- Appartenance politique :
- Groupe des Républicains Indépendants
- État civil :
- Né le 1er juillet 1890
Décédé le 24 février 1985 - Profession :
- Professeur de Médecine
- Département :
- Gironde
Elu le 19 juin 1955
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Elu(e) sénateur de la cinquième République)
1940-1958 (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
Ve République (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
1889-1940
PORTMANN (GEORGES), né le 1er juillet 1890 à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie).
Sénateur de la Gironde de 1933 à 1941.
Bien qu'issu d'une famille alliant l'Alsace à la Savoie, c'est à Bordeaux que Georges Portmann effectua ses études et édifia sa carrière universitaire et politique.
Docteur en médecine en 1913, et, la même année, sorti premier de l'Ecole du service de santé de la marine et des colonies, il est embarqué, à la mobilisation de 1914, sur le croiseur Edgar-Quinet, en qualité de médecin de 2e classe de la Marine.
Participant à la retraite d'Albanie, il lutta inlassablement avec des moyens de fortune contre les graves épidémies qui affectaient les armées alliées, dont le typhus exanthématique qu'il finit par contracter lui-même. Son dévouement conduisit le ministre de la Marine à lui conférer le grade de chevalier de la Légion d'honneur et à le citer à l'ordre du jour.
Les séquelles de cette maladie qui faillit l'emporter le rendant inapte à faire campagne, il est affecté à la mission navale en Grèce, où son courage et sa conscience professionnelle lui valent une nouvelle citation élogieuse à la suite des émeutes d'Athènes au cours desquelles, capturé par les insurgés alors qu'il soignait les blessés, il échappe par miracle à la fusillade.
Attaché en 1917 à la légation de France en Grèce, il est chargé de la propagande universitaire et scientifique, s'employant activement à faire éliminer de la faculté les éléments germanophiles et posant les jalons d'une profonde influence culturelle française : création d'un journal médical franco-hellénique et fondation à Athènes d'une annexe de la Société biologique de Paris, d'un Institut Pasteur, d'un hôpital français et d'une bibliothèque. Ainsi se dessinait déjà l'une des passions autour de laquelle s'orienteront ses multiples activités : le rayonnement de la France à l'étranger.
Ces brillants états de service devaient être sanctionnés de la croix de guerre avec palme et étoile et, en 1926, du grade d'officier de la Légion d'honneur. Rentré en France en 1919, Georges Portmann quitte la marine pour préparer les concours, dont il franchit toutes les étapes avec succès jusqu'à l'agrégation, brillamment passé en 1923. Trois ans plus tard il succède à son maître, le professeur Moure, dans la chaire magistrale de clinique oto-rhino-laryngologique de l'université de Bordeaux.
Il partage désormais son temps entre l'enseignement, les recherches scientifiques et des missions, dont il est chargé dans le monde entier. C'est ainsi qu'il sera le premier professeur français envoyé en Russie soviétique, enseignera régulièrement à Washington et Los Angeles, prononcera d'innombrables conférences, représentera la France à un grand nombre de congrès et sera appelé en consultation par les plus hautes personnalités mondiales : famille royale d'Espagne, reine d'Egypte, famille royale d'Albanie, etc..., et même le chancelier Hitler, qu'il refusera d'examiner car il pressentait déjà la menace que le Führer représentait pour la paix. Parallèlement, la réputation de Georges Portmann amenait à Bordeaux l'élite de la médecine étrangère. Dès 1925, le premier en France, il organisa un enseignement en langue anglaise qui attirera vers notre pays les médecins américains, ne fréquentant jusque-là que les cliniques de Vienne et Berlin. Ses élèves, que l'on retrouve sur tous les continents, ont voué à leur maître une telle reconnaissance qu'ils ont fondé la «Georges Portmann's Alumni Association », qui publiait son journal et tenait chaque année un congrès, constituant ainsi des foyers francophiles particulièrement vivaces.
Mettant également sa plume au service de la médecine française, il publie de nombreux ouvrages scientifiques et d'innombrables articles dans des revues et journaux de toutes nationalités. Il décrit, notamment, ses méthodes chirurgicales, dont certaines, telles celles pratiquées pour la guérison des vertiges ou le traitement des cancers de la face et du larynx, sont adoptées dans la plupart des pays étrangers.
Cette audience internationale l'appelle à devenir membre de nombreuses académies et sociétés médicales françaises et étrangères.
Son activité scientifique inlassable ménageant à Georges Portmann des contacts à l'échelon le plus élevé, à l'intérieur comme à l'extérieur, devait inévitablement le conduire à s'intéresser aux affaires publiques.
Aussi, lorsqu'en 1932 le mandat des sénateurs de la Gironde est soumis à renouvellement il décide de solliciter la confiance des électeurs. C'était une tentative apparemment audacieuse pour un homme qui n'avait jamais encore affronté le suffrage universel. Elle fut cependant couronnée de succès puisqu'il fut élu en deuxième position sur les treize candidats aux cinq sièges à pourvoir.
Entré en fonctions en qualité de secrétaire d'âge, car il était alors l'un des plus jeunes sénateurs, il prend immédiatement une part active aux travaux parlementaires, contrairement à la plupart de ses collègues nouvellement admis au Palais du Luxembourg.
La diversité de son action parlementaire est illustrée par son appartenance à la plupart des grandes commissions : enseignement, marine, commerce, agriculture, affaires étrangères, finances. Rapporteur des budgets de l'Imprimerie nationale, puis du Commerce, il intervient en séance publique sur les questions les plus variées.
Fermement attaché à la terre girondine, il défend vigoureusement la cause des viticulteurs en interpellant le gouvernement à plusieurs reprises et en multipliant ses efforts pour faciliter les exportations ou aider les victimes de calamités atmosphériques. Sur le plan social, il propose l'institution d'une retraite pour les vieux travailleurs et la création d'un livret de capacité civile des femmes, il tente d'améliorer la situation des assurés sociaux, des accidentés du travail et des familles nombreuses.
Dès l'ouverture du second conflit mondial, il effectue plusieurs inspections sur le front qui le conduisent à interpeller le gouvernement sur le manque de ressources du service de santé militaire.
Orateur captivant parce que percutant, persuasif parce que parlant toujours sans notes avec une énergique conviction et appliquant à la politique les leçons de ses découvertes et de ses randonnées à travers le globe, Georges Portmann laisse percer dans son éloquence la rigueur, la précision et la rapidité du chirurgien.
Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Jean Jolly (1960/1977)
1940-1958
PORTMANN (Georges)
Né le 1er juillet 1890 à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie)
Décédé le 24 février 1985 à Bordeaux (Gironde)
Sénateur de la Gironde de 1933 à 1941 et de 1955 à 1958
(Voir première partie de la biographie dans le Dictionnaire des parlementaires français 1889-1940, tome VII, p. 2734)
Après avoir voté les pleins pouvoirs au maréchal Pétain le 10 juillet 1940, Georges Portmann est nommé membre de la commission d'armistice de Wiesbaden durant l'été 1940. Il devient par ailleurs secrétaire général à l'Information à partir du 4 janvier 1941. Il démissionne de son poste le 28 février de la même année mais garde cependant des contacts avec ses anciens subordonnés. Il entre dans la Résistance et prend le pseudonyme de Perrault. Il est chargé par le général de Bénouville, dit Barrès, chef du service des relations extérieures, d'organiser un service de renseignements politiques et de presse. Opérationnel à partir de février 1943, ce service est implanté à Paris ainsi qu'à Vichy. Il centralise des informations provenant à la fois de l'ambassade d'Allemagne, du Cabinet Laval et des différents ministères qui, après analyses, sont transmises à Alger. Georges Portmann vient lui-même chaque semaine de Bordeaux à Paris jusqu'en août 1944 afin d'assurer la transmission des renseignements. Ses activités dans la Résistance ne se limitent toutefois pas à cette action d'envergure. Maire de Sainte-Eulalie depuis 1938, Georges Portmann profite de sa fonction pour donner des cartes d'alimentation à tous ceux qui ne peuvent en obtenir et pour falsifier les listes de recensement afin d'éviter à ses administrés un départ pour l'Allemagne. Enfin, ayant gardé ses activités de professeur de médecine à l'hôpital de Bordeaux, Georges Portmann cache des juifs dans son service pour leur permettre d'échapper à la déportation.
En dépit des services rendus au sein de la Résistance, Georges Portmann est suspendu de ses fonctions de professeur de médecine à la Libération. Il est finalement acquitté par la Haute Cour de justice le 27 février 1946 et réintègre son service. Il consacre alors l'essentiel de son temps à son activité médicale et donne un cycle de conférences aux Etats-Unis en 1950. La politique locale est également une priorité : comme maire de Sainte-Eulalie et comme président de l'Alliance démocratique et radicale de la Gironde. Aux élections législatives de juin 1951, il ne se présente pas mais soutient la candidature de Jacques Chaban-Delmas. En novembre 1953, Georges Portmann est élevé à la dignité de grand officier de la Légion d'honneur. Il est ainsi définitivement réhabilité pour son action pendant la guerre.
Aux élections du Conseil de la République du 19 juin 1955, Georges Portmann se porte candidat sur sa propre liste de Défense des intérêts girondins et est élu avec 358 voix sur 1738 suffrages exprimés.
A son retour à la Haute Assemblée, il est nommé membre titulaire de la commission de l'éducation nationale ainsi que de la commission de la famille, membre suppléant de la commission des affaires étrangères et enfin membre titulaire de la commission de coordination permanente de la recherche scientifique et du progrès technique (1955 à 1958).
Sénateur actif, Georges Portmann dépose un grand nombre de textes. Sa proposition de résolution du 13 mars 1956, notamment, encourage le gouvernement à produire un projet de loi portant sur l'exemption fiscale des aides privées à la recherche scientifique. Il dépose de même, le 4 mai 1956, une proposition de résolution incitant le gouvernement à rétablir le ministère de la Santé publique. En qualité de rapporteur de la commission de l'éducation nationale, il rend compte du fonctionnement de l'école préparatoire de médecine et de pharmacie de Dakar et propose au gouvernement de doter l'école d'un statut organique dans le cadre du décret du 10 février 1955. Il intervient en outre très fréquemment dans les discussions et notamment à propos des questions de santé publique, de recherche ou de finance.
A partir de juin 1956, Georges Portmann est d'ailleurs nommé membre titulaire de la commission des finances, de la commission des boissons ainsi que de la commission de coordination pour l'examen des problèmes intéressant les affaires d'Indochine (1956, 1957, 1958). Il est l'auteur d'un rapport au nom de la commission des affaires étrangères sur un thème qui lui tient particulièrement à coeur : la diffusion de la presse et du livre français à l'étranger. Les difficultés rencontrées dans ce domaine mettent, selon lui, en péril le rayonnement français à l'étranger et l'expansion économique de la nation.
Il pose plusieurs questions orales dont une au ministre de l'Agriculture portant sur la défense de la renommée du vin français à l'étranger et une autre au secrétaire d'Etat à la Santé publique afin favoriser les campagnes de vaccinations. Il demande par ailleurs qu'un laboratoire national de la Santé publique soit crée. Il prend enfin part à de nombreuses discussions et participe aux débats sur le projet de loi de finances pour 1957 en qualité de rapporteur spécial.
L'année 1957 est marquée par un drame personnel pour Georges Portmann ; son fils puîné est tué en Algérie alors qu'il était officier d'action psychologique dans la région de Tenès. Il avait déjà perdu son fils aîné, mort en Indochine. Le 21 mai 1958, Georges Portmann tient cependant à participer aux débats sur le projet de loi portant sur la reconduction des pouvoirs spéciaux en Algérie. Après son intervention, le Sénat rend hommage au sacrifice de son fils en Algérie. Il vote pour ce projet de loi et propose un amendement rendant plus particulièrement hommage à l'armée française en Algérie. Il vote pour le projet de loi du 2 juin 1958 concernant les pleins pouvoirs ainsi que pour le projet de loi du 3 juin 1958 relatif à la modification de l'article 90 de la Constitution.
En dépit de son importante activité parlementaire, Georges Portmann mène de front différentes passions. Fidèle à sa vocation d'élu local, il conserve son mandat municipal. Grand amateur de vin et propriétaire d'un vignoble, il est membre de plusieurs confréries vinicoles. En 1957, il appartient au comité national de propagande en faveur du vin. Enfin, il poursuit son activité médicale tout en dispensant des cours dans de nombreux pays. A ce titre, il est membre de plusieurs académies de médecine étrangères. Son emploi du temps ne lui laisse que de rares moments pour l'écriture mais il publie cependant quelques ouvrages littéraires dont Le crépuscule de la paix en 1955.
Ve République
PORTMANN (Georges)
Né le 1er juillet 1890 à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie) Décédé le 24 février 1985 à Bordeaux (Gironde)
Sénateur de la Gironde de 1933 à 1941 et de 1955 à 1971
Secrétaire général à l'Information du 4 janvier au 28 février 1941
Réélu maire de Sainte-Eulalie quelques semaines plus tôt, Georges Portmann se présente en candidat isolé aux élections sénatoriales du 26 avril 1959. Le vote a désormais lieu au scrutin majoritaire et non plus à la proportionnelle dans le département de la Gironde. Il obtient 1 335 voix au premier tour sur 1 978 suffrages exprimés, ce qui en fait le mieux élu des Girondins à la Haute assemblée, devant le maire du Bouscat Max Monichon. Au Sénat, Georges Portmann s'inscrit au groupe des Républicains indépendants (RI) et siège à la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation. Il est élu vice- président du Sénat en juillet 1959 et conserve cette fonction jusqu'en septembre 1962. Il appartient en outre au Sénat de la Communauté à partir de juillet 1959.
Le sénateur de la Gironde demeure très présent à la Chambre haute au début de la Ve République.
Favorable à une politique de soutien à l'activité viticole, il prend la parole en ce sens le 17 juin 1959, comme rapporteur de deux propositions de résolutions en faveur d'un allègement de la fiscalité frappant les vins. Il déplore à cette occasion que les autorités aient choisi d'« axer toute la campagne anti-alcoolique contre le vin » depuis le début des années 1950 et juge « qu'il n'y a aucun produit en France qui soit taxé ?autant que le vin? à l'exception de l'essence ». Il s'élève à nouveau, quelques jours plus tard, contre une « propagande antialcoolique » qui ne distingue pas suffisamment, selon lui, le vin des autres alcools, et suggère au Gouvernement de méditer « l'exemple des méfaits qu'a apportés la prohibition » aux Etats-Unis (séance publique du 23 juin 1959). Georges Portmann, qui fut longtemps doyen de la faculté de médecine et de pharmacie de Bordeaux, insiste dès la fin des années 1950 sur la nécessité d'élever l'équipement universitaire au rang de « priorité absolue » afin de faire face à l'augmentation prévisible des effectifs étudiants au cours de la décennie suivante (23 juillet 1959). Il porte une attention particulière aux formations scientifiques et médicales, qu'il s'agisse de participer à la discussion du projet de loi portant création d'une Ecole nationale de la santé publique (7 juillet 1960), d'attirer l'attention du ministre des armées sur les difficultés que pose la mobilisation des étudiants en médecine (question orale déposée le 11 octobre 1960) ou de suggérer au ministre de l'Education nationale de créer un statut analogue à celui des maîtres assistants à l'Université en faveur des professeurs des classes préparatoires aux grandes écoles (question orale déposée le 9 mars 1961).
Georges Portmann est rapporteur spécial du budget des affaires étrangères pendant plus de dix années successives. Si, comme il le rappelle le 23 décembre 1959, le rapporteur de la commission des finances « n'a pas à intervenir sur les conditions strictement politiques ou internationales » lors de la discussion du budget du Quai d'Orsay, il dénonce cependant avec constance « les conditions inacceptables » dans lesquelles le Parlement est contraint de travailler. Sur le fond, les options de Georges Portmann en matière de politique étrangère sont celles d'une majorité de ses collègues et tranchent avec l'action diplomatique du général de Gaulle. Résolument anticommuniste, le maire de Sainte-Eulalie, membre du comité directeur du Centre national des indépendants et paysans (CNIP) jusqu'en 1971, envisage par exemple que l'Alliance atlantique se transforme « en une véritable communauté politique » et soit étendue à « l'ensemble des domaines militaire, économique, culturel, scientifique
et technique », selon les principes retenus dans le pacte d'avril 1949 (question orale avec débat discutée le 12 juin 1962). Il choisit néanmoins de soutenir le gouvernement Debré en lui accordant les pouvoirs spéciaux pour ramener l'ordre en Algérie, au lendemain de la semaine des barricades (3 février 1960).
Le 23 septembre 1962 ont lieu des élections sénatoriales pour pourvoir au renouvellement d'un tiers du Sénat, un peu plus de trois ans après le scrutin du printemps 1959. Unis derrière une liste d'« Action républicaine et de défense des collectivités locales et des intérêts girondins », les modérés conservent les quatre sièges du département de la Gironde à la Haute assemblée. C'est le professeur Georges Portmann qui, avec 1 507 voix sur
1 917 au premier tour, bénéficie des soutiens les plus étendus, devant Maxime Monichon (1 452 voix).
Fidèle au groupe des Républicains indépendants, Georges Portmann ne retrouve pas la vice-présidence du Sénat à l'automne 1962. Il s'impose comme un spécialiste des projets de loi autorisant la ratification de conventions bilatérales dans les années 1960. Il intervient par exemple comme rapporteur dans la discussion du texte portant ratification de la convention franco-israélienne sur les doubles impositions, le 30 juin 1964. Rapporteur du budget des affaires algériennes - qui relèvent désormais des services du Premier ministre - pour
1965 (séance publique du 24 novembre 1964), l'élu girondin se montre très préoccupé par la situation des rapatriés. Il préside la délégation française à la conférence des parlementaires de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) en 1964-1965.
Cet opposant à la politique étrangère gaullienne apparaît pourtant comme un possible candidat de compromis avec l'exécutif pour la présidence du Sénat, au lendemain du renouvellement d'un tiers de la Haute assemblée à l'automne 1965. Depuis sa campagne en faveur du « non » au référendum du 28 octobre 1962, Gaston Monnerville est en effet considéré par le pouvoir gaulliste comme un de ses principaux opposants. Georges Portmann fait acte de candidature au « perchoir » en adressant une lettre aux sénateurs RI ainsi qu'aux membres du groupe du Centre républicain d'action rurale et sociale : il y écrit qu'« une reprise de contact avec le Gouvernement ?lui? paraît absolument indispensable, sans que le Sénat renie aucune de ses positions fondamentales ». Le 2 octobre 1965, Gaston Monnerville est toutefois réélu président du Sénat avec 127 voix sur
250, contre 81 pour Georges Portmann. La gauche, les non-inscrits et quelques sénateurs modérés ont craint que la défaite du président sortant du Sénat puisse être interprétée comme une capitulation de leur part face au Gouvernement.
Georges Portmann est élu président de l'Association française pour la communauté atlantique en novembre 1966, peu après que la France s'est retirée du commandement intégré de l'OTAN. Les nouvelles fonctions du maire de Sainte-Eulalie l'amènent à voyager plus fréquemment encore qu'auparavant. Défenseur infatigable de l'Alliance atlantique, il signe de nombreuses tribunes dans les journaux pour convaincre l'opinion que la menace de la subversion communiste n'a pas disparu d'une Europe qui devrait rester fidèle à une politique de solidarité occidentale. Le 8 octobre 1968, le sénateur de la Gironde accède à la vice-présidence de la commission des finances du Sénat. Il soutient la candidature d'Alain Poher lors de l'élection présidentielle de
1969 et souhaite que la France abandonne à cette occasion « les mythes de vaine grandeur onéreuse », comme il l'écrit dans un grand quotidien régional.
Une de ses dernières interventions au Sénat a trait au dossier de la restitution des biens saisis par les armées de l'Allemagne nazie dans les territoires occupés entre 1940 et 1945. Au début de l'année 1971, il interroge en effet le gouvernement de Jacques Chaban-Delmas sur sa réaction face à la décision autrichienne de conserver plusieurs milliers d'oeuvres d'art spoliées au cours de la deuxième guerre mondiale (question orale discutée le 6 avril 1971).
Georges Portmann, qui avait approuvé la réforme des régimes matrimoniaux (11 mai 1965) et la légalisation de la contraception médicamenteuse (5 décembre 1967), sollicite à nouveau la confiance des grands électeurs girondins le 26 septembre 1971. Son âge avancé lui coûte probablement sa réélection, d'autant qu'il est victime quelques jours plus tôt d'un accident de la route. Cinquième en nombre de suffrages au premier tour, il ne rassemble que 431 voix sur 2 103 lors du scrutin décisif.
L'ancien parlementaire ne quitte pas complètement la vie publique après cette défaite. Il continue un temps de publier des tribunes dans la presse régionale et nationale et fait paraître un livre de souvenirs au début des années 1980. Il meurt à Bordeaux, âgé de 94 ans. Docteur honoris causa de plusieurs universités étrangères, Georges Portmann appartenait à l'Académie des sciences et était Grand croix de la Légion d'honneur.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Georges PORTMANN
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