- Appartenance politique :
- Groupe de la Gauche Démocratique et du Rassemblement des Gauches Républicaines
- État civil :
- Né le 20 décembre 1912
Décédé le 6 septembre 1974 - Profession :
- Administrateur de sociétés
- Département :
- Seine
-
Ancien sénateur de la IVe République
Elu le 8 juin 1958
Fin de mandat le 26 avril 1959 (Non réélu(e))
Ve République (Extrait du Dictionnaire des parlementaires français)
1940-1958
LANET (Joseph)
Né le 20 décembre 1912 à Puisserguier (Hérault)
Décédé le 6 septembre 1974 à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales)
Député de la Seine de 1951 à 1955
Secrétaire d'Etat chargé de l'enseignement technique de 1954 à 1955
Sénateur de la Seine en 1958
Né le 20 décembre 1912, Joseph Lanet appartient à une génération dont le destin est transformé par la deuxième guerre mondiale.
Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier et est rapatrié sanitaire le 15 mars 1941. Il s'engage alors dans la Résistance dans sa région natale et devient, en 1945, chef départemental du MUR et président du mouvement de Libération nationale de Béziers. Pour ces actions, il est fait chevalier de la Légion d'honneur et reçoit la croix de guerre 1939-1945 et la Rosette de la Résistance.
Ces responsabilités dans la Résistance et la libération du territoire conduisent Joseph Lanet à s'engager en politique. Son premier mandat est celui de conseiller municipal, adjoint au maire de Béziers en 1945.
II est ensuite membre fondateur et secrétaire général (1946-1951) de l'Union démocratique et socialiste de la Résistance et est élu député UDSR de la Seine lors des élections législatives du 17 juin 1951.
A son arrivée à l'Assemblée nationale, il est nommé membre de la commission de la presse, dont il deviendra secrétaire en 1954, et secrétaire de la commission du travail et de la sécurité sociale. Par la suite, il sera également nommé membre de la commission des finances. En août 1951, il est désigné pour représenter l'Assemblée au sein de la Commission supérieure chargée de l'examen des questions relatives à la Caisse nationale d'assurances en cas d'accidents. En 1953, il est désigné membre du Conseil supérieur de la cinématographie.
Joseph Lanet est un député actif, déposant des propositions de loi, comme en 1952 une proposition de loi portant réforme fiscale, ou des propositions de résolution, comme, en 1952, pour inviter le Gouvernement à centraliser au sein d'un même département ministériel tous les services ayant compétence en matière de relations économiques extérieures, ou, en 1955, pour demander au Gouvernement d'améliorer la diffusion de l'enseignement outre-mer.
Joseph Lanet est aussi l'auteur de rapports importants. Au nom de la commission de la presse, il rédige, en novembre 1952, un rapport d'information sur les questions relatives au cinéma et rapporte la proposition de loi tendant à faire assurer la représentation des entreprises de presse par les organisations professionnelles les plus représentatives. Pour la commission des finances, il est rapporteur du budget de la Défense - Essences et poudres en 1954.
Ses interventions en séance publique sont nombreuses. Elles touchent principalement aux questions économiques et financières : il prend part ainsi aux discussions sur l'échelle mobile des salaires, les taxes frappant les produits pétroliers, le budget civil de 1952, le relèvement de la taxe radiophonique, les investissements économiques et sociaux en 1952, la réforme fiscale, les variations du SMIG, le budget civil de 1953, le budget de la défense de 1954.
En matière de radio-télévision-cinéma aussi, Joseph Lanet exprime souvent ses opinions. Il prend une part active à la discussion du projet de loi créant le fonds de développement de l'industrie cinématographique, en février 1953, déposant plusieurs dizaines d'amendements.
La situation en Indochine, enfin, est un sujet de préoccupation manifeste de Joseph Lanet qui interpelle le Gouvernement en octobre 1953 sur les buts de guerre de la France dans cette région, en mars 1954 sur l'appel en faveur du « cessez-le-feu », puis en mai 1954 sur le sort de la garnison de Dien Bien Phu.
Le 19 juin 1954, Joseph Lanet est appelé par Pierre Mendès-France, dont il est proche, pour être Secrétaire d'Etat à l'enseignement technique dans son cabinet.
De retour à l'Assemblée en février 1955, il intervient encore dans les discussions sur le deuxième plan de modernisation et d'équipement et sur la lutte contre l'alcoolisme.
Joseph Lanet n'est pas réélu aux élections législatives du 2 janvier 1956. Il poursuit néanmoins son engagement politique et devient en 1957 secrétaire de la fédération de la Seine du Centre républicain.
Aux élections au Conseil de la République du 8 juin 1958, il est élu sénateur de la Seine sur une liste présentée par le Centre républicain. A son arrivée au Palais du Luxembourg, il s'inscrit comme membre apparenté au groupe de la Gauche démocratique et est nommé membre de la commission des affaires étrangères.
Ve République
LANET (Joseph)
Né le 20 décembre 1912 à Puisserguier (Hérault)
Décédé le 6 septembre 1974 à Rivesaltes (Pyrénées-Orientales)
Député de la Seine de 1951 à 1955
Secrétaire d'Etat chargé de l'Enseignement technique de 1954 à 1955
Sénateur de la Seine en 1958 à 1959, et de 1967 à 1968
(Voir première partie de la biographie dans le dictionnaire des parlementaires français 1940-1958, tome V, p. 64-65)
Brillamment élu dans la Seine au Conseil de la République en juin 1958 - « un succès personnel remarqué » (Le Monde, 16 juin 1958) -, Joseph Lanet remet son mandat en jeu à l'occasion des élections du nouveau Sénat le 26 avril 1959. Le contexte politique a profondément changé et ce scrutin apparaît alors comme le dernier acte de la mise en place des pouvoirs publics. Il constitue également pour l'Union pour la nouvelle république (UNR) du général de Gaulle l'occasion d'affirmer sa suprématie au Parlement.
Plus gros pourvoyeur de sièges au Palais du Luxembourg, le département de la Seine dans lequel se présente Joseph Lanet constitue donc un enjeu majeur. La campagne menée par le sénateur est bien différente de celle de 1958, conduite sur son nom. Joseph Lanet accepte en effet la proposition de son ami Bernard Lafay, ministre de la Santé publique sous le deuxième gouvernement d'Edgar Faure (février 1955-février 1956), de fusionner leur liste du Centre républicain - pour laquelle il était le seul représentant en 1958 - avec celle du Centre national des indépendants conduite par Edmond Barrachin et Jean-Louis Vigier. Il figure par conséquent en sixième position sur la liste de cette « puissante formation qui se donne pour tâche d'empêcher les communistes d'enlever des sièges abusifs » (L'Aurore, 14 avril 1959).
Présentée sous le nom de « Liste d'union pour la défense des intérêts du département de la Seine », cette candidature infléchit de manière significative les conditions du scrutin en région parisienne. Alors que les estimations réalisées en mars donnaient au Parti communiste une majorité confortable, les nouvelles projections effectuées une semaine avant l'élection prévoient une progression marquée des républicains modérés. On prédit à la liste d'union de Jospeh Lanet six sièges sur les vingt-deux à pourvoir, soit la deuxième place derrière les communistes. Les résultats du 26 avril s'avèrent cependant moins favorables que prévus, la liste n'obtenant que cinq sièges. Joseph Lanet se retrouve donc premier suppléant de cette « union des centres » de la Seine.
Parallèlement à son activité politique, le sénateur exerce des fonctions importantes dans le monde des affaires, occupant des postes de responsabilités dans des sociétés aux motivations économiques diverses. Il est ainsi président délégué de la Compagnie générale africaine, vice-président du Consortium du Nord - organisme créé en 1953 avec pour objectif de moderniser le réseau navigable du Nord-Pas-de-Calais - et membre du conseil d'administration de la prestigieuse société de transactions immobilières Ponthieu-La Boétie. Après l'élection au suffrage universel du général de Gaulle à la présidence de la République en 1962, il prend du recul par rapport à la vie politique.
L'année 1967 marque son retour aux affaires. Suite à l'élection de Bernard Lafay comme député de la Seine en mars, Joseph Lanet occupe le siège laissé vacant dans l'hémicycle du Palais du Luxembourg. S'il prend la place de Bernard Lafay à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, il montre par ses prises de paroles que ses centres d'intérêt se situent davantage vers les questions d'éducation nationale.
Face au malaise croissant du milieu étudiant, lié notamment à l'explosion des effectifs universitaires au cours des années 1960, les interventions de Joseph Lanet sur ces questions révèlent une connaissance fine des problèmes scolaires et une lucidité remarquable quant au caractère « brûlant » du sujet.
Le 23 novembre 1967, lors de la discussion sur le projet de loi de finances pour l'Education nationale, en présence du ministre Alain Peyrefitte, Joseph Lanet monte à la tribune. Plutôt qu'une critique systématique de l'action gouvernementale en matière d'éducation, il préfère souligner un certain nombre de gaspillages dans l'allocation des ressources budgétaires. Fort de son expérience de responsable de l'enseignement technique sous le cabinet Mendès France, il se lance dans un vigoureux plaidoyer pour le développement de ces filières, présentées comme les véritables « parents pauvres » du système. Selon le sénateur, une réforme quantitative et qualitative de l'enseignement technique devrait constituer « la priorité des priorités » du Gouvernement : elle apporterait une solution pertinente à l'engorgement des universités tout en favorisant l'adaptation rapide de la France aux mutations fondamentales qui touchent le secteur industriel dans les années 1960. Cette intervention, qui lui vaut les applaudissements de nombreuses travées, suscite également l'approbation du ministre. Soulignant la qualité du propos du sénateur, il affirme partager ses préoccupations quant à la nécessité pour la Nation de former des techniciens compétents.
L'action de Joseph Lanet lors de son deuxième mandat au Sénat ne peut cependant pas être réduite à son sujet de prédilection. Il fait ainsi partie des cent-soixante-quinze sénateurs apportant leur soutien au projet de loi Neuwirth sur la régulation des naissances. Néanmoins, son deuxième passage au Palais du Luxembourg se révèle encore plus court que le premier ; il décide en effet de ne pas se représenter lors du renouvellement du Sénat le 22 septembre 1968.
Ce retrait de la vie politique active n'est pas synonyme d'un désintérêt pour la chose publique. Joseph Lanet privilégie désormais la réflexion à l'action. Il se trouve au côté d'Edgar Faure lorsque l'ancien président du Conseil fonde sa structure de réflexion, le Nouveau contrat social (NCS), association née durant l'été 1970 en réaction à l'hostilité d'une majorité des parlementaires gaullistes face à la réforme de l'Université mise en place par le ministre de l'Education nationale suite aux événements de mai 68. Joseph Lanet est le seul permanent du NCS et participe de manière très active à l'organisation des colloques annuels, dont l'ambition première est de porter le projet plus global de réforme de la société proposé par Edgar Faure et ses amis. Dans cette organisation structurée de manière souple, aux antipodes de la discipline partisane, Joseph Lanet se retrouve pleinement dans la manière d'appréhender les problèmes politiques, en particulier ceux relatifs à l'éducation nationale. Il demeure proche d'Edgar Faure jusqu'à ce qu'une crise cardiaque le frappe brutalement le 6 septembre 1974. Il s'éteint à l'âge de soixante-et-un an à Rivesaltes dans la région qui l'a vu naître.
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaire
de Joseph LANET
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