finances à la mairie de Marseille, elle plaide pour une meilleure répartition des charges entre ces collectivités et l'État. Au cours de la discussion du budget en 1977, elle souligne par exemple que les dépenses d'intérêt général qui devraient incomber à l'État représentent plus de la moitié du budget de fonctionnement de la cité phocéenne.
Cette ancienne enseignante conserve en outre une affection particulière pour les problèmes de l'éducation et de la jeunesse, rapportant le budget de l'Éducation nationale de 1967 à 1969 et le projet de loi d'orientation de l'enseignement supérieur en 1968.
Lors de scrutins publics, elle approuve la loi autorisant le Gouvernement à prendre, en application de l'article 38 de la Constitution, certaines mesures relatives au maintien de l'ordre, à la sauvegarde de l'État, à la pacification et à l'administration de l'Algérie (1960), la loi portant réforme des régimes matrimoniaux (1965), la loi Neuwirth relative à la régulation des naissances (1967), la loi fixant à dix-huit ans l'âge de la majorité (1974), la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse (1974), la loi portant réforme du divorce (1975), la loi portant abolition de la peine de mort (1981) ainsi que la loi relative aux prestations de vieillesse, d'invalidité et de veuvage (1982). Elle vote en revanche contre la loi portant création et organisation des Régions (1972) et la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes (1980). Elle s'abstient sur la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat (1973), la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions (1982) et la loi relative au revenu minimum d'insertion (1988).
Ne se représentant pas aux élections sénatoriales du 24 septembre 1989, Irma Rapuzzi quitte la Haute Assemblée trente-quatre ans après y avoir été élue, ce qui en fait la femme à y avoir siégé le plus longtemps. Elle se retire alors de la vie politique, ayant déjà renoncé à solliciter le renouvellement de son mandat de conseillère municipale en mars 1989, trois ans après la mort de G. Defferre et quarante-sept ans après avoir fait son entrée au conseil municipal marseillais.
Elle s'éteint le 3 avril 2018 dans sa maison du quartier des Camoins, à Marseille, à quelques jours de son cent-huitième anniversaire. Elle était chevalier de la Légion d'honneur.
Sources
Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur ; tableau des élections.
Who's who in France (plusieurs éditions).
Bibliographie
Travaux sur Irma Rapuzzi
Leidet (Gérard) et Oliversi (Antoine), « Irma Rapuzzi », dans Le Maitron. Dictionnaire biographique ouvrier du mouvement social : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article128120&id_mot=18, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 6 avril 2019.
Dossier d'histoire sur le site internet du Sénat, « Les femmes et le pouvoir », https://www.senat.fr/evenement/archives/D35/rapuzzi.html.
Travaux sur la vie politique marseillaise
Ollivier (Anne-Laure), « Notabilité et modernité politique. Le cas de Gaston Defferre, 1944-1986 », Histoire@Politique, n° 25, janvier-avril 2015 [en ligne, www.histoire-politique.fr].
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Irma RAPUZZI
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